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Des organisations juridiques et de défense des droits humains mettent en garde les acteurs « humanitaires » privés à Gaza contre le risque de voir leur responsabilité juridique engagée pour complicité dans des violations graves du droit international

Nous, organisations juridiques et de défense des droits humains soussignées, sommes extrêmement préoccupées par le remplacement récent des agences impartiales des Nations Unies (« ONU ») et d’organisations humanitaires bien établies par la Gaza Humanitarian Foundation (« GHF »), laquelle travaille en collaboration avec le gouvernement israélien et des entreprises militaires et de sécurité privées américaines (« EMSP ») dans la bande de Gaza occupée actuellement ravagée par la famine. Ce nouveau modèle de distribution d’aide, privatisée et militarisée, constitue une rupture radicale et dangereuse avec les opérations internationales d’aide humanitaire[1] et qui, comme nous l’avons constaté au cours des trois semaines d’opérations de la GHF à Gaza, s’avère être un modèle déshumanisant, régulièrement meurtrier et contribuant au déplacement forcé de la population même qu’il prétend aider.

La stratégie israélienne, le chaos sécuritaire

Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, trois ans, sous la menace de l’armée israélienne. Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Un mois et demi après l’annonce du cessez-le-feu, Rami est enfin de retour chez lui avec sa femme, Walid et le nouveau-né Ramzi. Pour ce journal de bord, Rami a reçu le prix de la presse écrite et le prix Ouest-France au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.

Lettre de l’AURDIP aux Président·e·s d’université sur la coopération UE-Israël

Dans une lettre adressée aux présidences d’université, Ivar Ekeland, vice-président de l’AURDIP, appelle les établissements français à rejoindre leurs homologues belges dans la demande de suspension de l’accord de coopération entre l’Union européenne et Israël. Cet accord, qui permet à Israël de participer à des programmes de recherche comme Horizon Europe, repose pourtant sur le respect des droits humains – une condition aujourd’hui bafouée au vu de la situation à Gaza.

Alors que la Cour Internationale de Justice juge plausible qu’un génocide soit en cours, et que les organisations humanitaires dénoncent des crimes de masse, l’inaction européenne devient moralement intenable. Les universités françaises, longtemps silencieuses sur le drame de Gaza, sont invitées à prendre enfin position. Il est temps que la communauté universitaire, si promptement mobilisée pour l’Ukraine, se montre à la hauteur des principes qu’elle affirme défendre.

CNR, suspension des collaborations avec la recherche israélienne

APPEL
Au vu de la situation humanitaire dramatique en Palestine et considérant les déclarations des plus importantes institutions du droit international, de l’ONU et des clarifications récentes présentées au siège du CNR (Conseil National de la Recherche) par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur la situation dans les territoires palestiniens occupés, nous demandons, dans le cadre du pouvoir de réexamen interne du CNR, la suspension immédiate conservatoire des collaborations scientifiques, techniques et technologiques avec les institutions académiques et de recherche israéliennes.

Chroniques d’une humanité en voie de disparition

À quoi bon écrire ? L’abondance des livres publiés à la hâte, depuis que la petite enclave palestinienne de Gaza subit jour après jour une guerre génocidaire, avec à l’horizon, tout comme en Cisjordanie, un nettoyage ethnique, c’est-à-dire le remplacement d’une population par une autre, nous confronte à une évidence douloureuse : l’impuissance des mots à infléchir une politique dictée par les intérêts des marchands d’armes boostées à l’intelligence artificielle. Autrices et auteurs tiennent cependant, qui à témoigner, qui à expliciter, alors que « les ennemis de l’humanité ont rapidement gagné en puissance », comme l’écrivait jadis Elias Canetti dans La conscience des mots.

GAZA: la famine ou les balles — ce n’est pas une réponse humanitaire

Oxfam et plus de 170 autres ONG opérant à Gaza appellent à une action immédiate pour mettre fin au plan israélien meurtrier de distribution humanitaire à Gaza (dont la prétendue « Fondation humanitaire pour Gaza »), revenir aux mécanismes de la coordination existante gérée par les Nations Unies et lever le blocus du gouvernement israélien sur l’aide humanitaire et les provisions commerciales. Les 400 points de distribution d’aide humanitaire opérant pendant le cessez-le-feu temporaire dans tout Gaza ont été maintenant remplacés par seulement quatre sites de distribution contrôlés par l’armée, forçant deux millions de personnes à aller vers des zones surpeuplées, militarisées, où elles sont confrontées chaque jour, en essayant d’atteindre la nourriture, à des tirs qui font des victimes en masse et où elles se voient refuser d’autres fournitures vitales.