Catégorie : Autres ressources

« Une étrange défaite. Sur le consentement à l’écrasement de Gaza » par Didier Fassin

Cet acquiescement à la dévastation de Gaza et au massacre de sa population par l’État d’Israël, à quoi s’ajoute la persécution des habitants de Cisjordanie, a suscité l’indignation de celles et ceux qui, tout en condamnant les actes sanglants ayant déclenché l’offensive, rappelaient les décennies de spoliation, de violence et d’humiliation qui les avait précédés et refusaient la poursuite de l’écrasement d’un peuple et de l’effacement de sa mémoire. Mais on les a stigmatisés et réprimés. Une police de la pensée s’est imposée. Le détournement des mots et l’inversion des valeurs ont mis à l’épreuve l’intelligence politique et le discernement moral. Ce livre de Didier Fassin propose une archive et une analyse de cette abdication historique.

COMMENT LE GOUVERNEMENT NETANYAHU VEUT FAIRE DISPARAÎTRE LA CISJORDANIE

Le 28 juin dernier, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a mis un grand coup d’accélération dans son objectif d’expansion coloniale en Cisjordanie. En validant l’annexion de 1270 hectares, soit la plus grande annexion du Territoire palestinien depuis 30 ans, le gouvernement Netanyahu ne recule devant rien pour atteindre son ultime objectif : la fondation du grand Israël. Yoav Shemer, chercheur associé à l’université de Strasbourg et membre du comité de rédaction du collectif Yaani, est revenu en détail sur l’élaboration du plan colonial israélien appuyé par des milices violentes et une armée complice.

L’ENFANCE SACRIFIÉE DANS L’ENFER DE GAZA

Combien d’écoles ont été détruites dans la bande de Gaza ? Combien d’enfants tués, blessés, affamés ou amputés ? Adèle Khodr, directrice UNICEF au Moyen-Orient, a accepté de répondre à nos questions afin de nous éclairer sur la questions de l’enfance à Gaza. Parmi les premières victimes des affres d’une guerre insoutenable et inédite par la violence, les enfants de Gaza vivent dans l’incertitude et une angoisse constante. Écoles, hôpitaux et centres de loisirs, tout est fait par la politique du gouvernement Netanyahu pour détruire le moindre soupçon d’espoir d’une jeunesse déchirée.

« Gaza devant l’histoire » un livre d’Enzo Traverso

La destruction de Gaza est-elle uniquement une riposte à l’attaque du 7 octobre 2023, ou est-elle une étape de plus dans un long processus de dépossession et d’éradication? Est-il antisémite de dire que ce massacre a pris des traits génocidaires? Pour répondre à ces questions, il faut préciser le sens des mots «antisémitisme», «sionisme», «génocide» et dresser la généalogie de ces notions en s’affranchissant du récit conventionnel et essentiellement orientaliste qui fait d’Israël un îlot démocratique dans un océan obscurantiste, et du Hamas une horde de barbares assoiffés de sang.

Moyen-orient : le chaos jusqu’où ?

Alors que se poursuivent, au rythme d’une cadence macabre et effrénée, les morts et les destructions, dégager le conflit des lectures erronées, « chercher la vérité et la dire » comme nous y appelait en son temps Jean Jaurès, n’a jamais été aussi important. Le numéro 129 de Recherches Internationales entend prendre toute sa part dans cette démarche. Ainsi, le dossier qui vous est proposé repose sur deux piliers essentiels: comprendre les racines et les évolutions du conflit israélo-palestinien d’une part, saisir son inscription dans les grandes contradictions du monde contemporain et régional d’autre part.

Gaza : « On aboutit à une situation de génocide »

Raphaël Pitti est médecin humanitaire. Depuis le 7 octobre, il s’est rendu deux fois à Gaza pour essayer d’aider la population. Aujourd’hui, il tient à témoigner de ce qu’il a vu là-bas. Témoigner de la famine qui sévit et des hôpitaux surchargés de blessés et de morts. Mais surtout, Raphaël Pitti s’est rendu compte de son impuissance en tant que médecin, dans ce qu’il n’hésite plus à qualifier de génocide.

L’apartheid, et après ?

La violence extrême qui s’est abattue sur le Proche-Orient depuis le 7 octobre dernier a produit sur beaucoup un effet de sidération tant elle était inattendue. Elle s’inscrivait cependant dans une histoire de longue durée, celle de la transformation d’Israël en un État d’apartheid. La situation n’y est pas rigoureusement identique à celle de l’Afrique du Sud jusqu’en 1991, mais comme en Afrique du Sud elle est fondée « sur la séparation complète de deux groupes humains vivant l’un à côté de l’autre, voire l’un dans l’autre », écrit l’historien israélien Shlomo Sand dans son nouvel essai, Deux peuples pour un État ? Avec Nathan Thrall, tout autant anthropologue et historien que journaliste dans Une journée dans la vie d’Abed Salama, on découvre ce qu’est le quotidien douloureux des femmes, des hommes, mais aussi des enfants qui subissent les conséquences de cette séparation.

NORMALE SUP : « L’ÉLITE » DU PAYS SE RÉVOLTE POUR GAZA

Durant 5 jours, la cour de l’École normale supérieure de Paris a été occupée par un petit groupe d’étudiants. Les normaliens demandaient notamment la fin des partenariats de leur université avec des universités israéliennes qui alimentent la destruction de Gaza en créant du matériel pour l’armée. Des premiers jours de l’occupation à leur expulsion par les forces de l’ordre, Blast, en exclusivité, a pu filmer de l’intérieur le mouvement et obtenir la parole, rare, de ces enseignants-chercheurs et doctorants qui se mobilisent pour la cause palestinienne.

Nouvelles recherches sur les paysages patrimoniaux de Gaza : le projet d’archéologie maritime de Gaza (GAZAMAP)

Des décennies de conflit dans la bande de Gaza ont contribué à la destruction largement documentée du patrimoine culturel, ce qui démontre la nécessité de surveiller les sites vulnérables et d’améliorer la base empirique. Cet article décrit comment le projet d’archéologie maritime de Gaza (GAZAMAP 2022-2023) a été développé, de manière collaborative, pour surveiller les sites côtiers et proches de la côte. En raison de la destruction sans précédent du patrimoine depuis octobre 2023, la portée de GAZAMAP a fondamentalement changé.