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Les conséquences de l’avis de la CIJ relatif à l’occupation du Territoire palestinien

Par François Dubuisson, professeur de droit international à l’université libre de Bruxelles.

Cet article revient sur certains effets juridiques que pourrait avoir, de manière assez immédiate, l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) rendu le 19 juillet 2024 dans l’Affaire des Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.

Implications de l’avis consultatif de la CIJ pour l’accord d’association UE-Israël

L’article 2 de l’accord d’association UE-Israël engage l’UE et ses États membres à fonder leurs relations, et les dispositions des accords eux-mêmes, sur le respect des droits de l’homme. En outre, dans leurs relations avec les États engagés dans un conflit armé ou une occupation belligérante, comme Israël, tous les États membres de l’UE sont liés par l’obligation établie à l’article 1 commun aux Conventions de Genève de « respecter et faire respecter [ces] Conventions en toutes circonstances ». Pourtant, ce qui a généralement caractérisé la politique de l’UE est « une attitude constante de déférence, à la limite de l’acquiescement légal, aux violations par Israël de ses accords avec l’UE ». L’avis consultatif de la CIJ exige la fin de la déférence européenne.

« Gaza devant l’histoire » un livre d’Enzo Traverso

La destruction de Gaza est-elle uniquement une riposte à l’attaque du 7 octobre 2023, ou est-elle une étape de plus dans un long processus de dépossession et d’éradication? Est-il antisémite de dire que ce massacre a pris des traits génocidaires? Pour répondre à ces questions, il faut préciser le sens des mots «antisémitisme», «sionisme», «génocide» et dresser la généalogie de ces notions en s’affranchissant du récit conventionnel et essentiellement orientaliste qui fait d’Israël un îlot démocratique dans un océan obscurantiste, et du Hamas une horde de barbares assoiffés de sang.

A Gaza, l’exception culturelle française en sursis

C’est la dernière représentation occidentale encore présente dans l’enclave palestinienne. Inauguré en 1990, en pleine Intifada, l’Institut français de Gaza s’est évertué à maintenir entrebâillée une fenêtre de liberté dans un territoire qui s’est peu à peu transformé en prison à ciel ouvert. La guerre entre l’Etat hébreu et le Hamas pose la question de sa survie.