Catégorie : Tribunes

Sur l’étonnant retour de la raison d’État sous l’habit de la morale

Il y a quelques semaines, on a pu constater à quel point le non-respect du droit avait déjà pénétré la bureaucratie fédérale allemande. Après que la ministre des Sciences Stark-Watzinger ait partagé sur son compte de réseau social la diffamation personnelle du journal Bild à l’encontre de scientifiques qui avaient participé à une lettre ouverte, il est apparu que son ministère avait fait examiner en interne dans quelle mesure des déclarations politiques déplaisantes pouvaient être prises en compte lors de l’attribution de fonds de recherche. Les fonctionnaires du ministère ont certes fait savoir à la ministre que ce type d’influence politique sur les décisions de financement était anticonstitutionnel. Toutefois, dans une communication interne, le nouveau secrétaire d’État Philippi s’est félicité de ce qu’une présomption d’ingérence politique puisse à elle seule entraîner une autocensure préventive des scientifiques.

La science en ruines : les scientifiques de Gaza appellent au soutien mondial

Le Conseil scientifique international (ISC) continue d’être profondément troublé par la destruction continue de vies, de moyens de subsistance, de l’environnement et des infrastructures essentielles à la recherche et à l’apprentissage à Gaza. Dans ce blog, la journaliste Riley Sparks discute avec des scientifiques de Gaza des défis liés à la recherche et à l’enseignement dans un contexte de siège et de bombardements.

Proche-Orient, l’abîme

Loccupation des territoires palestiniens est illégale et constitue une politique pouvant être qualifiée d’apartheid, a estimé la Cour internationale de justice (CIJ) (lire « La justice internationale accable Tel-Aviv ») à l’heure où Gaza, sa population et ses infrastructures, notamment éducatives, sont systématiquement détruites par l’intervention israélienne (lire « Anéantir l’éducation »). Conscients d’être dans le collimateur de l’extrême droite, qui participe à la coalition gouvernementale, les citoyens arabes d’Israël, particulièrement marginalisés, font profil bas (lire « “Nous ne sommes pas traités comme des citoyens” »). Quant à la majorité juive de la société, traumatisée par l’attaque du 7 octobre, elle oscille entre désir d’effacer les Palestiniens et crainte pour l’avenir du pays (lire « La société israélienne entre hubris et désespoir »). Dans ce contexte, chaque jour qui passe aggrave le calvaire des Gazaouis et rapproche l’ensemble de la région du précipice (lire « La guerre la plus longue »).

16 août : cessez-le-feu ?

Par Mouin Rabbani : J’argumente ici que les négociations en cours pour un cessez-le-feu à Gaza sont un simulacre américano-israélien pour faire diversion et qu’elles ne devraient pas être prises particulièrement au sérieux. Au départ, leur but principal était de servir de feuille de vigne pour qu’Israël continue sa campagne génocidaire dans la Bande de Gaza. En d’autres termes, leur but est le processus même et leur objectif a donc été d’éviter d’atteindre un accord de cessez-le-feu plutôt que d’en conclure un.

Palestine, ne jamais cesser de dénoncer l’horreur

Des corps calcinés, déchiquetés. Des familles qui pleurent, hurlent la perte de leurs proches. Des enfants qui errent, des milliers d’orphelins livrés à leur propre sort. Depuis neuf mois, les images en provenance de la bande de Gaza sont les mêmes. Elles défilent sous nos yeux, sans aucun filtre. Malgré les centaines de journalistes assassinés par Israël pour tenter de cacher aux yeux du monde le génocide en cours à Gaza, personne ne peut ignorer ce qui se passe aujourd’hui.

L’Association américaine des professeurs d’université condamne la vague de politiques administratives visant à réprimer des manifestations pacifiques sur les campus

La prolifération récente de ces nouvelles politiques restrictives semble être une tentative pour apaiser des politiciens qui appellent les administrateurs des universités à avoir une main lourde sur les manifestants parmi le corps enseignant et les étudiants. Nous devons réitérer ce que nous avons écrit dans notre déclaration de novembre 2023, Polarizing Times Demand Robust Academic Freedom [Des temps polarisants exigent une liberté académique solide] : « En accédant aux pressions et aux demandes politiques extérieures en faveur d’une censure politique au lieu d’encourager la plus grande liberté de discussion, les administrations des collèges et des universités abandonnent leur propre responsabilité, qui est de protéger les missions centrales de la communauté académique, à savoir l’éducation, la recherche et le service à la société en général et au bien public ».

Déclaration sur les boycotts académiques

La déclaration qui suit a été approuvée en juillet 2024 par le Comité A (liberté académique et titularisation) de l’Association américaine des professeurs d’université (American Association of University Professors, AAUP) et adoptée en août 2024 par le Conseil de l’Association. Elle remplace le rapport de 2006 du Comité A « Sur les boycotts académiques ».

Effacer la Palestine

Il est extraordinaire qu’à ce jour pas une seule université des États-Unis n’ait officiellement condamné le génocide de Gaza — ou, au moins, la destruction israélienne systématique des universités là-bas. Au contraire, elles ont insisté sur le maintien de leurs liens institutionnels avec leurs homologues israéliennes, y compris celles impliquées dans la guerre contre la société et la vie palestiniennes, ainsi que le maintien de leurs investissements dans des entreprises se gorgeant des profits engendrés par la mort des Palestiniens.