Lettre commune du Conseil d’administration de l’Association nord-américaine d’études du Moyen-Orient (Middle East Studies Association of North America, MESA) et du Comité pour la liberté universitaire (Committee on Academic Freedom, CAF) condamnant le saccage du secteur de l’éducation à Gaza. « Différentes organisations ont recueilli des éléments sur les meurtres commis par l’armée israélienne à l’encontre d’intellectuels palestiniens, chercheurs et professeurs d’université. Comme les attaques et l’insécurité incessante constituent des obstacles à un recensement précis, nous ne fournissons ci-après qu’une liste partielle des noms et, lorsque c’est possible, des appartenances universitaires des chercheurs et enseignants tués. Ces personnes représentent un pourcentage minime de ceux qui ont fait partie intégrante de l’enseignement supérieur et de la vie intellectuelle dans la Bande de Gaza et qui ont connu la souffrance et la mort à un degré catastrophique : les centaines d’enseignants et de membres du personnel, les milliers d’étudiants et de membres de leurs familles qui ont été tués lors d’offensives militaires, de bombardements, ou parce qu’ils se sont trouvés exposés de façon prolongée à la famine et à la maladie depuis le 7 octobre 2023. »
12 SEPTEMBRE 2024
LETTRES ET COMMUNIQUÉS DU CONSEIL
President Joseph R. Biden
The White House
Office of the President
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500
Vice President Kamala Harris
The White House
Office of the Vice President
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500
Honorable Antony Blinken
Secretary of State
U.S. Department of State
2201 C Street NW
Washington, DC 20520
Honorable Lloyd J. Austin III
Secretary of Defense
1000 Defense Pentagon
Washington, DC 20301-1000
Monsieur le Président Biden, Madame la Vice-Présidente Harris, Monsieur le Secrétaire d’État Blinken, Monsieur le Secrétaire à la Défense Austin,
Nous vous écrivons au nom du Comité pour la liberté universitaire (Committee on Academic Freedom, CAF) et du Conseil d’administration de l’Association nord-américaine d’études du Moyen-Orient (Middle East Studies Association of North America, MESA) pour condamner avec la plus extrême vigueur la campagne militaire brutale et cruelle menée par le gouvernement d’Israël contre les Palestiniens de Gaza, et nous vous exhortons à insister de façon pressante pour qu’il y soit mis fin dans les plus brefs délais. Selon le ministère palestinien de la Santé – Gaza, le nombre de Palestiniens de Gaza ayant trouvé la mort du fait d’attaques israéliennes entre le 7 octobre 2023 et le 9 septembre 2024 est effrayant : 40 972 personnes. On dénombre 94 761 blessés. Des morts indénombrables gisent sous les décombres. Dans cette lettre, comme dans les deux dernières lettres que nous avons adressées aux autorités gouvernementales israéliennes (25 janvier 2024 ; 21 novembre 2023), nous nous centrons sur le saccage du secteur de l’éducation dans la Bande de Gaza, l’armée tuant les étudiants ainsi que le personnel enseignant et administratif et détruisant de façon ciblée les écoles, les bâtiments universitaires et les installations associées. Nous nous efforçons tout particulièrement de mettre en lumière l’ampleur de ce saccage en identifiant par leur nom et leur affiliation le plus grand nombre possible des universitaires gazaouis assassinés, pour autant qu’on puisse le faire actuellement.
La MESA a été fondée en 1966 pour promouvoir la recherche et l’enseignement sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Principale organisation dans ce domaine, la MESA publie la revue International Journal of Middle East Studies et compte presque 2800 membres à travers le monde. La MESA s’engage à mettre en œuvre la liberté universitaire et la liberté d’expression, dans la région concernée et en rapport avec l’étude de cette région en Amérique du Nord et ailleurs.
Au cours des 11 derniers mois, l’ampleur sans précédent des morts et des destructions résultant de la guerre menée par Israël contre Gaza a dévasté le secteur éducatif. Selon l’OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires), plus de 625 000 élèves et étudiants— dont 90 000 suivaient un cursus universitaire —et presque 23 000 enseignants ont subi les conséquences des attaques contre les établissements d’enseignement et des fermetures d’écoles. Dans leur totalité, ils n’ont toujours pas accès à une éducation régulière ou même à un abri sûr.
Selon les Nations unies, en lien avec le ministère de la Santé, à la date du 8 septembre 2024, plus de 10 000 étudiants et élèves et 411 membres du personnel éducatif ont été tués, tandis que plus de 15 394 étudiants et élèves et 2 411 enseignants ont été blessés depuis le 7 octobre (bulletin d’information humanitaire de l’OCHA, Humanitarian Situation Update #215, Bande de Gaza, 9 septembre 2024). De plus, 90 pour cent des bâtiments scolaires ont été endommagés, et 85 pour cent des installations éducatives sont “hors service en raison d’un ciblage direct et délibéré” (OCHA, Gaza Humanitarian Response Update, 22 juillet–4 août 2024). Pendant les 100 premiers jours de l’offensive, toutes les universités importantes ont été détruites [voir notre lettre du 25 janvier 2024]. À ce jour, de nombreux collèges et instituts techniques ont été gravement endommagés, sinon détruits. L’infrastructure matérielle nécessaire pour l’enseignement supérieur— laboratoires, bibliothèques, salles de classe, matériel technologique de haut niveau, etc.—n’existe plus. De plus, en l’absence d’un approvisionnement fiable en électricité, de connectivité internet et même de réception téléphonique, même l’enseignement à distance est extrêmement difficile, sinon pratiquement impossible.
Quant à l’enseignement primaire et secondaire, 191 écoles, y compris celles gérées par l’UNRWA, ont été bombardées ou vandalisées. L’UNRWA elle-même a déclaré qu’aucun enseignement régulier ne pouvait être dispensé dans aucune de ses 200 écoles. Tandis que 119 écoles gouvernementales ont été fortement endommagées, plus de 62 ont été complètement détruites. De nombreuses écoles qui ont servi de lieu d’accueil pour des Palestiniens déplacés internes, à cause soit de la destruction de leur maison soit d’ordres d’évacuation répétés, comptent parmi les bâtiments qui ont été détruits, ou du moins gravement endommagés, ce qui a causé la mort de nombreuses personnes qui y avaient cherché un abri. Parmi des exemples récents : des épisodes les 6 et 7 septembre, lors desquels une tente qui hébergeait des personnes déplacées internes à l’école Halima Al Sadia dans le camp de Jabalya et une salle de prière dans l’école Amr Ibn Al Aas à Gaza Ville ont été frappées ; le ciblage d’une école à Deir el-Balah le 20 août, d’une école à Gaza Ville le 10 août (OCHA Humanitarian Situation Update #203, 12 août 2024) et de deux écoles le 8 août (OCHA Humanitarian Situation Update #202, 9 août 2024), ces attaques provoquant d’énormes pertes humaines. La semaine d’avant, quatre écoles qui servaient d’abris ont été attaquées. En fait, selon une évaluation effectuée par l’UNICEF, l’OCHA et Save the Children, 53% des écoles utilisées comme abris — c’est-à-dire environ 190 — ont été directement et délibérément frappées par l’armée israélienne au cours des 11 derniers mois.
Outre la destruction massive de l’infrastructure matérielle de l’éducation à Gaza — dont la reconstruction prendra des années et coûtera des milliards de dollars — il faut mettre en lumière le meurtre systématique de nos collègues palestiniens à Gaza. Des chercheurs dans des domaines comme les lettres, les sciences sociales, les études de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), respectés au plus haut point par leurs pairs et leurs étudiants, ont été pris pour cible et assassinés. Ces universitaires étaient les chefs de file intellectuels des habitants palestiniens de Gaza et constituaient le socle de l’accumulation et de la dissémination du savoir.
Différentes organisations ont recueilli des éléments sur les meurtres commis par l’armée israélienne à l’encontre d’intellectuels palestiniens, chercheurs et professeurs d’université. Comme les attaques et l’insécurité incessante constituent des obstacles à un recensement précis, nous ne fournissons ci-après qu’une liste partielle des noms et, lorsque c’est possible, des appartenances universitaires des chercheurs et enseignants tués. Ces personnes représentent un pourcentage minime de ceux qui ont fait partie intégrante de l’enseignement supérieur et de la vie intellectuelle dans la Bande de Gaza et qui ont connu la souffrance et la mort à un degré catastrophique : les centaines d’enseignants et de membres du personnel, les milliers d’étudiants et de membres de leurs familles qui ont été tués lors d’offensives militaires, de bombardements, ou parce qu’ils se sont trouvés exposés de façon prolongée à la famine et à la maladie depuis le 7 octobre 2023.
Présidents d’université :
Professeur Sufyan Tayeh, Université islamique de Gaza
Professeur Said Al-Zibda, Collège universitaire de Sciences appliquées
Professeur Muhammad Eid Shabir, ancien Président, Université islamique de Gaza
Doyens :
Doyen Ibrahim al-Astal, Université islamique de Gaza
Doyen Khitam Al-Wasifi, Université islamique de Gaza
Doyen Mahmoud Abu Daf, Université islamique de Gaza
Doyen Omar Farwanah, faculté de Médecine, Université islamique de Gaza
Doyen Taysir Ibrahim, faculté de Shari’a et de Droit, Université islamique de Gaza
Doyen Nasser Abu Al-Nour, Faculté de Soins infirmiers, Université islamique de Gaza
Doyen Ahmed Abu Absa, Université de Palestine
Doyen Ahmed Al-Dalu, Université de Palestine
Doyen Naim Baroud, Faculté des Arts, Université islamique de Gaza
Professeurs et personnel universitaire (listés par groupes selon les appartenances institutionnelles) :
Professeur Adham Hassouna, Université Al-Aqsa
Professeur Ahmad Mahmoud al-Qara, Université Al-Aqsa
Professeur Nesma Abu Shaqra, Université Al-Aqsa
Professeur Abdel-Nasir Al-Saqqa, Université Al-Aqsa
Professeur Nidal Qaddura, Université Al-Aqsa
Professeur Wiesam Essa, Université Al-Aqsa
Professeur Fadil Abu Hain, Université Al-Aqsa
Dr. Mohamad Hammad, assistant en Études commerciales, Université Al-Aqsa
Yahya Ghabban, assistant, faculté des Arts, Université Al-Aqsa
Professeur Jihad Al-Masri, Al-Quds Open University
Professeur Hassan Kafarneh, Al-Quds Open University
Professeur Muhammed Atef Awad, Al-Quds Open University
Professeur Muhammad Al-Nabahin, Al-Quds Open University
Professeur Ibrahim Barhoum Abu Salah, Université islamique de Gaza
Professeur Prof Mohammad Bakheit, Université islamique de Gaza
Islam Suleiman Haboush, Université islamique de Gaza
Professeur Midhat Saidem, Université islamique de Gaza
Professeur Nahed Al-Rafati, Université islamique de Gaza
Professeur Refaat AlAreer, Université islamique de Gaza
Professeur Mohammed Awad, Université islamique de Gaza
Professeur Rizq Arruq, Université islamique de Gaza
Professeur Azzu Affanah, Vice-doyen, faculté de Pédagogie, Université islamique de Gaza
Professeur Muhammad Bakhit, Université islamique de Gaza
Professeur Salem Abu-Mukhdah, Université islamique de Gaza
Professeur Muhammad Dabbour Assad, Université islamique de Gaza
Professeur Nasir Al-Yafawi, Université islamique de Gaza
Professeur Sharif Al-Assali, Université islamique de Gaza
Professeur Youssef al-Kahlout, Langue et Littérature arabes, Université islamique de Gaza Rahaf Hanideq, assistant, Université islamique de Gaza
Professeur Mohamad Abu Al-Saeed, Université islamique de Gaza
Dr. Hossam Hamada, faculté de Médecine, Université islamique de Gaza
Amin Dabbour, Professeur de Science politique, Université islamique de Gaza
Dr. Mohammad Dabbour, oncologue et chef du département préclinique, collège de Médecine, Université islamique de Gaza
Dr. Adnan Ahmad Al-Barsh, Professeur, faculté de Médecine, Université islamique de Gaza
Mohamad Al-Bakhiet, Université islamique de Gaza
Professeur Amin Al-Bahtiti, Université Al-Azhar de Gaza
Bassam Shahin, Vice-doyen, Faculté d’Études intermédiaires, Université Al Azhar
Professeur Ali Al-Qirinawi, Université de Palestine
Professeur Ibrahim Saidam, Université de Palestine
Professeur Mustafa Al-Laqta, Université de Palestine
Professeur Mustafa Al-Naqib, Université de Palestine
Anas Al-Bursh, assistant, faculté de Droit, Université de Palestine
Directeur Tareq Thabet, Collège universitaire de Sciences appliquées
Professeur Shaher Yaghi, Collège universitaire de Sciences appliquées
Professeur Wael Al-Zard, Collège universitaire de Sciences appliquées
Professeur Mohamad Abd Al-Ghuffur, Collège islamique Da’wah
Marwan Tarazi, Directeur, Centre d’Éducation permanente à l’Université Birzeit, bureau de Gaza
Do’a Al-Masri, bibliothécaire et chercheuse, Bibliothèque Edward Said
Enseignants, personnel universitaire et chercheurs (appartenance institutionnelle incomplète) :
Dr. Ziad Tatri, chercheur en Néonatologie et assistant
Dr. Mohamad Adwan, Professeur de Médecine
Shahidah Al-Bahbani, poète et écrivain
Abd Al-Karim Hashash, historien, chercheur, écrivain
Rola Fadl Abd Al-Jawad, Professeur de Multimédia
Muhamad Fayez al-Najjar, Professeur d’Ingénierie
Hassan Al-Rafid, chercheur, écrivain, assistant en Économie
Dr. Rafet Lobad
Professeur Khalil Abu Yahya
Dr. Maisara Al-Rayyes
Professeur Sereen Al-Attar
Professeur Usama Al-Muzayni
Professeur Ismail Abu Sa’adah
Professeur Khaled Al-Ramlawi
Professeur Said Al-Dahshan
Professeur Raed Qaddura
Professeur Muhammad Abu-Zur
Professeur Yusuf Juma’a Salameh
Professeur Nida Affanah
Professeur Mu’min Shuwaydah
Professeur Siddiq Nassar
Professeur Ahmad Abu Saadah
Professeur Jamilah Al-Shanti
Professeur Muhamamd Jamil Za’anin
Professeur Ismail Al-Ghamri
Professeur Walid Al-Amudi
Professeur Abdullah Al-Amudi
Professeur Hassan Al-Radi’
Professeur Muhammad Abu Amara
Professeur Mahmud Al-Loh
Professeur Khalid Al-Najjar
Professeur Muhammad Al-Najjar
Professeur Muhammad Hassounah
Professeur Yasir Radwan
Professeur Jihad Al-Baz
Professeur Hazem Al-Jamali
Professeur Muhammad Nassar
Professeur Essam Al-Lulu
Dans nos lettres aux autorités israéliennes concernant la guerre actuelle contre Gaza [25 janvier 2024 ; 21 novembre 2023], nous soulignions avec insistance qu’Israël étant l’autorité occupante, son ciblage des bâtiments du secteur éducatif palestinien au moyen de bombardements et d’autres formes d’agression constituait une violation de la Quatrième Convention de Genève de 1949, relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. Les entraves apportées de ce fait à l’éducation par le gouvernement et l’armée ont également constitué clairement une violation du droit à l’éducation consacré par l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et par l’article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966. Le droit à l’éducation est contraignant dans toutes les circonstances et doit être protégé dans toutes les situations, y compris en cas de crises ou d’urgences résultant de guerres ou de conflits civils. Israël, étant partie à la DUDH et signataire du PIDESC, est dans l’obligation de les respecter. Nous vous rappelons que, en tant que partie aux Conventions de Genève et défenseur éminent du droit international relatif aux droits humains, les États-Unis doivent aussi assumer la responsabilité de veiller à ce que des pays comme Israël qui reçoivent un soutien financier et militaire substantiel des États-Unis respectent less obligations qui leur incombent en vertu du droit international relatif aux droits humains et humanitaire.
Les attaques massives menées contre les infrastructures éducatives, les enseignants, les élèves et étudiants à tous les niveaux, dans toute la Bande de Gaza depuis le 7 octobre, s’inscrivent dans une vaste campagne délibérée de nettoyage ethnique visant à détruire les fondements et les bases mêmes de la poursuite de la vie palestinienne à Gaza, en violation de l’ensemble des obligations juridiques d’Israël et, pour tout dire, en violation des préceptes de base de l’humanité. Voir les résumés et les déclarations de la Cour internationale de justice, 19 juillet 2024, 24 mai 2024 ; la lettre de la MESA, 11 mars 2024.
Nous entendons l’appel de nos estimés collègues palestiniens de Gaza (Lettre ouverte, 29 mai 2024), qui nous demandent de les soutenir dans leur résistance à l’offensive militaire brutale et déploient tous les efforts pour continuer à enseigner à leurs étudiants et reconstruire leur secteur éducatif. Nous exhortons le gouvernement des États-Unis à exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent et le retrait total des forces militaires israéliennes de la Bande de Gaza – pour tout dire, la cessation de la violence génocidaire exercée contre le peuple palestinien.
Nous attendons votre réponse.
Sincèrement,
Aslı Ü. Bâli
Présidente de la MESA
Professeure, École de droit de Yale
Laurie Brand
Présidente, Comité pour la Liberté académique
Professeure émérite, University of Southern California
cc:
Linda Thomas-Greenfield, US Ambassador to the UN
Samantha Power, Administrator of the US Agency for International Development
Justin Trudeau, Prime Minister, Government of Canada
Mélanie Joly, Minister of Foreign Affairs, Government of Canada
Josep Borrell-Fontelles, High Representative of the European Union for Foreign Affairs and Security Policy
Viktor Almqvist, Press Officer – Committee on Foreign Affairs (AFET) and Subcommittee on Human Rights (DROI), European Parliament
Kati Piri, Member, Committee on Foreign Affairs, European Parliament
Maria Arena, Chair of the European Parliament Subcommittee on Human Rights
Dunja Mijatovic, Council of Europe Commissioner for Human Rights
Francesca Albanese, UN Special Rapporteur on the occupied Palestinian territories
Michael Lynk, UN Special Rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories
James Heenan, UN Office of the High Commissioner for Human Rights, Ramallah
The Honorable Veronica Michelle Bachelet Jeria, UN High Commissioner for Human Rights
UN Office of the High Commissioner for Human Rights, MENA section
Irene Khan, UN Special Rapporteur on the Promotion and Protection of the Right to Freedom of Opinion and Expression
The Honorable Mary Lawlor, UN Special Rapporteur on the Situation of Human Rights Defenders
Farida Shaheed, UN Special Rapporteur on the Right to Education
Cheikh Niang, Chair of UN Committee on the Exercise of the Inalienable Rights of the Palestinian People
Ajith Sunghay, Head of Office of the UN High Commissioner for Human Rights in the Occupied Palestinian Territory
Noha Bawazir, Head of Office and UNESCO Representative, UNESCO Liaison Office, Ramallah, Palestinian delegation to UNESCO