Catégorie : Tribunes

Gaza : halte au massacre ! La France devrait agir pour le respect du droit

Actualisation des données (14h)
 Nombre de mort-es à Gaza : 2215 personnes, dont 714 enfants
 Nombre de Blessé-es à Gaza : 8000 personnes
 Nombre de mort-es en Cisjordanie et à Jérusalem Est : 54 personnes

Le monde s’est réveillé le vendredi 13 octobre avec le plan monstrueux des autorités israéliennes : un déplacement massif de toute la population du nord de la Bande de Gaza, y compris la ville de Gaza, vers le sud de ce minuscule territoire.

“Partez d’ici immédiatement”

Les Palestiniens et les Israéliens ont pris l’habitude de guerres dans le sud ces dernières années. Mais la guerre qui a commencé aux premières heures du samedi 7 octobre n’a rien de commun avec les autres. Lançant un assaut stupéfiant, des dizaines ou des centaines d’agents du Hamas, sous une pluie de roquettes, ont franchi la barrière de séparation entre Israël et Gaza pour pénétrer dans des villes israéliennes proches de la Bande soumise au blocus : certains d’entre eux semblent être passés en usant de points faibles des clôtures métalliques, d’autres ont suivi en bateau la côte méditerranéenne, d’autres encore ont utilisé des paramoteurs pour survoler les murs. Une unité du Hamas a ciblé le passage d’Erez, le seul checkpoint civil entre Gaza et Israël, en le faisant échapper au contrôle de l’armée pendant plusieurs heures. Au lever du soleil, des Palestiniens armés arpentaient les rues de Sderot, de Nir Oz et autres kibboutzim, entrant par effraction dans des habitations civiles, combattant contre les forces de sécurité et tirant dans tous les sens. Une rave nocturne, organisée de façon inexplicable dans cette région frontalière désertique, a également été attaquée.

Des organisations palestiniennes de défense des droits humains appellent la communauté internationale à intervenir pour arrêter les massacres israéliens à Gaza et à protéger les civils palestiniens

Au cours des deux derniers jours, l’armée israélienne a conduit une série implacable d’attaques aériennes, maritimes et terrestres contre la population civile de Gaza, détruisant des dizaines de maisons et leurs habitants restés à l’intérieur, des bâtiments d’habitation et d’activités économiques – souvent sans lancer préalablement des avertissements de précaution – et effaçant complètement des familles entières. Des moquées et des équipements médicaux se sont trouvés attaqués.

Déclaration de la Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour le Territoire palestinien occupé,  Lynn Hastings, à propos des hostilités entre des groupes palestiniens armés dans la Bande de Gaza et Israël  

Des groupes palestiniens armés ont infiltré Israël le 7 octobre, tuant et capturant des centaines de civils israéliens et de membres des forces israéliennes, tirant sans discrimination des milliers de roquettes vers Israël.

Le 8 octobre, le gouvernement d’Israël a déclaré la guerre, déclenchant des frappes aériennes intensives sur la région densément peuplée de la Bande de Gaza au cours des trois derniers jours. Des centaines de Palestiniens ont été tués et plus de deux mille blessés jusqu’à présent.  L’ampleur des hostilités en cours a conduit à de graves conséquences humanitaires. Des maisons, des écoles, des établissements médicaux, et d’autres infrastructures ont été endommagés et détruits.

Retour au cycle de la vengeance

En quelques jours, les Israéliens ont traversé ce dont les Palestiniens ont fait l’expérience de façon routinière pendant des décennies, et dont ils font encore l’expérience – incursions militaires, mort, cruauté, enfants assassinés, cadavres empilés sur la route, siège, peur, anxiété pour les êtres chers, captivité, être la cible de la vengeance, de tirs mortels aveugles sur ceux qui sont impliqués dans le combat (les soldats) et ceux qui ne le sont pas (les civils), être en position d’infériorité, destruction de bâtiments, vacances ou fêtes gâchées, faiblesse et désespoir face à des hommes armés tout-puissants, et humiliation brûlante.

Abandonner le principe moral fondamental selon lequel tous les êtres humains ont été créés égaux (« b’tselem elohim »), c’est perdre son humanité.

Samedi, le Hamas a commis un crime choquant dont les dimensions horribles apparaissent peu à peu au grand jour. Des centaines de militants palestiniens ont pénétré sur le territoire israélien et ont ouvert le feu sans discrimination, tuant des centaines de civils et en blessant des milliers. Ils ont incendié des maisons avec leurs occupants et ont enlevé plus de 100 personnes – dont des enfants, des femmes et des personnes âgées – pour les utiliser comme monnaie d’échange. De nombreuses autres personnes sont toujours portées disparues, sans que l’on sache ce qu’elles sont devenues.