[Note de l’AURDIP : les fantasmes des éditeurs du Monde sur les supposés « excès » de BDS en France dans le préambule de cet entretien, inséré par le Monde sans consulter les auteurs, confirme l’analyse d’Omar Barghouti sur l’hypocrisie française.]
Propos recueillis par Nirit Ben-Ari (journaliste israélienne)
Le Monde a choisi d’accueillir la rencontre entre Omar Barghouti, militant palestinien des droits de l’homme et animateur du réseau BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), qui appelle à organiser des campagnes de boycottage d’Israël en raison de l’occupation des territoires palestiniens, et la journaliste israélienne Nirit Ben-Ari, connue pour ses engagements et son travail dans Haaretz. Cet entretien, nous aurions très bien pu la faire effectuer par un journaliste de notre équipe. Si nous avons choisi de déroger à la règle, c’est que la rencontre entre Omar Barghouti et Nirit Ben-Ari est une première. Pour l’un comme pour l’autre, la question du boycottage met en jeu des références historiques et des concepts (discrimination, apartheid) dont les échos et la signification sont radicalement différents, voire opposés. Ce dialogue direct est d’autant plus salutaire qu’en France, la démarche de BDS suscite des excès dans un camp – ceux qui assimilent toute pression sur Israël à une entreprise de délégitimation – comme dans l’autre – ceux qui, sous couvert de boycott, nient à Israël son droit à l’existence. Puisse le débat en sortir grandi !