Auteurs Autrices : Ivar Ekeland

Perturber le regard colonial : Gaza et Israël après le 7 octobre

L’expérience de Gaza se poursuit, et elle entraîne le monde plus loin qu’aucun de nous ne l’aurait cru possible. Dans notre article, La nouvelle politique d’exclusion : Gaza comme prologue, publié il y a plus de deux ans, nous affirmions qu’Israël avait transformé Gaza en laboratoire humain où des conditions entièrement nouvelles étaient créées artificiellement.

Maintenant, nous savons. La finalité de l’expérience de Gaza est d’assurer, non plus la séparation ou la répudiation, mais l’élimination par le massacre génocidaire ou, par une forme d’euphémisme, une émigration “forcée” ou “volontaire” vers d’autres pays qui, dans l’ensemble, ne désirent pas accepter ceux qui sont chassés.

Ivar Ekeland et Sara Roy

De Sabra et Chatila à Gaza

A Sabra et Chatila les massacres avaient eu lieu clandestinement, et n’avaient été révélés que le 18, quand les journalistes ont pu pénétrer dans les camps après le départ des phalangistes, mais à Gaza ils déroulent au vu et au su de tous, ils sont retransmis en direct sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, et documentés par les ONG et les journaux. Jamais massacres n’ont été aussi publics. Mais cette fois, l’indignation est bien loin.

Quelle solidarité avec les universités palestiniennes ?

Dans un texte publié dans l’Humanité, Ivar Ekeland, président de l’AURDIP, écrit « il est grand temps que les universités françaises expriment leur solidarité avec les universités palestiniennes, comme elles l’ont fait pour les universités ukrainiennes, et arrêtent toute coopération scientifique avec les universités israéliennes, comme elles l’ont fait pour les universités russes. Elles ont déjà été sollicitées en ce sens, et qu’elles ne l’aient pas fait laisse planer le soupçon qu’à leurs yeux les Palestiniens ne valent pas les Ukrainiens ».