Le mardi 5 mars, en ma qualité de président de l’AURDIP, j’ai été invité à Sciences-Po Paris par les organisations étudiantes Attac et Solidaires pour faire une conférence sur Gaza en compagnie de Rony Brauman et Rima Hassan.
Le mardi 5 mars, en ma qualité de président de l’AURDIP, j’ai été invité à Sciences-Po Paris par les organisations étudiantes Attac et Solidaires pour faire une conférence sur Gaza en compagnie de Rony Brauman et Rima Hassan.
La conférence faisait l’objet d’une attaque dans le Journal du Dimanche précédent, puis dans CNews du matin, sur le thème que l’antisémitisme gagnait Sciences-Po. L’accès à la conférence était réservé aux étudiants et aux enseignants de Sciences-Po, mais un tractage a eu lieu devant l’amphi, dénonçant la conférence et les conférenciers.
La conférence a eu lieu devant un amphi plein, environ deux cents personne. Elle s’est déroulée dans le calme, et sous de nombreux applaudissements. J’ai parlé de l’histoire des universités palestiniennes, de la vie quotidienne sous l’occupation, et de la destruction systématique et voulue des universités et du patrimoine scientifique et culturel de Gaza. Vous trouverez les diapositives de ma conférence ici. Ensuite Rima Hassan a parlé des réfugiés palestiniens, près de 6 millions répartis dans 59 camps, à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie et en Jordanie, et du rôle unique de l’UNWRA. Elle a rappelé que celle-ci a été fondée en 1949, avant même le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, et qu’elle doit assurer non seulement l’aide humanitaire et les services de santé, mais aussi l’éducation et les services sociaux, tout en ne bénéficiant pas de financement permanent, mais de contributions volontaires renouvelées (ou non) d’année en année. Une attaque contre l’UNWRA ne peut être qu’une tentative d’effacer la notion même de réfugié palestinien en effaçant ce qui soutient leur vie matérielle et intellectuelle et préserve leur identité. Enfin, Rony Brauman a parlé du droit international. Il a rappelé que celui-ci n’interdit pas l’occupation militaire, mais qu’il accorde à l’occupé le droit de se défendre, et qu’il contraint l’occupant à respecter certaines obligations, comme celle de ne pas déplacer la population et de ne pas installer de colons, obligations qu’Israël ne respecte évidemment pas, pas plus que le principe de proportionnalité dans les opérations militaires.
La conférence s’est terminée avec une séance de questions. Interrogé sur ce qui rend le siège de Gaza unique, comparé aux sièges de Grozny ou d’Alep par exemple, Brauman a relevé les trois points suivants :
- le caractère verrouillé du territoire, où nul ni rien ne peut entrer ou sortir sans l’aval des assiégeants
- l’intensité des bombardements, littéralement sans précédent
- l’approbation et le soutien actif des démocraties occidentales.
Ivar Ekeland, Président de l’AURDIP