‘Situation catastrophique’ à l’hôpital pour enfants alors qu’Israël renouvelle ses attaques sur Gaza

Le directeur du seul grand hôpital du nord de la Bande de Gaza qui offre maintenant des soins spécialisés pour les enfants a décrit une « situation catastrophique » alors que les….

Le directeur du seul grand hôpital du nord de la Bande de Gaza qui offre maintenant des soins spécialisés pour les enfants a décrit une « situation catastrophique » alors que les forces israéliennes ont lancé de nouveaux assauts terrestres et des frappes aériennes dans le nord et le centre du territoire.

Le Dr. Husam Abou Safiyeh, directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahiya, a dit qu’il n’avait pas été possible d’obéir à l’ordre de l’armée israélienne d’évacuer tous les patients en 24 heures.

« Nous avons sept cas en soins intensifs … tous ces cas sont très graves et ils ont tous besoin de soins intensifs chirurgicaux ou médicaux », a-t-il dit. « Déplacer ou transporter ces patients met leur vie en grave danger, il n’est pas possible de les transférer. En plus, il n’y a aucun établissement à Gaza qui puisse les prendre car ils sont tous déjà débordés avec leurs propres cas similaires.

Les derniers raids et frappes ont eu lieu le sixième jour d’une offensive israélienne centrée sur les villes de Beit Lahiya et Beit Hanoun et du camp de réfugiés de Jabaliya, tou-te-s dévasté-e-s, tou-te-s ayant subi de lourds combats dans les premiers mois de la guerre. L’offensive a piégé des centaines de milliers de civils dans des conditions de détérioration rapide.

Plus au sud, une frappe israélienne sur une école qui abritait des personnes déplacées dans la ville centrale de Deir al-Balah a tué au moins 26 personnes, dont un enfant et sept femmes, ont dit jeudi les responsables palestiniens.

Le Dr. Eid Sabah, directeur du département des soins infirmiers à l’hôpital Kamal Adwan, qui offre des services de soins intensifs pédiatriques et une clinique pour malnutrition, a dit qu’une flotte d’ambulances avait évacué certains de ses patients, mais pas tous.

L’hôpital est maintenant à court de fournitures médicales ainsi que de diesel pour ses générateurs, ce qui signifie des pénuries d’électricité et d’oxygène. Les médecins ont dit que, ces derniers jours, on avait apporté à l’hôpital 100 morts et plus de 300 blessés, dont de nombreux enfants. « Jusqu’à cet instant, aucune des personnes qui travaillent dans l’hôpital n’a pu le quitter à cause du danger de bombardement », a dit Sabah.

Les forces israéliennes ont émis des ordres d’évacuation pour les civils de Jabaliya et d’autres parties de Gaza avant de lancer leur opération, mais un résident de Jabaliya a dit qu’ils s’étaient retrouvés piégés chez eux par les combats et que la nourriture commençait à manquer.

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Une femme blessée est transportée à Jabaliya après un ordre d’évacuation émis par Israël. Photographie : Omar Al-Qattay/AFP/Getty images

Heba Abu Habl, qui a trois filles et deux fils, a été déplacé 18 fois depuis qu’il a quitté pour la première fois Beit Lahiya au début de la guerre, et il est maintenant bloqué à Jabaliya.

« Nous avons été coincés pendant des jours et nous ne savons pas où aller. Tous les endroits sont dangereux et sont soumis à de lourds bombardements aveugles. Finalement, nous avons décidé de rester là où nous sommes … mais nous n’avons ni eau ni nourriture et nous ne pouvons pas dormir la nuit à cause de l’intensité des bombardements », a dit Abu Habl, 38 ans.

Le ministère de la Santé de Gaza a dit avoir récupéré, entre dimanche et mardi, 40 corps à Jabaliya, quartier densément peuplé du nord de Gaza, et 14 autres de communautés plus au nord.

Philippe Lazzarini, à la tête de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, a dit mercredi sur X qu’au moins 400.000 personnes ont été piégées à Jabaliya. « Ils sont nombreux à refuser [d’évacuer] parce qu’ils savent parfaitement qu’aucun endroit n’est sûr à Gaza », a-t-il ajouté.

L’armée israélienne n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires sur l’attaque sur l’école à Deir al-Balah. Des témoins ont dit que la frappe visait un poste de police improvisé, géré par le Hamas, à l’intérieur de l’abri.

Israël a répétitivement attaqué les écoles transformées en abris à Gaza, accusant les combattants d’utiliser délibérément la population comme bouclier humain. Le Hamas a démenti l’accusation. De nombreuses frappes sur Gaza ont ciblé la police, dont les responsables israéliens prétendent qu’elle fait partie du Hamas et qui s’est maintenant en grande partie retirée des rues.

Jeudi, des enquêteurs de l’ONU ont accusé Israël de cibler délibérément les établissements de santé et de tuer et de torturer le personnel médical de Gaza.

« Israël a mené une politique concertée visant à détruire le système de santé de Gaza dans le cadre d’une plus large attaque sur Gaza », a dit dans un communiqué la commission d’enquête indépendante internationale de l’ONU.

Les responsables israéliens disent que leurs forces ne ciblent pas des civils et accusent le Hamas de construire des centres de commandement sous les hôpitaux et autres infrastructures civiles. Le Hamas réfute l’accusation.

R Adm Daniel Hagan, porte-parole de l’armée israélienne, a dit qu’à Jabaliya, les forces israéliennes avaient tué environ 10 combattants, sans fournir de preuve.

Le bilan des morts de l’offensive israélienne dans le territoire a dépassé les 42.000. Plus des deux tiers de ces tués sont des femmes et des enfants, d’après les données des autorités de santé palestiniennes. Les statistiques ne font pas de distinction entre combattants et non-combattants.

La guerre a commencé le 7 octobre de l’année dernière quand des vagues de combattants du Hamas ont franchi la barrière de sécurité et ont attaqué les bases militaires et les communautés agricoles, tuant 1.200 personnes, principalement des civils, et en enlevant 250 autres. Le Hamas détient encore environ 100 prisonniers à l’intérieur de Gaza, dont on pense qu’un tiers d’entre eux sont morts.

Le conflit a détruit de vastes zones de Gaza et a déplacé environ 90 % de sa population de 2.3 millions de personnes, souvent de multiples fois.