Le soldat de l’armée israélienne qui a tué le jeune enfant Mohammed Tamimi ne sera pas soumis à une mesure disciplinaire

L’enquête de l’armée établit que le soldat a, par erreur, cru que la famille Tamimi tirait sur lui, alors que le bruit de balles provenait d’un officier de l’armée à proximité. L’armée reconnaît un défaut de communication et des décisions erronées.

L’armée israélienne a décidé qu’aucune mesure disciplinaire ne serait prise contre un soldat qui a tiré un coup de feu mortel contre un jeune enfant palestinien et blessé son père, à l’entrée du village de Nabi Saleh en Cisjordanie, plus tôt ce mois-ci.

Selon une enquête publiée par l’armée mercredi, le soldat a cru, par erreur, que le petit, Mohammed Tamimi, et son père, Haitham, lui avaient tiré dessus. Cette impression faisait suite à des tirs de deux Palestiniens sur une colonie voisine. Le soldat avait reçu la permission de tirer de son commandant.

Un autre officier de l’armée israélienne qui avait tiré en l’air dans le village alors qu’il était à la recherche de l’origine des tirs sera réprimandé pour désobéissance. Les résultats de l’enquête seront présentés à l’Avocat Général des armées en vue d’une éventuelle enquête de la police militaire.

Selon l’enquête, l’incident a été déclenché par un rapport de tirs près de la colonie de Neve Zuf en Cisjordanie depuis une colline proche de Nabi Saleh. Un officier entré dans le village à la recherche des tireurs, a vu une voiture suspecte et a tiré en l’air, ce qui est contraire aux règles d’engagement qui ne permettent de tirer sur des voitures qu’en cas de danger immédiat.

L’officier a fait feu bien que les tirs vers la colonie ou vers le poste militaire de l’entrée du village eussent déjà cessé.

Simultanément, un soldat se tenant près du poste militaire a cru, par erreur, que les tirs de l’officier étaient ceux de terroristes en fuite, qui étaient le petit Tamimi et son père entrant dans leur voiture. Avec la permission de son commandant le soldat a tiré plusieurs coups sur la voiture, tuant le petit enfant et blessant gravement son père.

L’enquête a établi que « l’estimation du soldat selon laquelle les terroristes en fuite étaient responsables des tirs, a été influencée par la succession d’événements et par le fait que l’officier avait entendu des tirs alors qu’ils patrouillaient dans le village ».

L’armée israélienne a admis des défauts dans le commandement, le contrôle et la communication dans ses rangs sur le terrain, conduisant à des décisions erronées. L’armée au aussi ajouté qu’une semaine après l’incident, plusieurs Palestiniens ont été arrêtés car soupçonnés, d’après l’armée, d’avoir tiré sur la colonie.

La fusillade a eu lieu le soir du 1er juin. Mohammed Tamimi a succombé à ses blessures à la tête quatre jours après avoir été emmené au centre médical Sheba. Son père, Haitham, a été soigné des blessures par balles et du shrapnel à l’hôpital Istishari de Ramallah, d’où il est sorti la semaine dernière. L’armée israélienne a exprimé ses regrets pour avoir blessé des individus innocents et s’est engagée à empêcher que de tels incidents ne se produisent.

« Nous ne savions pas que l’armée était dans le village » a dit Haitham Tamimi aux médias palestiniens tout de suite après l’incident. Les actes des soldats ont été contestés par les villageois qui ont dit à Haaretz qu’ils n’ont entendu aucun coup de feu dans les environs jusqu’à ce que les soldats se mettent à tirer.

Marva Tamimi, la mère de Mohammed a pensé que les soldats ont tiré sur son mari et son fils depuis une distance assez courte et elle a mentionné des exemples passés où des soldats ont tiré près de leur maison en causant des dégâts.

Elle a déclaré que les soldats se cachent souvent près de la cour de leur maison, en particulier sous la clôture qui sépare la maison de la route, à une distance de 50 m à peu près. D’après elle, cela a abouti à ce que les fenêtres de leur maison éclatent au fil des années à cause de tirs à proximité et du jet de grenades assourdissantes dans leur cour.

L’armée israélienne a nié avoir tiré sur la maison de la famille depuis la clôture ou de la proximité.