Une frappe aérienne israélienne sur le café populaire de la plage de Gaza fait au moins 30 morts – reportage vidéo

Au moins 30 personnes, dont des femmes, des enfants et un journaliste local, ont été tuées le 30 juin dans une frappe aérienne israélienne sur un café en bord de mer de la ville de Gaza, ont dit les personnels soignants. Des missiles israéliens ont tué au moins 60 personnes à travers Gaza dans certaines des attaques les plus violentes depuis des semaines alors que des responsables israéliens étaient attendus à Washington pour une nouvelle tentative de cessez-le-feu par Donald Trump. Des tanks israéliens ont fait une poussée dans les zones orientales du quartier Zeitoun de Gaza ville et ont bombardé plusieurs zones au nord, tandis que l’aviation bombardait au moins quatre écoles après avoir ordonné aux centaines de familles qui s’y abritaient de partir, ont dit les résidents.

Israël lance des vagues de frappes aériennes sur Gaza après de nouveaux ordres de déplacement

Des dizaines de Palestiniens auraient été tués alors que le haut conseiller de Netanyahou est attendu à Washington pour des pourparlers de cessez-le-feu.

Israël a intensifié lundi son offensive sur Gaza, avec de nouveaux ordres de déplacement, poussant des dizaines de milliers de personnes à fuir le nord du territoire dévasté et les vagues de frappes aériennes qui ont tué environ 60 Palestiniens, d’après les responsables locaux et le personnel médical.

La violence est arrivée à Gaza alors qu’un haut conseiller de Benjamin Netanyahou, premier ministre d’Israël, devait arriver à Washington pour des pourparlers sur un nouveau cessez-le-feu, le lendemain du jour où Donald Trump a appelé dans un message sur les réseaux sociaux à un accord pour mettre fin aux 20 mois de guerre et libérer les 50 otages détenus par le Hamas.

Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et proche confident de Netanyahou, doit rencontrer de hauts responsables américains pour discuter des négociations indirectes en cours avec le Hamas, des suites de la guerre d’Israël contre l’Iran et de la possibilité d’accords diplomatiques régionaux.

Un porte-parole du gouvernement israélien a dit lundi à des reporters que Netanyahou travaillait à mettre un terme « le plus tôt possible » à la guerre à Gaza grâce à la libération des otages, dont on pense que plus de la moitié sont morts, et à la défaite du Hamas. Un responsable américain a dit que Netanyahou irait aux États-Unis le 7 juillet pour rencontrer Donald Trump.

Les nouveaux « ordres d’évacuation » ont prévenu d’assauts imminents autour de la ville densément peuplée de Gaza et ont dit aux Palestiniens de partir vers le Sud dans les zones côtières surpeuplées, où il y a peu de services et un accès limité à l’eau. Environ 80 % de Gaza sont maintenant soumis à ces ordres ou contrôlés par les Forces de Défense Israéliennes (FDI).

Les ordres ont également dit que les FDI avaient prévu d’avancer jusqu’au centre de la ville de Gaza pour attaquer les combattants du Hamas qui y sont installés.

Lundi, les tanks et l’infanterie israéliens ont poussé jusqu’au faubourg de Zeitoun, à l’est de la ville de Gaza, et ont bombardé plusieurs zones au nord, tandis que l’aviation bombardait au moins quatre écoles après avoir ordonné à des centaines de familles qui s’y abritaient de partir, ont dit les résidents.

« Les explosions n’ont jamais cessé ; ils ont bombardé les écoles et les maisons. J’ai cru ressentir des tremblements de terre », a dit Salah, 60 ans, de la ville de Gaza. « Aux nouvelles, nous avons entendu qu’un cessez-le-feu est proche ; sur le terrain, nous voyons la mort et nous entendons les explosions. »

Dans l’après-midi, une frappe aérienne est tombée sur un café bondé sur le rivage de la ville de Gaza, tuant au moins 22 personnes, dont des femmes, des enfants et un journaliste local.

Les FDI ont dit qu’ils ciblaient des combattants au nord de Gaza, dont des centres de commandement et de contrôle, après avoir pris des mesures pour atténuer le risque de faire du tort à des civils.

Les analystes ont détecté ces derniers jours des changements dans la rhétorique des hauts responsables israéliens, ce qui laisse peut-être entendre qu’un nouveau cessez-le-feu serait maintenant envisagé.

Tout au long du conflit, les attaques israéliennes se sont intensifiées à des moments importants des négociations. Les responsables israéliens ont dit que l’un des buts de la dernière offensive israélienne, lancée en mai après la rupture en mars d’un cessez-le-feu de deux mois, était de s’emparer de territoires qui pourraient être restitués plus tard en tant que « monnaie d’échange » au cours de pourparlers.

Vendredi, Eyal Zamir, chef du personnel des FDI, a dit que l’offensive était tout près d’avoir atteint ses buts. Netanyahou a par ailleurs renforcé sa position politique à l’intérieur d’Israël et est donc dans une meilleure position pour ne pas tenir compte des menaces de ses alliés de la coalition de droite de retirer leur soutien en cas de transaction avec le Hamas.

Une transaction reste cependant difficile, disent les responsables qui y sont impliqués, alors que et Israël et le Hamas s’en tiennent à des positions préalables incompatibles.

Le Hamas exige d’Israël qu’il accepte une fin irrévocable de la guerre et il refuse de désarmer. Israël refuse que le Hamas exige qu’il se retire entièrement de Gaza et dit qu’il ne mettra fin à sa campagne que lorsque l’organisation combattante aura abandonné ses armes et que ses dirigeants auront accepté de quitter le territoire.

Yair Lapid, leader de l’opposition israélienne, a ajouté lundi sa voix à celles qui, en Israël, appellent à une fin de la guerre à Gaza.

« Il n’y a plus aucun bénéfice pour l’État d’Israël à poursuivre la guerre à Gaza. Seulement des dommages pour la sécurité, aux niveaux politique et économique », a dit Lapid à une réunion des parlementaires. « L’armée n’a plus aucun objectif à Gaza. »

Un sondage d’opinion, publié le lendemain du cessez-le-feu de mardi avec l’Iran par l’organisme public de radiodiffusion Kan, a montré que près des deux tiers des participants voulaient la fin de la guerre à Gaza. Le résultat était conforme à des dizaines de sondages similaires de ces derniers mois. L’armée israélienne a subi des pertes conséquentes ce mois-ci, ce qui s’est ajouté à la pression publique pour arriver à un accord.

L’hôpital Nasser de Khan Younis a dit lundi qu’il avait reçu les corps de 11 personnes qui avaient été abattues alors qu’elles revenaient d’un site de distribution d’aide, au sud de Gaza, associé à la Fondation Humanitaire de Gaza, israélienne et soutenue par les États-Unis. Dix autres ont été tuées à un entrepôt des Nations Unies au nord de Gaza, d’après le ministère de la Santé.

L’armée israélienne a reconnu lundi que des civils palestiniens avaient été blessés alors qu’ils cherchaient de la nourriture dans les centres de distribution de Gaza et d’autres lieux, disant que des instructions avaient été données aux forces après avoir « tiré les leçons ».

La nourriture, le carburant et autres besoins élémentaires sont rares à Gaza, les distributions par la FHG n’approchant jamais les besoins de 2.3 millions de personnes.

Israël dit que le Hamas vole l’aide pour financer ses opérations militaires et autres. Le groupe dément cette accusation et les agences d’aide disent que leurs systèmes de contrôle sont solides.

La guerre a commencé quand des combattants menés par le Hamas ont attaqué le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tuant 1.200 personnes, principalement des civils, et emmenant à Gaza 251 otages.

L’agression militaire israélienne qui s’en est suivie a tué plus de 56.500 Palestiniens, principalement des civils, a déplacé la presque totalité des 2.3 millions des habitants et a réduit la majeure partie du territoire à l’état de ruines.

L’AFP et Reuters ont contribué à ce reportage.