L’UNRWA dit que l’attaque sur une école qui abritait des réfugiés à Nuseirat a provoqué le taux de morts le plus élevé parmi son personnel en un seul incident.
Israël a bombardé une école de l’ONU qui abritait des personnes déplacées au centre de Gaza, tuant au moins 18 personnes, dont le gestionnaire du refuge et cinq autres membres de l’UNRWA.
L’école al-Jaouni de Nuseirat héberge environ 12.000 personnes déplacées, principalement des femmes et des enfants, a dit l’ONU. Elle a été frappée cinq fois depuis le début de la guerre à Gaza.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié l’attaque de « totalement inacceptable » et a dit qu’elle enfreignait les lois internationales qui protègent les civils dans une guerre. « Ces violations dramatiques du droit humanitaire international doivent cesser maintenant ».
Le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a dit qu’il était « indigné » par ce bombardement. « Le mépris des principes fondamentaux du droit humanitaire international, en particulier la protection des civils, ne peut et ne devrait pas être accepté par la communauté internationale. »
Le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, a dit que Washington continuerait d’exhorter Israël à faire davantage pour épargner les sites humanitaires. « Nous devons voir les sites humanitaires protégés », a-t-il dit à des reporters lors d’une visite en Pologne. « C’est un sujet que nous continuons de soulever avec Israël. »
Le ministre des Affaires étrangères d’Allemagne a également condamné l’attaque et a appelé Israël à protéger le personnel de l’ONU et les travailleurs humanitaires.
L’agence de secours aux Palestiniens de l’ONU, UNRWA, a transformé ses écoles à travers Gaza en abris alors que les frappes aériennes et les opérations au sol israéliennes ont obligé la plupart des résidents à fuir leurs maisons. Un taux estimé à 90 % de la population de Gaza sont des déplacés, beaucoup déménageant pour essayer de rester en vie.
Israël a dit que la frappe ciblait un « centre de commandement et de contrôle » du Hamas à l’intérieur d’une école, mais n’a fourni ni preuve ni détails. Il a maintes fois bombardé des écoles qui servaient d’abri aux personnes déplacées, en prétendant que les combattants utilisaient ces sites et leurs résidents comme boucliers humains.
Les frappes aériennes de mercredi soir ont été les plus mortelles pour le personnel de l’UNRWA depuis le début de la guerre, même si des attaques précédentes avaient tué des centaines ce civils palestiniens dans d’autres écoles.
« Il s’agit du taux le plus élevé en nombre de morts de notre personnel en un seul incident », a dit l’agence. « Parmi les tués, il y avait le gestionnaire de l’abri de l’UNRWA et d’autres membres de l’équipe qui portaient assistance aux personnes déplacées. »
Cela porte le nombre total de membres de l’UNRWA tués à Gaza à 220, a dit sur X Philippe Lazzarini, directeur de l’agence. « Le personnel, les locaux et les opérations humanitaires ont été manifestement et constamment ignorées depuis le début de la guerre. »
Plus de quatre sur cinq des écoles de Gaza ont été directement frappées ou gravement endommagées et nécessiteront d’être reconstruites ou substantiellement rénovées, a conclu en juillet un examen de l’ONU. Les 650.000 enfants de Gaza n’ont pas pu étudier depuis presque un an.
Beaucoup d’entre eux se sont retrouvés dans les écoles transformées en abris malgré les attaques répétées parce qu’ils n’avaient aucun autre endroit où aller ; des pans entiers de la Bande de Gaza ont été réduits à l’état de ruines et les camps de tentes sont surpeuplés.
« La plupart des gens ont trouvé refuge dans les écoles et les écoles ont été bombardées », a dit à l’agence de presse AFP Basil Amarneh de l’hôpital al-Aqsa de Gaza, alors que les enfants blessés dans le bombardement y étaient transportés par les infirmiers. « Où vont-aller ces gens ? »
Plus tôt mercredi, six frères et sœurs, âgés de 21 mois à 21 ans, ont été tués dans une frappe sur une maison au sud de Khan Younis, ainsi que cinq autres personnes, d’après l’hôpital européen qui a reçu les victimes.
Après plus de 11 mois de guerre, le taux de morts à Gaza dépasse les 41.000, d’après les autorités de santé du territoire. La plupart sont des civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Plus de 95.000 personnes ont été blessées, un quart d’entre elles souffrant de « blessures qui changent la vie », dont des amputations qui demanderont des années de soutien, a dit jeudi l’Organisation Mondiale de la Santé.
Au moins 22.500 personnes auront besoin de « services de rééducation, maintenant et pour les années à venir », a dit l’OMS, ajoutant que Gaza avait peu à offrir pour ces soins car la plupart des hôpitaux et des établissements de soins de santé avaient été endommagés ou détruits. « L’énorme augmentation des besoins en réadaptation arrive parallèlement à la destruction en cours du système de santé », a dit Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS pour les territoires palestiniens.
La guerre a commencé après les attaques menées par le Hamas sur Israël le 7 octobre, où environ 1.200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, et 250 pris en otages.
Les efforts pour négocier un deuxième accord de cessez-le-feu et de libération des otages, après une pause d’une semaine dans les combats l’année dernière, ont échoué les unes après les autres, chaque camp accusant l’autre de sabotage.
Le Hamas a dit mercredi qu’il était prêt à mettre en place un cessez-le-feu « immédiat » avec Israël à Gaza, en se fondant sur une proposition des États-Unis présentée en juin, sans nouvelles conditions de l’une ou l’autre partie.