L’astrophysicien palestinien Imad Barghouti emprisonné sans charge ni procès sous détention administrative

L’éminent astrophysicien palestinien Imad Barghouti, professeur de physique théorique de plasma spatial à l’université Al-Qods, a été condamné, lundi 2 mai, à trois mois de détention administrative par l’armée d’occupation….

L’éminent astrophysicien palestinien Imad Barghouti, professeur de physique théorique de plasma spatial à l’université Al-Qods, a été condamné, lundi 2 mai, à trois mois de détention administrative par l’armée d’occupation israélienne.

Barghouti, qui a fêté son 54ème anniversaire dans une prison israélienne, rejoint les presque 750 camarades palestiniens détenus sans charges ni procès sous détention administrative. Ces arrêtés de détention sont indéfiniment renouvelables sur la base de « preuves secrètes » auxquelles ni les détenus palestiniens ni leurs avocats ne peuvent avoir accès. Ce savant, de Beit Rama près de Ramallah, a été arrêté le 24 avril à un checkpoint militaire de Nabi Saleh par les forces d’occupation israéliennes.

Barghouti, ancien employé de la NASA aux Etats-Unis, est un éminent personnage de la communauté scientifique palestinienne et son travail est internationalement reconnu. Il a obtenu sa licence de physique à l’université de Jordanie en 1985, puis son diplôme de troisième cycle en physique nucléaire en 1988. Et en 1994, il a obtenu son doctorat à l’université de l’État de Utah aux Etats-Unis.

Il avait déjà été arrêté, le 6 décembre 2014, alors qu’il se rendait à une conférence scientifique dans les Etats Arabes Unis, et condamné à de la détention administrative sans charges ni procès ; il a été rapidement libéré, le 22 janvier 2015, après un tollé international de la part de la communauté scientifique, dont des communiqués de l’AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine), BRICUP (Comité Britannique pour les Universités de Palestine), le Comité des Scientifiques Concernés, MESA (Association d’Etudes sur le Moyen Orient), le Comité sur la Liberté Académique, et Euroscience.

A sa libération, Barghouti a écrit une lettre aux organisations internationales qui l’avaient soutenu : « J’en appelle à la communauté internationale qui a élevé la voix en mon nom pour qu’elle s’exprime aussi au nom de tous les prisonniers politiques palestiniens. Il y a approximativement 500 Palestiniens en détention administrative, emprisonnés sans charges ni procès. L’usage systématique de l’emprisonnement arbitraire par les forces israéliennes pour punir les Palestiniens est en violation de la législation humanitaire internationale selon la Quatrième Convention de Genève. »

L’université Al-Qods->http://samidoun.net/2016/04/israeli-occupation-forces-invade-university-arrest-25-in-night-raids-throughout-occupied-west-bank/], où enseigne Barghouti, a aussi été l’objet d’une répression continuelle par Israël, y compris l’invasion de son campus, la [destruction des bureaux et des équipements des organisations étudiantes et l’arrestation d’étudiants.

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, demande la libération immédiate du savant palestinien Imad Barghouti, qui fait partie des attaques systématiques de l’occupation israélienne contre des universitaires, journalistes, écrivains et autres travailleurs culturels palestiniens. Nous redisons que le cas d’Imad Barghouti souligne la nécessité du boycott académique international des institutions académiques israéliennes – appel adopté par un nombre croissant d’associations universitaires et de syndicats universitaires. Les institutions de ce genre sont profondément complices des structures d’occupation qui dénient leurs droits fondamentaux aux Palestiniens, y compris leurs droits à l’éducation et à la liberté académique, et qui soutiennent les structures du colonialisme et de l’occupation qui sont la cible de Barghouti, de ses étudiants et de ses collègues de faculté dans les universités palestiniennes comme Al-Qods, et du peuple palestinien dans sa totalité.