Israël doit prendre au séreux les adeptes d’une recolonisation de Gaza

« HaBayit – Retour dans la Bande de Gaza » n’est pas une nouvelle page sur Facebook. Elle a été créée le 12 juillet 2014, cinq jours après le début de la Guerre….

« HaBayit – Retour dans la Bande de Gaza » n’est pas une nouvelle page sur Facebook. Elle a été créée le 12 juillet 2014, cinq jours après le début de la Guerre de 2014 à Gaza. Le dernier message avant le démarrage de la guerre actuelle a été posté le 22 août. Le suivant date du 12 octobre, six jours après l’attaque de type pogrom du Hamas. Il comprend un photomontage de nombreux joyeux Juifs dans la rue d’une colonie générique, au-dessus de laquelle quelqu’un du nom de Adi Moyal écrit : « Je peux déjà entendre les chants, les voix, Gaza effacée, le nord agrandi. »

Quelques minutes plus tard, un « simple réserviste de l’infanterie sur le front » nommé Benjamin Carpels écrit qu’il « rejette une offre. Deux années plus tôt, ‘Netzach Israel’ (Israël Éternel) a été établie en tant que ville parmi les autres villes en Israël, sur les ruines de la ville des meurtriers de Gaza et, expliquant la photo jointe, ajoute : « emballage de coquille vide. Les cadeaux qu’il contenait ont été offerts à l’ennemi »

Le 23 octobre, Meir Dena-Picar, auteur de la page, a proposé une solution qui « éliminerait le problème de Gaza : Réoccupation de la Bande de Gaza, destruction du Dessus et du Dessous (faisant référence aux tunnels) de la Cité Terroriste et des camps de réfugiés, expulsion de la population vers le sud ». Dans un autre post, il proposera de corriger une erreur et d’établir des villes juives à forte densité dans la Bande de Gaza.

Dena-Picar, de la colonie de Beit Hagai, se moque de quiconque traite son projet de délirant. Et comme il a raison ! Comme l’ont prouvé les 50 dernières années, toute hallucination d’un seul colon devrait être prise au sérieux et traitée comme un plan d’action par le prochain gouvernement, sinon celui d’aujourd’hui. Et quand l’hallucination est fondée sur des projets de destruction totale et d’expulsion de masse, les guerres sont le terrain le plus propice à sa réalisation.

Par exemple : le Prof. Eviatar Matania de l’Université de Tel Aviv appelle à la destruction de la ville de Gaza, mais s’oppose à l’installation de colonies à sa place. Dans un article du 27 octobre du journal religieux de droite Makor Rishon, il propose d’amoindrir l’actuelle Bande de Gaza en la réduisant à sa partie méridionale, vers laquelle la population palestinienne sera complètement déportée, en détruisant la Ville de Gaza et en créant à sa place un immense parc en mémoire des victimes de l’attaque du Hamas.

Il y a environ deux semaines, Amitai Gazit, Calcalist du Yediot Aharonot, a révélé un document d’information du ministère du Renseignement, dirigé par Gila Gamliel, avec une « proposition » d’expulsion de tous les résidents de la Bande de Gaza vers l’Égypte. Ce document interne a abouti entre les mains d’une association qui met en place le « Quartier Général de la Colonisation de la Bande de Gaza ». Le député du Likoud Amir Weitmann a exigé que la généreuse rémunération offerte à l’Égypte assure que les Palestiniens expulsés soient logés en Égypte proprement dite, plutôt que dans la Péninsule du Sinaï.

Pour illustrer à quel point ces idées sont loin d’être hallucinatoires ou marginales, il suffit de regarder Yossi Cohen, ex-chef du Mossad, qui a récemment été nommé « envoyé en missions spéciales » traitant des questions en rapport avec les suites de la guerre. Dans ce genre de questions, on trouve apparemment, comme rapporté par Yossi Verter du Haaretz : « Une grande partie de la population (de Gaza) peut-elle être transférée vers le Sinaï avec le consentement de l’Égypte ? » Verter a rapporté plus tard que la même source politique est sûre qu’ « Israël ne peut autoriser tous ceux qui ont fui vers le sud à revenir dans le nord ».

C’est ce que les FDI mettent ouvertement en œuvre aujourd’hui : en bombardant et détruisant lourdement, elles poussent la population de la moitié nord de la Bande de Gaza vers le sud, détruisant tout ce qu’elles peuvent. A la fin de la guerre, il y aura peut-être déjà un compromis entre ces Israéliens qui exigent l’expulsion totale et des colonies sur toute la Bande de Gaza, ceux qui se contentent de colonies sur 80 % de son territoire, et ceux qui défendent l’idée d’un grand parc et d’une expulsion partielle.