« C’est un génocide d’enfants », a dit Heba Gowayed, professeure de sociologie au Hunter College de l’université de la ville de New York.
Dimanche dernier le ministère de la Santé de Gaza a publié un document contenant les noms et les âges des Palestiniens tués dans les attaques israéliennes depuis l’attaque dirigée par le Hamas le 7 octobre : cette liste, incomplète, s’étend pourtant sur 649 pages — dont les 14 premières sont remplies de noms de bébés.
La liste, publiée sur le compte Telegram du ministère de la Santé, est limitée à ceux pour lesquels les responsables de Gaza ont eu l’information—plus de 34 000 personnes—et le décompte s’arrête au 31 août. L’actuel nombre de morts, selon le ministère, est proche de 42000, mais les experts pensent que ce chiffre même est probablement une sous-estimation flagrante.
Le nouveau document est un témoignage de l’impact dévastateur que la guerre, soutenue par les USA, a eu sur la population de Gaza, particulièrement sur les enfants. Selon les responsables gazaouis, les enfants forment un tiers des personnes tuées depuis le 7 octobre.
« C’est un génocide d’enfants. 14 pages de bébés. De bébés », a écrit sur les réseaux sociaux Heba Gowayed, professeure de sociologie au Hunter College de l’Université de la Ville de New York, en réponse à la liste. « Ce n’est rien moins qu’une tentative d’effacer un peuple ».
Les statistiques du ministère de la Santé de Gaza sont jugées crédibles par des observateurs indépendants et ont été citées en interne par des responsables américains, malgré la remise en question publique des données par le président Joe Biden. En juin, la Chambre américaine a approuvé un amendement qui empêcherait le Département d’État d’utiliser des statistiques du ministère de la Santé de Gaza (MoH).
Mais après l’examen d’une liste précédente de noms publiée par le ministère, la groupe de recherche Airwars a conclu à « une forte corrélation entre les données officielles du MoH et ce que les civils palestiniens ont rapporté en ligne ». Le groupe a reconnu que rassembler des données est devenu de plus en plus difficile, « parce que les infrastructures de santé de Gaza ont été décimées par la guerre ».
Trita Parsi, vice-président exécutif de l’Institut Quincy pour un État responsable, a écrit que la liste récemment publiée éclaire « ce qui différencie Gaza ».
« C’est un génocide d’enfants parce que leur proportion est sans précédent », a écrit Parsi, ajoutant que « les USA, le Royaume-Uni et l’Allemagne arment et soutiennent le génocide ».
Jake Johnson est éditeur et rédacteur de Common Dreams.