Catégorie : Autres ressources

« Tout est rouge ! » : Récits d’un génocide en cours

Après la sidération quotidienne des informations et images médiatiques, après les batailles de mots, les décryptages à l’emporte-pièce et l’échantillon des manœuvres prescriptives qui ont occupé et miné les espaces de parole publics, arrivent les premières approches historiennes de ce qui se déroule à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre, et les réflexions sur le monde qui a rendu cela possible, qui y assiste ou y participe, et qui y survivra. La parole des concernés, si elle a tardé à se faire entendre, commence d’émerger, faisant apparaître des visages et des noms. Parallèlement aux écrits poétiques issus de la Palestine et de sa diaspora, paraissent en volume des témoignages et textes de survivants de l’extermination en cours, qu’on n’avait pu lire jusqu’ici qu’au coup par coup, le plus souvent grâce aux réseaux sociaux et à des associations de militants. On appréhendait ces récits. On avait raison. Là où nous entendions parler de bombardements, de déplacements, d’évacuations d’hôpitaux, ils nous font saisir de l’intérieur les réalités vécues, et on tremble.

5 jours dans la prison israélienne du désert : David Adler, militant juif de la flottille, parle de sa douloureuse épreuve de détention

Les forces israéliennes ont kidnappé la semaine dernière plus de 500 militants de la paix qui naviguaient vers Gaza, dans une tentative pour livrer de l’aide humanitaire dans le territoire assiégé. Les organisations de la Flottille internationale du SUMUD disent que la plupart des participants ont été envoyés à la prison Ktzi’ot, tristement célèbre pour ses conditions de détention difficiles et violentes. Plusieurs ont fait état de mauvais traitements physiques, d’humiliations et de traitements inhumains par les soldats israéliens.

« Je suis à peine de retour que me submerge déjà la tragédie de ce territoire assiégé » : l’historien Jean-Pierre Filiu raconte son séjour à Gaza

Dans son livre « Un historien à Gaza », à paraître mercredi 28 mai aux Arènes (224 pages, 19 euros), Jean-Pierre Filiu évoque son voyage de trente-deux jours, du 19 décembre 2024 au 21 janvier 2025, au sein du territoire palestinien. Un témoignage rare, dont « Le Monde » publie des extraits en avant-première.