Les auteurs examinent l’utilisation par Israël du droit humanitaire international pour justifier ses actions à Gaza, qui équivalent à un génocide. Ils soutiennent que le programme colonial de peuplement d’Israël dépouille systématiquement les Palestiniens de leurs droits, transformant Gaza en un lieu de violence extrême, de ségrégation et d’annihilation de masse.

Résumé
Les auteurs examinent l’utilisation par Israël du droit humanitaire international pour justifier ses actions à Gaza, qui équivalent à un génocide. Ils soutiennent que le programme colonial de peuplement d’Israël dépouille systématiquement les Palestiniens de leurs droits, transformant Gaza en un lieu de violence extrême, de ségrégation et d’annihilation de masse. Les auteurs discutent de la manière dont les tactiques d’Israël incluent des expulsions de masse, la destruction d’infrastructure civile et l’utilisation d’un discours juridique perverti pour présenter ces actions comme respectueuses du droit humanitaire international, en dépit de leur nature génocidaire. Ils montrent que cette appropriation du droit humanitaire international sert de stratégie politico-juridique pour masquer des atrocités tout en présentant la population palestinienne de Gaza comme un groupe « terroriste » qui doit être éliminé. Finalement, cette contribution soulève des questions urgentes sur la manière dont de telles distorsions juridiques peuvent favoriser des génocides futurs, sous le couvert d’une guerre légale.
Sur les auteurs :
Dr. Luigi Daniele enseigne et fait des recherches sur le droit humanitaire international et le droit pénal international à l’École de droit de Nottingham (NTU). Ses recherches sont centrées sur le droit de ciblage, le droit des crimes de guerre et la proposition d’un crime d’écocide. Ses dernières contributions concernaient les mauvais usages de la notion de « dommage collatéral », la crise et le paysage changeant des études sur le génocide (avec R. Segal), et les crimes de guerre de destruction et d’appropriation des biens non justifiés par les nécessités militaires. Il est l’auteur de Indiscriminate and Disproportionate Attacks in International Law: Bridging the Accountability Gap (Hart Publishing, 2025, à paraître).
Nicola Perugini enseigne au département de politique et de relations internationales à l’université d’Edinburgh. Ses recherches concernent les politiques des droits humains et du droit international et l’éthique de la violence, avec une attention particulière à la Palestine. Il est co-auteur de The Human Right to Dominate (Oxford University Press 2015) et de Human Shields. A History of People in the Line of Fire (University of California Press 2020). Ses recherches en cours explorent le rôle des civils dans les guerres anti-coloniales de libération nationale. Nicola publie régulièrement dans plusieurs organes de presse et sur des blogs.
Francesca Albanese est Rapporteure spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés. Elle est chercheuse associée à l’Institut pour l’étude des migrations internationales à l’université Georgetown, et Conseillère principale sur les migrations et le déplacement forcé pour le think tank « Renaissance arabe pour la démocratie et le développement » (Arab Renaissance for Democracy and Development, ARDD), où elle a co-fondé le Réseau mondial sur la question de la Palestine (Global Network on the Question of Palestine, GNQP), une coalition de spécialistes et d’universitaires renommés engagés sur/dans la question Israël/Palestine. Elle a de nombreuses publications sur la situation juridique en Israël/Palestine ; son dernier livre, Palestine Refugees in International Law (Oxford University Press, 2020), offre une analyse juridique complète de la situation des réfugiés palestiniens, des origines jusqu’à la réalité contemporaine. Elle enseigne et donne régulièrement des conférences dans les universités européennes et arabes sur le droit international et le déplacement forcé et parle fréquemment dans des colloques et à des événements publics sur le situation juridique de la Palestine. Elle a travaillé pendant une décennie comme experte sur les droits humains pour les Nations Unies, y compris au Bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme et à l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés palestiniens. À ce titre, elle a conseillé les Nations Unies, les gouvernements et la société civile dans tout le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie-Pacifique, sur l’applications des normes des droits humains, particulièrement pour les groupes vulnérables, incluant les réfugiés et les migrants. Elle est diplômée en droit (avec mention) de l’université de Pise et a obtenu un master en droits de l’homme à l’université de Londres, École des études orientales et africaines.