Appel urgent pour sauver les sites inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO et qui sont en danger au Liban

Des institutions culturelles et des organisations spécialisées, des archéologues et des spécialistes du patrimoine, des universitaires, des écrivains, des artistes et des citoyens engagés du monde entier peuvent signer cet appel en faveur d’une action immédiate afin de protéger la cité de Baalbeck et son complexe archéologique, inscrit depuis 1984 au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous, soussignés— institutions culturelles et organisations spécialisées, archéologues et spécialistes du patrimoine, universitaires, écrivains, artistes et citoyens et citoyennes engagés du monde entier — demandons une action immédiate à toutes les parties prenantes du conflit au Moyen-Orient, en particulier les États, les acteurs non-étatiques, les organisations internationales et les communautés locales, afin de protéger la cité de Baalbeck et son complexe archéologique, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984. L’histoire du peuplement de Baalbeck s’étend sur environ 10000 ans, englobant l’âge de bronze, ainsi que les périodes cananéenne, hellénistique, romaine et arabe. Le site et ses environs forment un vaste complexe archéologique qui contient quelques-uns des temples les plus colossaux jamais construits et parmi les mieux préservés. L’importance de Baalbeck ne se situe pas seulement dans sa grandeur architecturale mais aussi dans son témoignage des échanges économiques, diplomatiques et culturels qui ont façonné le monde antique, en faisant un symbole de notre humanité commune. L’héritage culturel du Liban dans son ensemble est mis en danger par des attaques récurrentes contre des cités antiques comme Baalbeck, Tyre et Anjar, qui font toutes partie du patrimoine culturel selon l’UNESCO, ainsi que d’autres sites historiques emblématiques. Le patrimoine culturel est une source insondable de connaissances qui nous lie à notre passé, inspire notre avenir et enrichit la tapisserie de l’humanité. Il en est de notre responsabilité mondiale de le protéger, où qu’il soit. Rester inactifs maintenant poursuivra cet héritage de la perte dont le monde a été témoin à Palmyre, Mostar, Bamiyan, et dans bien d’autres endroits. Nous appelons donc :

  1. l’UNESCO et ses organismes spécialisés, en particulier le comité du patrimoine mondial : à satisfaire à leurs obligations morales et juridiques en plaidant pour une « zone hors cible » autour de ces sites, en mobilisant les observateurs internationaux et en mettant en oeuvre des mesures indiquées par le Convention de la Haye de 1954 sur le patrimoine culturel et les conflits armés.
  2. les États qui ont le pouvoir d’influencer les parties belligérantes : à tirer parti de leur influence diplomatique et militaire a) pour arrêter toutes les actions militaires qui causent destruction ou détérioration des sites, b) pour établir une protection autour de ces sites afin d’empêcher le vol, le vandalisme et la dégradation, et c) pour sanctionner tous les actes d’hostilité dirigés contre ces sites et leurs environs.
  3. les organisations internationales et les banques de développement multilatéral : à accorder une place prioritaire à la sauvegarde de ces sites dans leurs plans de financement, en allouant des ressources pour restaurer et protéger leurs structures et leurs voisinages, et en renforçant leur résistance contre des menaces futures.

Nous appelons particulièrement les hommes et les femmes de bonne volonté — archéologues, spécialistes du patrimoine, écrivains, musiciens, artistes, personnalités culturelles et principaux leaders de l’opinion mondiale — à reconnaître l’importance de ce qui est en jeu dans l’un des sites les plus emblématiques de l’évolution de l’humanité. Nous vous exhortons à sensibiliser tous ceux et toutes celles qui sont en mesure de traduire cette urgence en action, et à mobiliser en vue d’un soutien aux communautés locales qui vivent à proximité des sites et s’efforcent de préserver leur héritage pour les générations futures. Sauvegardons les trésors de notre humanité commune qui sont en danger aujourd’hui. N’hésitons pas à élever la voix

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