La nouvelle année scolaire n’a commencé que depuis quatre jours, en Cisjordanie occupée, mais déjà, à au moins deux reprises, les soldats israéliens ont tiré des lacrymogènes et lancé des….
La nouvelle année scolaire n’a commencé que depuis quatre jours, en Cisjordanie occupée, mais déjà, à au moins deux reprises, les soldats israéliens ont tiré des lacrymogènes et lancé des grenades incapacitantes sur des écoliers palestiniens de primaire.
Dans le village de Burin, au sud-ouest de Naplouse, entouré de colonies israéliennes illégales réservées aux seuls juifs, les forces israéliennes ont pris d’assaut mercredi une école primaire, lançant des grenades lacrymogènes et des incapacitantes sur les élèves, au motif qu’un véhicule de colon circulant près de l’école aurait été touché par une pierre lancée par un jeune palestinien. De nombreux enfants ont reçu des soins sur place contre l’inhalation des gaz lacrymogène, rapporte l’Agence d’informations Ma’an.
La veille, le mardi matin, les forces israéliennes, à Hébron cette fois, ont tiré 15 grenades lacrymogènes et 5 grenades incapacitantes sur des petits enfants qui se rendaient à leur école.
Une vidéo de l’agression – enregistrée et publiée sur YouTube par International Solidarity Movement (ISM – Mouvement international de solidarité) – montre des écoliers apeurés, qui doivent avoir dans les cinq ans, courant se mettre à l’abri avec leurs mains sur les oreilles, pendant que des soldats se faufilent entre les immeubles armés de fusils, enveloppant les enfants sous des panaches suffocants de lacrymogène. Vous pouvez regarder les images de cette agression en début d’article.
Une bénévole d’ISM, Ally Cohen, donne une description de cette pagaille :
« Je me trouvais avec mon camarade d’ISM à côté de deux petits garçons qui, tous deux, avaient moins de 6 ans. Nous avons vu quelques adolescents courir vers le check-point et lancer des pierres, avant de s’enfuir à toute vitesse. Les soldats se sont mis alors à jeter des grenades incapacitantes sur les deux petits garçons très près de nous. Nous avons essayé de les réconforter quand elles (les grenades incapacitantes) ont explosé, mais que pouvions-nous dire ? Ils étaient tous les deux terrifiés. Nous avons marché avec eux en descendant vers leur école puis ils se sont mis à courir. À ce moment-là, une grenade lacrymogène a été lancée, alors qu’il n’y avait aucun enfant à jeter des pierres. La fumée était épaisse et j’ai commencé à étouffer, comme si je ne pouvais plus respirer. Je ne peux imaginer quelle sensation ça pouvait être chez un enfant, et il y en avait tant sur les lieux. À partir de là, la situation a semblé empirer, avec tant de gaz lacrymogène dans l’air, et les enfants qui étaient incapables d’arriver jusqu’à leur école. »
De façon inquiétante, les agressions de l’armée israélienne contre les enfants palestiniens sans défense se rendant à l’école sont fréquentes. Durant le dernier mois de l’année scolaire 2013-2014, ISM a documenté 11 grenades lacrymogènes et 13 incapacitantes qui ont été lancées contre des écoliers palestiniens qui n’avaient pas plus de 4 ans. Et cela rien qu’à Hébron.
Une guerre contre les enfants
Un enfant palestinien qui se rétablissait d’une exposition aux lacrymogènes après une agression, mardi à Hébron, a déclaré à un bénévole ISM, « les soldats de Gaza sont ici ! ».
L’année scolaire à Gaza était prévue de commencer le 23 août mais elle a été reportée sine die à cause d’une terreur implacable et des destructions causées par les agressions israéliennes cet été, qui ont tué plus de 500 enfants, en ont rendus orphelins au moins 1500, et détruit plus de 200 écoles. Parmi les plus de 3000 enfants blessés, environ un millier resteront handicapés à vie, beaucoup ayant besoin de traitements non disponibles à Gaza à cause du siège étouffant qui n’est toujours pas levé.
Même si la violence infligée aux enfants de Cisjordanie pourrait paraître dérisoire en comparaison, la raison de fond est la même. Que ce soit à Gaza ou à Hébron, les enfants palestiniens subissent les agressions d’une machine de guerre israélienne impitoyable, qui les cible délibérément, eux et leur droit à une éducation, et ce, en toute impunité.