Un prix international attribué à DCIP pour son impact sur la vie des enfants palestiniens

La Fondation Rafto pour les Droits de l’Homme a annoncé le 21 septembre 2023 via livestream que Défense des Enfants International – Palestine a été sélectionné pour le prix Rafto 2023 pour son travail persistant pour la défense et la promotion des droits des enfants qui vivent dans le Territoire Palestinien Occupé.

Ramallah, le 21 septembre 2023 – Défense des Enfants International – Palestine est la gagnante 2023 du Prix Rafto, a annoncé aujourd’hui la Fondation Rafto pour les Droits de l’Homme.

Le Prix pour les Droits de l’Homme à la Mémoire du Professeur Thorolf Rafto, connu sous le nom de Prix Rafto, est attribué annuellement à des individus ou des organisations qui se sont distinguées dans leur travail en faveur des droits de l’homme et de la démocratie. Le prix Rafto a été attribué tous les ans depuis 1987, faisant la lumière sur les violations des droits de l’homme et reconnaissant les défenseurs des droits de l’homme qui méritent l’attention du monde.

« En attribuant le Prix Rafto à DCIP, la Fondation Rafto veut mettre un projecteur sur son travail de promotion et de défense des droits des enfants », a dit Jostein Hole Kobbeltvedt, directeur exécutif de la Frondation Rafto. « Avec ce prix, nous voulons soutenir DCIP en faisant pression sur les organisations internationales, dont l’ONU, pour qu’elles enquêtent sur les violations des droits des enfants dans le TPO et autres conflits armés à travers le monde et exiger qu’on y mette fin. »

« Notre documentation sur les droits de l’homme et notre plaidoyer fondé sur des preuves qui font connaître les graves violations des forces israéliennes contre les enfants palestiniens ont fait de nous depuis des années une cible du gouvernement israélien », a dit Khaled Quzmar, Directeur Général de DCIP. « Mais nous ne reculerons pas. Nous sommes reconnaissants envers la Fondation Rafto pour sa reconnaissance du travail nécessaire en faveur des droits de l’homme que mes collègues et moi accomplissons pour défendre et protéger les enfants palestiniens. »

Le lauréat du Prix Rafto reçoit un diplôme et un prix d’une valeur de 20.000 $. La cérémonie du Prix Rafto 2023 aura lieu le 12 novembre à Bergen, Norvège.

Auparavant, DCIP a reçu le Stars Impact Award 2016 en reconnaissance de son impact sur la vie des enfants palestiniens qui vivent dans le Territoire Palestinien Occupé.

Plus de trois générations d’enfants palestiniens ont grandi à l’ombre de l’occupation militaire brutale d’Israël. Les enfants sont couramment exposés à la violence, y compris les blessures par balles, la torture et les agressions individuelles. D’après les données collectées par DCIP, plus de 2.286 enfants palestiniens ont été tués depuis 2000 dans le cadre de l’occupation armée israélienne.

Depuis 2007, les enfants de la Bande de Gaza souffrent d’un blocus étouffant et d’offensives mortelles répétées de l’armée israélienne. En Cisjordanie, les enfants vivent sous la menace constante et croissante d’incursions militaires, de démolition de maisons et de la violence des colons.

46 enfants palestiniens ont été tués en 2023, d’après les renseignements réunis par DCIP. Les forces israéliennes et les colons ont abattu par balles au moins 38 enfants palestiniens et tué un enfant palestinien avec un tir de drone ciblé en Cisjordanie occupée. Six enfants palestiniens ont été tués à Gaza dans l’offensive militaire israélienne de mai 2023 sur la Bande de Gaza, et un enfant palestinien de 10 ans a succombé à Gaza à des blessures à la tête subies au cours de l’offensive militaire israélienne d’août 2022 sur la Bande de Gaza.

Les enfants palestiniens de Cisjordanie subissent, comme les adultes, arrestations, poursuites et emprisonnements selon un régime militaire de détention qui nie leurs droits fondamentaux. Israël a la douteuse particularité d’être le seul pays au monde qui poursuit systématiquement tous les ans entre 500 et 700 enfants dans des tribunaux militaires.

La plupart des enfants sont accusés d’avoir jeté des pierres. Trois enfants sur quatre disent avoir subi des violences au cours de l’arrestation et de l’interrogatoire.

Dans un récent rapport, DCIP a découvert que, dans l’écrasante majorité des cas, les autorités israéliennes faillissent systématiquement à invoquer quelque fondement juridique qui justifierait la privation de liberté des enfants palestiniens arrêtés en Cisjordanie occupée, ce qui constitue une détention arbitraire en violation du droit international. Les autorités israéliennes négligent et nient systématiquement les protections et garanties fondamentales concernant le droit à un procès juste pour les enfants palestiniens, à tel point que presque toute privation de liberté dans le cadre du système judiciaire militaire est de nature arbitraire.

DCIP est une organisation indépendante, locale pour les droits des enfants palestiniens, dévouée à la défense et à la promotion des droits des enfants qui vivent en Cisjordanie, dont Jérusalem Est, et dans la Bande de Gaza. Depuis 1991, DCIP a enquêté, documenté et fait connaître de graves violations des droits de l’homme contre les enfants ; procuré des services juridiques aux enfants palestiniens en situation d’urgence ; tenu les autorités israéliennes et palestiniennes pour responsables selon les principes universels des droits de l’homme ; et plaidé aux niveaux international et national pour promouvoir l’accès à la justice et à la protection des enfants.

Le travail de DCIP est divisé en deux larges programmes : Reddition de comptes et Protection de l’Enfant. Les deux comportent des services directs et des éléments de plaidoyer. Le Programme de Reddition de Comptes se focalise sur les droits de l’enfant tels qu’ils recoupent les systèmes militaires et juridiques israéliens ainsi que le système juridique palestinien des mineurs. Le Programme de Protection de l’Enfant promeut la participation de l’enfant et son renforcement afin que les enfants palestiniens puissent défendre et promouvoir leurs propres droits et devenir les acteurs d’un changement positif.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a qualifié, le 19 octobre 2021 conformément à une loi israélienne de 2016, DCIP et cinq autres associations de défense des droits de l’homme et de la société civile d’« organisations terroristes ». Cette qualification a véritablement criminalisé les activités de ces organisations et autorisé les autorités israéliennes à fermer leurs bureaux, saisir leurs biens et arrêter et emprisonner les membres de leur équipe.