Un appel de chercheurs japonais spécialistes des Etudes sur le Moyen-Orient à un immédiat cessez-le-feu et à un soutien humanitaire pour Gaza

L’appel qui suit provient d’un groupe de chercheurs japonais (spécialistes des Etudes sur le Moyen-Orient) à propos de la situation actuelle à Gaza. L’appel, qui a été publié d’abord en japonais le 17 octobre, a depuis été approuvé et signé par plus de 4000 personnes (chercheurs et citoyens), exprimant la profonde inquiétude de la société civile japonaise sur le désastre humanitaire en cours à Gaza et leur soutien à une solution pacifique de la crise.

Voici le texte de l’appel :

Appel de chercheurs japonais spécialistes des Etudes sur le Moyen-Orient à un immédiat cessez-le-feu et à un soutien humanitaire pour Gaza

La situation autour de la Bande de Gaza, Palestine, s’est rapidement détériorée. En tant que chercheurs et chercheuses travaillant sur divers sujets concernant le Moyen-Orient (comme l’histoire, la société, la culture, la politique régionale et internationale, relatives au Moyen-Orient), et comme citoyens et citoyennes nous intéressant aux peuples et aux cultures du Moyen-Orient et désirant un avenir de paix dans la région, nous exprimons notre profonde inquiétude devant l’escalade de la violence et l’aggravation de la crise humanitaire, et nous appelons à :

1.      un immédiat cessez-le feu et à la libération des otages.

2.      sauver Gaza immédiatement de l’actuelle crise humanitaire en arrêtant toutes les attaques militaires sur Gaza, en levant le siège et en garantissant l’approvisionnement en eau, en électricité, en nourriture, en médicaments et en autres biens indispensables. La politique du déplacement forcé de la population de Gaza, en préparation d’une guerre, doit être annulée.

3.      l’observation du droit international et du droit humanitaire international. C’est un point crucial que toutes les règles et normes internationales stipulées du point de vue de la simple humanité et des droits humains devraient être strictement observées pendant la crise actuelle. De plus, il est nécessaire d’examiner, objectivement et d’un point de vue historique, si les conventions internationales, soulignant l’importance de la protection de la population sous occupation et interdisant la construction de colonies dans les territoires occupés, ont été observées dans le cas de la Palestine.

4.      un engagement de la part de la communauté internationale, y compris le gouvernement japonais, pour la résolution de la crise actuelle par des moyens pacifiques et politiques. La communauté internationale devrait faire tout son possible pour créer un environnement facilitant les négociations et les dialogues, visant à s’attaquer aux causes profondes de la crise et à les résoudre.

La crise actuelle sur Gaza, dans laquelle de nombreux citoyens innocents ont été tués, assiégés et périssent chaque jour, est un grave désastre humanitaire. En même temps, il constitue une menace à la paix mondiale dans son ensemble, car, si nous permettons maintenant à ce désastre de se poursuivre dans l’indifférence, il sera presque impossible, pour de nombreuses années à venir, de trouver une solution pacifique aux litiges au Moyen-Orient. Une tension continuelle et des conflits dans la région pourraient à terme entraîner le monde entier dans une catastrophe.

La diplomatie japonaise après-guerre, en ce qui concerne le Moyen-Orient, a réussi à poursuivre une politique largement raisonnable et impartiale, particulièrement sur la question de la Palestine. Les citoyens et citoyennes japonais, pour leur part, ont été depuis longtemps engagés dans des activités variées destinées à approfondir la compréhension mutuelle et l’amitié avec les peuples du Moyen-Orient. Sur la base de ces expériences, nous nous exprimons au nom de la paix et de l’humanité.

                                                                                   17 Octobre 2023

Masato Izuka (Tokyo University of Foreign Studies), Satoshi Ukai (Shinshu University), Akira Usuki (Japan Women’s University), Tetsuya Ohtoshi (Waseda University), Mari Oka (Waseda University), Tadashi Okanouchi (Hosei University), Yoshiko Kurita (Chiba University), Hidemitsu Kuroki (Tokyo University of Foreign Studies), Emi Goto (Tokyo University of Foreign Studies), Keiko Sakai (Chiba University), Eiji Nagasawa (The University of Tokyo), Misako Nagasawa (écrivaine), Eisuke Naramoto (Hosei University), Shuji Hosaka (The Institute of Energy Economics, Japan), Toru Miura (Ochanomizu University), Tomoko Yamagishi (Meiji University), Kaoru Yamamoto (Keio University)

A ce jour (27 octobre 2023), cet appel a été approuvé et signé par 4148 personnes (chercheurs et citoyens)