Le conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg a voté ce mardi 8 avril la poursuite du partenariat avec l’université Reichman de Herzliya (Israël), au cœur d’une polémique depuis un an. Le blocage de l’établissement a repris ce mercredi.

Après un an de tension au sein de Sciences Po Strasbourg, le conseil d’administration atranché. Après plus de deux heures de débats, par 16 voix pour, 14 contre et 3 abstentions, il a voté ce mardi 8 avril 2025 la poursuite du partenariat avec l’université Reichman de Herzliya (Israël). Cet établissement privé est pointé du doigt par des étudiants et certains enseignants-chercheurs pour des positions « dénuées de toute perspective humaniste, pacifiste et critique au regard de la guerre » en Palestine, ce qui avait généré des blocages.
Le conseil d’administration est ainsi allé à l’encontre de l’avis du comité d’examen rassemblant dix enseignants et étudiants. Ce groupe avait été constitué un mois plus tôt dans le cadre d’un compromis avec la direction pour apaiser les tensions qui secouent Sciences Po Strasbourg. Un processus validé par la présidence de l’université.
Face à cette décision du conseil d’administration, le blocage de l’établissement a repris ce mercredi matin, sous l’impulsion du comité Palestine. L’un de ses membres, qui siège au conseil d’administration et a doncparticipé au vote de la veille, nous a fait part, alors que plusieurs dizaines d’étudiants sont réunis devant Sciences Po, de son écoeurement.
« Les 14 voix qui ont voté pour la fin du partenariat sont toutes celles des membres internes de Sciences Po, personnels et étudiants, qui ont suivi l’avis du comité d’examen, détaille Simon Levan. Ce sont les membres extérieurs qui se sont prononcés pour la poursuite de ce partenariat, or ils n’étaient que deux présents lors des débats, les autres se sont contentés de procurations. »
Nous nous sentons complètement dépossédés de la gouvernance de notre propre établissement, avec des personnes extérieures qui pèsent plus que les enseignants et les étudiants!Simon Levan, étudiant et membre du CA de Sciences Po Strasbourg
Pour lui, les menaces du ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, ont pesé. Ce dernier annonçait, en amont de ce vote, qu’il saisirait le tribunal administratif si le partenariat était rompu. « Un établissement ne peut pas décider d’arrêter un partenariat pour des raisons politiques« , affirmait le ministre à nos collègues du Parisien-Aujourd’hui en France.
Une assemblée générale est prévue ce mercredi midi pour débattre de la suite à donner au mouvement.
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- Photo: Des étudiants, emmenés par le comité Palestine, ont décidé de bloquer à nouveau Sciences Po ce mercredi 9 avril.