Au cours de l’année depuis le début de la Grande Marche du Retour, des milliers de Palestiniens de la Bande de Gaza, principalement de jeunes hommes, ont souffert de blessures….
Au cours de l’année depuis le début de la Grande Marche du Retour, des milliers de Palestiniens de la Bande de Gaza, principalement de jeunes hommes, ont souffert de blessures qui ont modifié leur vie aux mains des forces israéliennes.
Et maintenant, Médecins Sans Frontières (MSF), qui a traité des centaines de Gazaouis blessés au cours des manifestations, dit qu’ils « ont affaire à des défis immenses » lorsqu’ils traitent des patients blessés par balles par l’armée.
D’après le nouveau rapport publié par MSF, plus de 1.000 Palestiniens qui ont été blessés par balles par l’armée israélienne au cours de l’année écoulée ont développé de « graves infections des os » qui deviennent de plus en plus difficiles à traiter.
Les forces israéliennes ont blessé plus de 7.400 Palestiniens pendant les manifestations, « la moitié environ souffrant de fractures ouvertes, où l’os est brisé près de la blessure », a dit MSF.
« Leurs blessures graves et complexes demandent des mois – sinon des années – de soins, de chirurgie et de physiothérapie », a dit MSF.
L’association a remarqué que, alors que les blessures par balle sont naturellement portées à s’infecter, la nature des blessures à Gaza – os éclatés et large blessures qui restent plus longtemps ouvertes – augmentent « drastiquement » le risque d’infection.
« Quand vous avez une fracture ouverte, vous avez besoin de quantité de choses pour aller mieux : différents types de chirurgie, physiothérapie et précautions pour éviter l’infection de la blessure, risque élevé avec ce genre de blessures », a dit dans une déclaration Audio Castillo, chef de l’Equipe Médicale de MSF à Gaza.
« Malheureusement, pour beaucoup de nos patients qui ont été atteints par balle, la gravité et la complexité de leurs blessures – combinées à la sévère pénurie de traitements disponibles pour eux à Gaza – fait qu’ils ont maintenant développé des infections chroniques », a continué Castillo.
Par ailleurs, une grande partie des infections que voit l’association sont résistantes aux antibiotiques, « ce qui s’ajoute au chemin déjà compliqué vers la guérison sur lequel ces blessés doivent s’aventurer ».
La « grosse machinerie » que requièrent les antibiotiques pour traiter ces infections résistantes, note l’association, non seulement comporte un plus haut risque d’effets secondaires, mais est aussi beaucoup plus chère.
MSF a fait remarquer que, tandis que la situation sanitaire face à ces victimes de tirs serait difficile à traiter n’importe où dans le monde, le système de santé vacillant de Gaza rend leur travail dix fois plus difficile.
« Avec un système de santé rendu chancelant sous les effets de plus d’une décennie de blocus israélien, de lutte interne palestinienne et de restrictions égyptiennes sur la liberté de circulation, MSF s’efforce de fournir des soins qui autrement sont indisponibles », a dit l’association.
Au cours des quelques dernières années, les hôpitaux de Gaza ont été de façon répétée menacés de fermeture par manque de fuel, de financement et le prix des médicaments qui atteint des sommets, le tout exacerbé par le blocus israélien paralysant.
« Cela nous impose de lourdes exigences en ce qui concerne l’équipe de spécialistes dont nous avons besoin, les médicaments que nous devons fournir et l’espace dont nous avons besoin pour traiter ces infections », a dit Castillo.
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre le 30 mars 2018 et le 31 mars 2019, on a enregistré 277 décès et plus de 28.000 blessures.
Les blessures par balle ont représenté 25 % du total des pertes, tandis qu’on estimait que 172 personnes, dont 36 enfants, restaient infirmes à vie à cause de leurs blessures par balles.