Le Professeur Bobby Acharya a reçu la Médaille et le Prix Lawrence Bragg 2018, en particulier pour son enseignement et la formation délivrés en Palestine, plus précisément à l’université de Birzeit.
Médaille et Prix Lawrence Bragg 2018
Le Professeur Bobby Acharya du Centre International de Physique Théorique et du King’s College de Londres pour ses contributions en tant que pilote de plusieurs projets pour enseigner et promouvoir la physique dans le monde en voie de développement, avec pour but ultime de développer une recherche durable en physique dans ces pays.
Le Professeur Bobby Acharya vient du monde en voie de développement, sa famille d’origine indienne a été expulsée d’Ouganda. Chercheur de pointe en théorie des cordes et en phénoménologie des modèles dérivés de la théorie M, il crée des opportunités éducatives dans le monde en voie de développement, privilégiant une durabilité locale avec un taux élevé de femmes impliquées dans les diverses activités.
ATLAS au Centre international pour la Physique Théorique (CIPT) :
Acharya a réalisé que le CERN pouvait placer des étudiants du monde en voie de développement dans des équipes internationales. En 2006, il a organisé un groupe du CIPT, en étroite collaboration avec l’INFN et l’université d’Udine qui travaille encore activement à l’expérience ATLAS au Grand Collisionneur de Hadrons. Plus de la moitié des étudiants en doctorat et postdoctorants d’Acharya sont sortis de cette filière et travaillent encore dans ce domaine.
Enseignement et formation en Palestine :
En 2013, Acharya a ouvert un cours annuel à Birzeit en Cisjordanie. Ce cours de 45 heures de physique des particules est délivré à des étudiants en maîtrise assistés de postdoctorants volontaires. Ce cours a beaucoup de succès, avec des notes significativement meilleures que celles des étudiants britanniques au même niveau.
La plupart des étudiants sont des filles, plusieurs d’entre elles entreprenant maintenant un doctorat dans des groupes européens réputés.
Certains travaillent sur le Synchrotron SESAME en Jordanie :
Résultat direct de ce travail, le nombre de Palestiniens qui ont utilisé le CERN a cru de un en 2010 à sept en 2016. Il y a maintenant un réseau fort d’une douzaine d’étudiants en physique des particules en Palestine.
Physique Sans Frontières :
Le modèle palestinien est reproductible – avec des volontaires postdoctorants vivant dans le pays, des cours sont délivrés en direct via des vidéos sur internet. Avec la Docteure Kate Shaw, Acharya organise et propose des cours similaires dans le monde en voie de développement. Bien plus nombreux sont ceux qui suivent avec succès des cours en Tunisie, au Venezuela et au Népal dans le programme ‘Physique Sans Frontières’ du CIPT, Coordonné par Acharya et Shaw. Le programme comprend des cours magistraux pour chercheurs en herbe, qui ont eu lieu en Algérie, en Colombie, en Égypte, en Palestine, au Liban, au Népal, au Venezuela et au Vietnam – en utilisant des postdoctorants des pays d’accueil.
L’Ecole Africaine de Physique Fondamentale et ses Applications :
C’est une école supérieure d’été d’un mois, chaque fois dans un pays africain différent. L’idée a été conçue en 2008 par Acharya et Ketevi Assamagan au Laboratoire National de Brookhaven aux Etats Unis et propose des cours de physique fondamentale et des applications aux plus brillants jeunes physiciens africains – avec des étudiants parrainés à 100 %. Ces cours ont eu lieu en Afrique du Sud, au Ghana, au Sénégal, au Rwanda, la Namibie étant prévue pour 2018. Environ 65 étudiants de toute l’Afrique suivent ces cours, avec plus de 30 % de filles.