Des organismes palestiniens et de l’ONU célèbrent la Journée des Enfants de Palestine avec des récits ‘poignants’ sur le tribut que l’agression d’Israël sur Gaza a fait payer aux enfants.
Les Nations Unies disent qu’au moins 100 enfants sont tués ou blessés tous les jours à Gaza depuis que les frappes ont repris le 18 mars, alors même que les États Unis maintiennent leur soutien à Israël.
« Rien ne justifie l’assassinat d’enfants », a posté samedi sur X Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Il a dit qu’Israël transformait ce territoire assiégé en « non terre » pour les enfants et qu’il se désolait que de « jeunes vies » soient « fauchées dans une guerre qui n’est pas le fait des enfants ».
« C’est une tache sur notre humanité commune », a dit Lazzarini.
“Harrowing.
— UNRWA (@UNRWA) April 4, 2025
At least 100 children are reported killed or injured every day in #Gaza, since the strikes resumed (on 18 March) according to @UNICEF
Young lives cut short in a war not of children’s making.
Since the war began 1.5 years ago, 15,000 children were reportedly… pic.twitter.com/lIdPx0LyN7
L’UNICEF a dit qu’on a rapporté qu’au moins 322 enfants ont été tués depuis qu’Israël a repris son offensive le 18 mars, faisant voler en éclats un cessez-le-feu précaire de deux mois entré en vigueur le 19 janvier.
La Directrice Générale de l’UNICEF Catherine Russell a dit lundi que le cessez-le-feu avait « procuré une bouée de sauvetage désespérément attendue pour les enfants de Gaza et l’espoir d’un chemin vers la guérison ».
« Mais les enfants ont à nouveau été plongés dans un cycle de violence et de privations mortelles », a-t-elle dit.
‘Chaque numéro représente une vie’
Rappelant la Journée des Enfants de Palestine, célébrée tous les ans le 5 avril, le ministère palestinien de l’Éducation a dit samedi que les enfants font partie des victimes les plus ciblées de l’agression israélienne, plus de 17.000 d’entre eux ayant été tués à Gaza depuis octobre 2023.
Ce « chiffre reflète la profondeur de la tragédie subie par les enfants, chaque numéro représentant la perte d’une vie, de souvenirs et d’expériences », a dit le ministère.
Le groupe palestinien du Hamas a également condamné ce dont il a dit que c’était la politique d’Israël d’ « assassinat, de détention et de torture délibérées d’enfants, ainsi que de la privation de leurs droits fondamentaux ».
Il a averti que « l’impunité d’Israël encourage encore plus l’escalade des crimes contre les enfants palestiniens ».
« Environ 1.100 enfants ont été détenus par l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023, et environ 39.000 autres ont perdu, à cause de la violence, l’un de leurs parents ou les deux », a dit le Hamas dans une déclaration.
L’occupation israélienne « continue de cibler les enfants dans des crimes systématiques, y compris en les utilisant comme boucliers humains, en les privant d’éducation, et en tentant de rompre leur identité nationale dans les territoires occupés de 1948 par la manipulation des programmes scolaires, l’extension de la criminalité et la destruction des valeurs », a-t-il ajouté.
Les données publiées samedi dans une déclaration conjointe de la Commission Palestinienne pour les Affaires des Détenus, la Société des Prisonniers Palestiniens, et l’Association Addameer de Soutien des Prisonniers et de défense des Droits de l’Homme disent qu’Israël a détenu 1.200 enfants palestiniens de Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre 2023.
La déclaration disait que les enfants détenus font l’objet de « torture, manque de nourriture, négligence médicale et privations systématiques au quotidien ».
Et ces conditions se sont récemment conclues par la mort du premier enfant prisonnier depuis le début de la guerre à Gaza, Walid Ahmad, âgé de 17 ans, originaire de la ville de Silwad, au nord-est de Ramallah, qui a été tué dans la prison de Megiddo, au nord d’Israël.
Plus de 9.500 Palestiniens, dont des femmes et plus de 350 enfants, sont actuellement détenus dans des conditions très difficiles dans les prisons israéliennes, d’après les rapports sur les droits de l’homme à la fois palestiniens et israéliens.
Parallèlement, l’UNRWA a dit que plus de 142.000 Palestiniens ont été déplacés entre le 18 et le 23 mars et sont menacés d’une autre catastrophe humanitaire à Gaza à la suite de la rupture du cessez-le-feu.
« Depuis le début de la guerre à Gaza, environ 1.9 million de personnes – dont des milliers d’enfants – ont subi des déplacements forcés répétés au milieu des bombardements, de la peur et des pertes », a dit une déclaration émise par l’UNRWA pour la Journée des Enfants de Palestine.
Israël a tué plus de 50.600 Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023, dont la plupart sont des femmes et des enfants.
La Cour Pénale Internationale a émis en novembre dernier des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour Internationale de Justice pour sa guerre sur l’enclave.