L’Islande rejoint la Slovénie et l’Espagne pour s’opposer à la participation d’Israël à l’Eurovision

Mentionnant les crimes de guerre à Gaza, la ministre des Affaires étrangères de l’Islande a dit que l’inclusion d’Israël à l’Eurovision était « étrange et contre nature », s’abstenant toutefois d’appeler à un boycott. L’Espagne et la Slovénie ont aussi préconisé vivement un débat à l’échelle de l’Union européenne de diffusion.

Le diffuseur public d’Islande, RÚV, a rejoint la Slovénie et l’Espagne pour s’opposer publiquement à la participation d’Israël au concours de chant de l’Eurovision.

Le diffuseur a exprimé son opposition après la déclaration sur la question de la ministre des Affaires étrangères d’Islande, Thorgerdur Katrin Gunnarsdottir.

Elle a dit au journal islandais Visir qu’elle ne pensait pas qu’Israël devrait participer à la compétition, à cause de ses opérations à Gaza. « En tant que citoyenne ordinaire, je trouve étrange et contre nature qu’Israël soit autorisé à participer à l’Eurovision, à la lumière de ses crimes de guerre. Essentiellement, un nettoyage ethnique a eu lieu à Gaza ces derniers mois et semaines », a écrit la ministre.

Le diffuseur espagnol RTVE a appelé l’Union [européenne] de diffusion [UBE] il y a deux semaines à avoir un « débat » parmi les diffuseurs participants, en ce qui concerne la participation d’Israël à la compétition. Gunnarsdottir affirme aussi qu’une telle décision devrait être prise par les membres de l’Union. « Il y a un problème supplémentaire », a-t-elle dit. « Cela implique une décision des diffuseurs télévisuels européens, à laquelle l’Islande a le droit de participer, par l’intermédiaire de son diffuseur national ».

D’un autre côté, Gunnarsdottir n’a pas plaidé pour un boycott de la compétition. « Je pense que s’il est décidé de maintenir la compétition, l’Islande devrait participer », a-t-elle dit. « L’Islande devrait envoyer sa délégation et ne pas boycotter l’Eurovision, mais je pense vraiment que notre pays devrait étudier la question et faire pression à l’intérieur de l’Union européenne de diffusion en ce qui concerne la participation d’Israël ».

Le diffuseur de Slovénie, RTVSLO, a objecté publiquement à la participation d’Israël la semaine dernière. Dans une réunion avec le représentant de la Slovénie à l’Eurovision, la présidente de la délégation a dit que la Slovénie, quand on l’a interrogée sur sa position à propos de la participation d’Israël, avait soumis son objection à l’Union de diffusion.

« Ma position en ce qui concerne les participants n’a pas changé du tout depuis l’an dernier, et je reste ferme dans l’appel que j’ai lancé à l’UBE au nom de RTVSLO », a-t-elle dit, selon ce qui a été rapporté sur Eurovisionfun.com. « J’ai demandé à plusieurs reprises une clarification : pourquoi certains membres sont-ils plus égaux que d’autres ? Bien sûr, je me réfère au traitement inégal de la Russie et d’Israël. Et au fait que les États membres devraient avoir l’opportunité de décider ensemble et de manière transparente des questions essentielles, y compris de l’exclusion potentielle d’Israël ».

Malgré les protestations, le nouveau directeur de l’Eurovision, Martin Green, a dit dans une interview sur le podcast EuroVerse qu’il n’avait aucune intention d’empêcher la participation d’Israël au concours.

« Ce ne sont pas les pays qui concourent à l’Eurovision, ce sont les diffuseurs de service public qui le font », a-t-il dit. « Je crois fondamentalement que si des événements majeurs dans la culture des sports existent, c’est pour montrer au monde comment il devrait être, plutôt que comment il est ».

La chaîne israélienne Kan 11 a rapporté en février que le chanteur et compositeur Offir Cohen, qui a écrit la chanson d’Eyal Golan et Itay Levi « Hatunat Hashana », a envoyé une lettre d’avertissement à l’Union européenne de diffusion et à la STEF, la Société des droits des compositeurs d’Islande, alléguant un plagiat. Il affirme que la mélodie de « Róa » [la chanson qui doit représenter l’Islande à l’Eurovision] est identique à celle de « Hatuna Hashana » et a été copiée sans permission.