Les Forces israéliennes intensifient leurs attaques contre l’hôpital Kamal Adwan et son personnel médical malgré les mandats d’arrêt de la CPI

Gaza, 24 novembre 2024 — Les forces israéliennes ont intensifié leurs attaques délibérées contre le personnel médical et les établissements de santé à Gaza, la dernière vague d’attaques étant concentrée….

Gaza, 24 novembre 2024 — Les forces israéliennes ont intensifié leurs attaques délibérées contre le personnel médical et les établissements de santé à Gaza, la dernière vague d’attaques étant concentrée sur l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya, dans le nord de la Bande de Gaza. Al Mezan condamne fermement le ciblage délibéré et la destruction par Israël d’établissements médicaux et de leur personnel. Ces graves violations se produisent alors que des mandats d’arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, soulignant l’impunité persistante qui permet à de tels crimes de continuer.

Le suivi par Al Mezan et et la documentation réunie montrent un schéma d’attaques en augmentation contre l’infrastructure de soins, une obstruction systématique de l’accès aux traitements médicaux pour les blessés, les malades et les patients médicaux de Gaza. Cela inclut un ciblage direct des ambulances, le blocage des routes menant aux hôpitaux et la détention arbitraire du personnel médical ou de celui de la défense civile. Dans les derniers jours, Al Mezan a documenté une escalade brutale des attaques israéliennes contre l’hôpital Kamal Adwan, après la paralysie de l’hôpital Al-Awda et de l’hôpital indonésien. Ces établissements ont été rendus incapables de fonctionner effectivement par des semaines de sièges et d’attaques sans relâche d’Israël et ils n’admettent maintenant plus de nouveaux patients ou de personnes récemment blessées.

Le 21 novembre 2024, une frappe de drone israélien a blessé deux femmes enceintes alors qu’elles sortaient de l’hôpital Al-Awda au nord de Gaza. Le jour suivant, le 22 novembre 2024, un drone israélien a ciblé l’entrée des urgences de l’hôpital Kamal Adwan alors que le personnel médical s’occupait de patients blessés, blessant quatre travailleurs de santé. D’autres frappes de drones israéliens ont touché des infirmiers transportant des victimes au service de radiologie, blessant de manière critique deux membres du personnel qui sont maintenant en soins intensifs. Le docteur Hossam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, a rapporté que les forces israéliennes bombardaient des zones à proximité d’infrastructures cruciales, en particulier la cour de l’hôpital où se trouvent les générateurs et la station de fourniture d’oxygène. Les attaques ont provoqué des dommages sévères aux tuyaux d’oxygène et une fuite de diesel du générateur principal, créant un haut risque d’incendie catastrophique et la menace de panne totale d’électricité.

Actuellement, l’hôpital Kamal Adwan soigne 85 individus blessés, huit patients dans l’unité de soins intensifs, 14 enfants dans le service pédiatrique et quatre nouveaux-nés dans l’unité néo-natale. Le docteur Abu Safiya a souligné que chaque attaque exacerbe la lutte de l’hôpital pour fonctionner et provoque des blessures et des dommages sérieux à l’infrastructure. À environ 23h30 le 23 novembre 2024, les forces israéliennes ont frappé à nouveau l’hôpital, blessant le docteur Abu Safiya lui-même. Il a souffert de blessures modérées d’éclats d’obus dans sa cuisse gauche.

L’hôpital Kamal Adwan, comme d’autres hôpitaux dans le nord de la Bande de Gaza, est confronté à une pénurie critique de médicaments, d’équipement médical, de fournitures essentielles et de personnel spécialisé. L’interdiction d’entrer pour les équipes médicales, la rareté des ressources et le ciblage et la restriction des ambulances et des véhicules de la défense civile imposent ensemble des conditions qui mettent en danger la vie des patients et des blessés, et équivalent à une condamnation à mort.

Le docteur Saeed Joudeh, un spécialiste d’orthopédie, a partagé son expérience avec Al Mezan : «  À environ 16h, le 22 novembre 2024, alors que je travaillais à l’hôpital Kamal Adwan et que je portais une tenue médicale, j’étais près de la grille détruite de l’hôpital quand j’ai senti quelque chose frapper mon corps et que j’ai remarqué des frappes sur le sol autour de moi. La source était aérienne. Je me suis écroulé et le personnel de l’hôpital m’a porté au service des urgences. Il a été confirmé que j’avais été blessé par des éclats de munitions réelles dans les jambes, dans mon avant-bras droit et sur mon visage. Mes collègues m’ont fourni le traitement nécessaire. J’ai appris plus tard que plusieurs membres du personnel avaient aussi été blessés au cours de cet incident, où un drone a directement tiré sur l’hôpital et sur ceux qui s’y trouvaient. »

Al Mezan souligne que les actions des forces israéliennes ciblant des établissements médicaux palestiniens, des travailleurs de santé, et des ambulances représentent des violations sérieuses et systématiques du droit humanitaire international. Ces actions méprisent de façon flagrante les protections garanties aux civils et aux infrastructures civiles et violent des dispositions clés de la Quatrième Convention de Genève, qui oblige les puissances occupantes à garantir l’approvisionnement en nourriture et en fournitures médicales aux civils des territoires occupés, à protéger les cargaisons de biens essentiels et à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le fonctionnement correct des établissements médicaux.

Le droit international interdit de cibler des établissements médicaux, même dans des cas d’allégations d’utilisation abusive pour des objectifs non médicaux. Les allégations des autorités israéliennes contre les établissements médicaux comme l’hôpital Al-Shifa ont été démontées soigneusement, les révélant comme des affirmations sans fondement destinées à justifier le ciblage et la destruction délibérés des hôpitaux de Gaza.

Al Mezan condamne fermement les crimes en cours d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza, tout en soulignant que l’inaction internationale et l’échec continu à faire rendre des comptes à Israël et à ses dirigeants ont permis à ces violations de se perpétuer.

En conséquence, nous appelons la communauté internationale à prendre une action décisive pour mettre fin au génocide en cours d’Israël contre Gaza, à lever le siège et le blocus de Gaza et à garantir la livraison de l’aide humanitaire cruciale, dont la nourriture, les médicaments et les fournitures essentielles. La communauté internationale doit exercer une pression contre Israël pour restaurer et augmenter les fournitures d’électricité et d’eau à Gaza, et les organisations internationales doivent agir pour équiper les hôpitaux de Gaza d’outils de diagnostic et d’équipement médical qui ont été détruits par les attaques israéliennes.

Les Hautes Parties contractantes de la Convention de Genève et de la Convention pour la prévention et la punition du crime de génocide sont exhortées à prendre des mesures immédiates et effectives pour arrêter le ciblage par Israël des hôpitaux, des ambulances et du personnel médical. Ces mesures devraient inclure la libération de membres du personnel médical détenus arbitrairement, et dont l’absence perturbe les services cruciaux de soins, et faciliter l’entrée d’équipes médicales bénévoles spécialisées pour fournir les soins vitaux nécessaires de manière urgente.

Enfin, les États parties du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) sont incitées à soutenir la CPI afin de mettre en oeuvre les mandats d’arrêt contre Netanyahou and Gallant, tout en intensifiant les efforts pour faire rendre des comptes à tous les individus impliqués dans des actes de génocide.