Omar Talal Mohammad Assi, 16 ans, Khaled Akram Khaled Malalha, 5 ans, et Ashraf Mahmoud Najib Farahti, 16 ans, ont tous trois perdu la vue d’au moins un œil après avoir été attaqués par les forces israéliennes. (Photos : avec l’aimable autorisation des familles Assi, Malalha et Farahti)
Ramallah, le 20 juillet 2023 – Trois enfants palestiniens ont souffert de graves blessures aux yeux cette année des mains des forces israéliennes, d’après les renseignements réunis par Défense des Enfants International – Palestine (DCIP).
Omar Talal Mohammad Assi, 16 ans, se cachait dans une école de filles de son village natal de Qarawat Bani Hassan, situé à environ 30 kilomètres (19 miles) au sud-ouest de Naplouse au nord de la Cisjordanie occupée, vert 4 H. de l’après-midi le 24 avril, quand les forces israéliennes ont lancé à l’intérieur de l’école une grenade assourdissante qui a explosé sur le visage d’Omar, d’après les renseignements récoltés par Défense des Enfants International – Palestine. Omar avait fui vers l’école, qui n’était pas en activité, avec d’autres garçons palestiniens pour échapper aux affrontements entre forces israéliennes et résidents palestiniens.
Des soldats israéliens sont entrés dans le village afin de confisquer un véhicule d’eaux usées, incitant les résidents palestiniens à les affronter.
Des résidents palestiniens ont transporté Omar jusqu’à une voiture particulière qui l’a emmené jusqu’à une ambulance qui l’a transféré à l’hôpital An-Najah de Naplouse. Les médecins l’ont opéré pour arrêter l’hémorragie et retirer les éclats de grenade des yeux et du visage d’Omar. Omar ne peut absolument pas voir avec son œil droit et la vision de son œil gauche est floue.
« L’usage excessif de la force et l’utilisation impropre d’armes de contrôle des foules contre des enfants doivent cesser immédiatement », a dit Ayed Abu Eqtaish, directeur du Programme de Responsabilisation à DCIP. « Les soldats israéliens qui utilisent des armes de contrôle des foules pour mutiler les enfants palestiniens ou les viser à bout portant à la tête ou à la partie supérieure du corps doivent être tenus pour responsables de leurs actions. »
Dans toute la Cisjordanie occupée, les forces israéliennes utilisent des balles de métal enrobé de caoutchouc, des grenades de gaz lacrymogène, des canons à eau, des grenades assourdissantes et paralysantes, et autres soi-disant armes ‘non létales’ de contrôle des foules pour écraser les manifestations. Tandis que les règles militaires israéliennes en restreignent les paramètres et la façon de s’en servir, l’utilisation impropre des armes de contrôle des foules peut causer de graves blessures, une invalidité permanente ou même la mort, particulièrement pour les enfants.
Au moins deux autres enfants palestiniens ont souffert de graves blessures aux yeux par des armes tirées cette année par les forces israéliennes, d’après les renseignements collectés par DCIP.
Vers 6 H. du soir le 23 juin, Khaled Akram Khaled Malalha, âgé de cinq ans, roulait assis sur le siège arrière de la voiture de son père dans le village de Bizariya, situé à 13 kilomètres (huit miles) au nord de Naplouse en Cisjordanie occupée, en route vers un mariage, quand la route a été bloquée par des affrontements entre les forces israéliennes et des Palestiniens, d’après les renseignements récoltés par DCIP. La voiture s’est arrêtée près d’une ambulance palestinienne pour attendre que la route se libère et, environ cinq minutes plus tard, les forces israéliennes ont tiré à balles réelles sur la voiture, atteignant Khaled à l’œil gauche. Des infirmiers sont immédiatement venus porter secours à Khaled et l’ont transféré à l’hôpital An-Najah de Naplouse. Plus tard dans la nuit, Khaled a été transféré à l’Hôpital Tel Ashomer en Israël, où les médecins ont confirmé que Khaled avait définitivement perdu son œil gauche.
Les forces spéciales israéliennes ont atteint à l’œil droit, vers 15 H. le 16 mars à Jénine au nord de la Cisjordanie occupée, Ashraf Mahmoud Najib Farahti, âgé de 16 ans, d’après les renseignements collectés pas DCIP. Ashraf se cachait derrière une voiture palestinienne tandis que des forces spéciales d’infiltration tiraient lourdement et aveuglément sur les Palestiniens. Il a été atteint à l’œil droit d’une distance d’environ 20 mètres (66 pieds). Un véhicule privé a transporté Ashraf à l’hôpital Al-Razi de Jénine, où les médecins ont pris une radio de sa tête qui leur a appris que la balle s’était fragmentée dans la tête. Plus tard dans la nuit, Ashraf a été transféré à l’hôpital Al-Istishari de Ramallah, où il demeure inconscient dans l’unité de soins intensifs.
Deux voitures privées sont entrées rue Abu Baker au centre de Jénine vers 15 H. et, sans avertissement, au moins quatre membres des forces spéciales israéliennes d’infiltration en costume civil sont sortis des voitures et ont commencé à tirer à balles réelles sur deux jeunes Palestiniens qui marchaient du centre commercial Nimer à la rue Abou Baker. Les forces spéciales israéliennes ont atteint l’un à la tête et l’autre dans le dos et ont continué à les poursuivre en tirant sur celui frappé dans le dos. Dans cette poursuite, les forces israéliennes ont tué par balles Omar Mohammad Omar Awadin, âgé de 14 ans, qui roulait à bicyclette quand les forces israéliennes l’ont atteint dans le dos.
Le Washington Post a mené une enquête sur l’incursion militaire israélienne du 16 mars dans Jénine et s’est servi de graphiques et de vidéos pour reconstruire les instants conduisant à l’assassinat d’Omar par les forces spéciales israéliennes. Le rapport a confirmé que les forces spéciales israéliennes ont atteint Omar dans le dos alors qu’il roulait à bicyclette, le tuant.
Les forces spéciales israéliennes d’infiltration, également connues sous le nom de musta’abarin en arabe, se déguisent en Palestiniens pour les infiltrer et mener des opérations camouflées dans les villes palestiniennes. Ces forces spéciales israéliennes camouflées collectent des renseignements, infiltrent les manifestations et mènent des opérations occultes, des assassinats ciblés et des meurtres.
L’année dernière, Safi Ahmad Mohammad Jawabra, 11 ans, a été atteint à la tête, au-dessus de son s œil gauche, par les forces israéliennes, par une balle de métal enrobé de caoutchouc, le 29 mai 2022 à 10 H. du matin, à l’entrée du camp de réfugiés d’Al-Aroub, près de Hébron, au sud de la Cisjordanie occupée, d’après les renseignements récoltés par DCIP. Safi rentrait de l’école à pied chez lui après avoir terminé son dernier examen de maths quand un soldat israélien lui a tiré une balle à la tête soudain et sans avertissement. Alors qu’il s’enfuyait, un autre groupe de soldats israéliens à environ 50 mètres de là (164 pieds) ont tiré des gaz lacrymogènes devant Safi. L’œil gauche de Safi n’a maintenant plus que 10 % de vision, d’après les renseignements rassemblés par DCIP.
Dans un rapport de 2013, l’association de défense des droits de l’homme B’Tselem faisait remarquer que les règlements de l’armée israélienne établissent clairement que les balles de métal enrobé de caoutchouc « ne doivent pas être tirées sur des femmes ou des enfants ».
Ces règlements exigent aussi que les balles de métal enrobé de caoutchouc ne soient tirées que sur les jambes, pas sur la partie supérieure du corps, des « instigateurs, principaux perturbateurs d’ordre, ou d’individus qui mettent en danger le bien-être d’un soldat ou d’un autre individu ». Les règlements militaires stipulent en outre qu’un soldat doit se trouver à au moins 50 ou 60 mètres (165-195 pieds) de sa cible quand il ou elle tire des balles de métal enrobé de caoutchouc.