Le ministre de l’Éducation annonce sa décision finale de refuser le prix Israël à un professeur de gauche

Le procureur général d’Israël va devoir maintenant décider s’il défend la décision de Gallant – sur le point d’être remplacé alors qu’une nouvelle coalition se prépare à prendre les rênes du gouvernement – devant la Haute Cour.

Le ministre de l’Éducation Yoav Gallant a informé vendredi le Procureur Général Avichai Mendelblit qu’il avait pris finalement la décision de refuser le Prix Israël de mathématiques et de science informatique au Prof. Oded Goldreich, dans ce qui semble être l’une de ses dernières démarches à ce poste, alors qu’un nouveau gouvernement s’apprête à prêter serment dimanche.

Mendelblit va devoir maintenant décider s’il défend la position de Gallant dans une pétition contre sa décision devant la Haute Cour de Justice par des membres du comité du Prix Israël.

« Le Prof. Goldreich ne remplit pas à ce jour les conditions d’une contribution à Israël, parce que sa contribution via ses recherches est contrée par son action énergique pour boycotter les institutions de recherche israéliennes – actions menées systématiquement et intentionnellement et qui ont causé un véritable tort et continuent de porter tort à l’académie israélienne », a écrit Gallant à Mendelblit.

Gallant a rejeté la position de Goldreich qui est que son soutien à un boycott d’une institution académique située dans les territoires palestiniens est un acte politique : « L’université d’Ariel [dans la colonie d’Ariel en Cisjordanie] n’est pas un organe politique. Son activité ne tend pas à atteindre un but politique, mais plutôt à promouvoir la recherche et la science », a écrit Gallant. « Sa localisation géographique ne la différencie pas des institutions académiques d’Israël », a-t-il ajouté.

D’après Gallant, «une personne qui appelle au boycott de l’université d’Ariel et mène une action dans ce cadre ne prend pas une position politique, mais agit intentionnellement et consciemment pour affaiblir l’académie israélienne ».

Michael Sfard, l’avocat de Goldreich, a dit en retour : « Un moment avant ce qui semble être la fin de son mandat, Gallant essaie de glaner quelques gros titres aux dépens du Prof. Goldreich et, en chemin, il oublie une fois de plus que le Prix Israël n’est pas un prix du gouvernement d’Israël. Sa lettre exprime son approche Maccarthiste et affiche son héritage antidémocratique. Le procureur Gilad Barnea, qui représente le comité du Prix Israël, a dit que la décision a été prise sans autorité par un ministre dont le mandat touche à sa fin. La décision manque de respect envers le Prix Israël et nous sommes certains que le nouveau ministre de l’Éducation prendra une décision différente. »

En mars, Gallant a refusé d’accepter la décision du comité du Prix Israël d’accorder le prix de mathématiques et de science informatique à Goldreich parce qu’il avait signé une pétition qui comportait une demande à l’Union Européenne de cesser de coopérer avec l’université d’Ariel. Les membres du comité du prix ont demandé à la Haute Cour de revoir la décision de Galant, et les juges Isaac Amit, Noam Sohlberg et Yael Willner ont décidé unanimement qu’on devait accorder à Gallant et Mendelblit 30 jours pour découvrir si la pétition signée par Goldreich avait enfreint la loi contre le boycott. Goldreich a dit qu’il maintenait sa signature de la pétition, mais qu’il ne soutenait pas le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions, et qu’il accusait Gallant de persécution politique.

En mai, Gallant a convoqué Goldreich à une audience au sujet d’un certain nombre de pétitions et de lettres ouvertes qu’il avait signées au cours des 15 dernières années concernant un boycott d’Israël, le mouvement BDS et la coopération entre l’académie israélienne et l’establishment de la défense. A la suite des critiques du procureur général, Gallant a retiré sa requête que Goldreich se présente physiquement à une audition, mais lui a demandé de répondre par écrit aux accusations qui lui étaient adressées. Goldreich a répondu qu’il ne coopérerait pas à ce processus.