L’Apartheid israélien en bonne voie

L’État d’Israël a été mis en pièces et il est dirigé par un gouvernement dysfonctionnel, mais l’entreprise des colonies et le pillage de la terre palestinienne avancent rapidement, avec notamment….

L’État d’Israël a été mis en pièces et il est dirigé par un gouvernement dysfonctionnel, mais l’entreprise des colonies et le pillage de la terre palestinienne avancent rapidement, avec notamment de nouvelles routes d’apartheid.

Les autorités ont atteint les dernières étapes du projet d’une route séparée pour les Palestiniens reliant le nord et le sud de la Cisjordanie dans la zone E1, près de la colonie de Ma’aleh Adoumim (Hagar Shezaf, 2 mai) .

La construction dans les territoires occupés, où un peuple étranger vit sous contrôle militaire depuis 56 ans, nécessite la construction d’infrastructures de plus en plus nombreuses, pour maintenir l’existence séparée mais non égale des maîtres et des natifs. Le but affiché de la route est bien sûr de faire de l’Autoroute 1 une voie « libre » de Palestiniens.

L’asphaltage de cette route a une signification diplomatique : il permettra de construire sur 12 km2 de terres de la zone E1 qui a été annexée au territoire municipal de Ma’aleh Adoumim. Il empêchera les Palestiniens de passer à proximité des colonies existantes et de celles qui restent à construire. Il est aussi prévu pour séparer les communautés bédouines qui vivent dans la zone C près de Ma’aleh Adoumim, de la ville d’Azaria où leurs membres se rendent pour travailler et pour les services qui s’y trouvent.

C’est une zone où Israël n’a pas construit jusqu’à présent à cause de vives critiques internationales. Israël a aussi évité – pour le moment – d’expulser les habitants du village de Khan al-Ahmar  à cause du regard critique de la communauté internationale. Mais Betzalel Smotrich, le ministre auquel le premier ministre Benjamin Netanyahou a donné la charge de la Cisjordanie, a déclaré la semaine dernière:  “Khan al-Ahmar sera évacué parce que c’est un village illégal… il se trouve dans un espace stratégique… c’est la zone qui décidera si le ciel interdit qu’il y ait une continuité territoriale reliant Bethléem à Naplouse et à Ramallah ».

Soit, en d’autres termes : le gouvernement est intéressé à purger cette zone de la présence palestinienne et à construire uniquement pour des Juifs. C’est ce que la route est censée rendre possible.

Il va sans dire qu’à un moment où les prix et les taux d’intérêt sont en croissance, l’argent est toujours là pour les colonies. Le ministre des Finances et le ministre des transports se sont mis d’accord pour consacrer 30 millions de shekels (7,4 millions €) à la route, pour un coût total estimé à 279 millions de shekels (69,4 millions €). Comme tout ce qui arrive dans les territoires, ce projet est aussi classé secret défense, ce qui permet à Israël d’asphalter la route alors même qu’elle passe par la zone B où Israël n’a pas le pouvoir de planifier et d’asphalter des routes civiles ni d’avoir recours à un ordre de saisie pour prendre de la terre privée palestinienne.

Le mouvement de protestation contre la refonte judiciaire est centré sur la tentative du gouvernement de prendre le contrôle de l’autorité judiciaire  Mais ses plans d’approfondissement de l’apartheid dans les territoires occupés en préalable à l’annexion ne sont pas moins dangereux et c’est une raison supplémentaire d’intensifier les protestations jusqu’à ce que le gouvernement, qui n’a aucune limite, tombe.