Le Dr Steve Feldman a dit que l’État retire un paiement parce qu’il a refusé de signer un engagement, exigé des contractants avec les pouvoirs publics dans le cadre d’une loi de l’Arkansas depuis 2007, à ne pas boycotter Israël.
L’état d’Arkansas refuse de payer un médecin juif pour une conférence qu’il a donnée dans une université publique parce qu’il a refusé de promettre de ne pas boycotter Israël.
Le Dr Steve Feldman, dermatologue, a donné en février une conférence par zoom à des étudiants en médecine de l’Université d’Arkansas à Little Rock, pour laquelle il avait droit à 500 € d’honoraires de la part de l’État. Mais Feldman a dit que l’État retire le paiement parce qu’il a refusé de signer un engagement exigé des contractants avec les pouvoirs publics dans le cadre d’une loi de l’Arkansas datant de 2007, à ne pas boycotter Israël.
« Ils ont une loi qui rend les contrats avec l’Arkansas dépendants de l’engagement à ne pas boycotter Israël et je pense que c’est mauvais » a dit Feldman qui est professeur à l’école de médecine de l’Université Wake Forest de Winston.
« Pour moi, élevé comme Juif, ce que j’ai appris de plus important de l’holocauste est qu’il est mal de maltraiter d’autres personnes ».
L’Arkansas est l’un des dizaines d’États qui ont voté des lois visant à combattre le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions qui cible Israël. Ces lois, soit empêchent l’État d’investir dans des sociétés qui boycottent Israël, soit comme dans le cas de l’Arkansas, obligent ceux qui ont des contrats avec l’État à promettre de ne pas boycotter le pays.
La plupart de ces lois ont été annulées par les tribunaux, mais la conférence de Feldman a eu lieu le même mois où la Cour Suprême a refusé d’auditionner une contestation de la loi de l’Arkansas. Son cas est le dernier exemple en date de comment de telles lois affectent ce qui, autrement, reviendrait à des transactions économiques ordinaires.
Feldman a des proches parents en Israël. Mais il a dit que cette promesse était en conflit avec ses considérations religieuses et morales. En plus de son travail médical, il milite pour la Palestine et a créé le seul musée juif en ligne sur l’expérience palestinienne.
Le site du musée affiche que l’engagement juif pour lutter contre l’injustice devrait conduire les Juifs à défendre les droits des Palestiniens. Feldman a dit qu’il soutenait le boycott d’Israël.
« Je pense que la seule chose qui amènera Israël à permettre à des familles palestiniennes de retourner dans leurs maisons, de manière que tout le monde puisse vivre en paix, est une certaine forme de boycott » a-t-il dit.
Tandis que la loi de l’Arkansas votée en 2017 ne s’applique qu’aux contractants payés plus de 917 € par l’État, Feldman a dit qu’on lui a quand même refusé son paiement de 458€. La justification, a-t-il dit, était qu’en étant inscrit dans le système de fournisseurs, il devenait éligible à de futurs engagements pouvant se monter à plus de 917 €.
Feldman a dit à JTA qu’il explore les options juridiques et qu’il ne porterait pas plainte contre l’État comme moyen de plaider pour les droits des Palestiniens et de contester une décision de l’an dernier du tribunal de la huitième circonscription selon laquelle la loi était protégée constitutionnellement.
« J’aimerais poursuivre en justice et voir le tribunal de circonscription retirer ce qu’il a déclaré ou aller devant la Cour Suprême pour que les gens voient des choses qu’ils ne connaissaient pas » a-t-il dit.
Le procureur général de l’Arkansas, Tim Griffin, qui est Républicain, a dit que la loi combat la discrimination sur la base de la nationalité. Après la décision de la Cour Suprême de ne pas auditionner l’affaire, il a dit à la Gazette Démocrate de l’Arkansas qu’il œuvre à « assurer qu’il n’est pas exigé des contribuables de payer pour de la discrimination contre Israël, et contre les Israéliens ».
Ce qui et arrive à Feldman a d’abord été rapporté par le Arkansas Times, une publication qui a elle-même été entraînée dans la loi anti-boycott de l’État. Le directeur de la rédaction, Alan Leveritt, a contesté la loi en justice après qu’il lui a été demandé de signer l’engagement anti-boycott pour que le journal puisse faire de la publicité provenant d’une université d’État.
La plainte, celle qui est allée en Cour suprême, exposait que la loi était une violation des droits dont jouissait la publication en vertu du Premier Amendement et elle a attiré le soutien de groupes juifs progressistes comme l’opposition de certains groupes pro-Israël.
Leveritt a défendu son peu d’appétence pour le boycott d’Israël mais expliqué que son journal ne prenait pas de positions politiques en échange de la publicité.
Depuis l’apparition de lois promulguées par des États pour interdire le boycott d’Israël, certains députés s’en sont servi comme de modèles pour des législations interdisant d’autres types de campagnes de désinvestissement, comme celles qui visent les énergies fossiles ou l’industrie de l’armement.
Feldman a songé qu’il aurait pu signer l’engagement, prendre l’argent et ensuite s’engager dans un boycott d’Israël pour voir comment l’État aurait réagi, mais il a conclu : « Je ne peux pas mentir sur un formulaire. Cela aussi va à l’encontre de ma moralité juive ».