À la suite d‘une vaste campagne initiée par un groupe de professeurs, de responsables étudiants et diverses organisations locales, l’Université catholique de Leuven en Belgique (KULeuven) a annoncé qu’elle ne….
À la suite d‘une vaste campagne initiée par un groupe de professeurs, de responsables étudiants et diverses organisations locales, l’Université catholique de Leuven en Belgique (KULeuven) a annoncé qu’elle ne participerait plus au projet LAW-TRAIN, un programme de coopération avec la police israélienne pour l’étude de techniques d’interrogatoire financé par l’UE dans le cadre du programme Horizon 2020.
Le recteur de KULeuven récemment élu, Luc Sels, a publié une déclaration le mercredi 6 décembre, dans laquelle il dit qu’aucun projet de suite ne sera mené à l’avenir, parce que « la participation du ministère israélien de la sécurité publique pose de toute évidence un problème éthique eu égard au rôle joué par cette arme puissante du gouvernement israélien dans le maintien d’une occupation illégale des territoires palestiniens et de la répression de la population palestinienne qui lui est associée ». Tandis que la déclaration s’engage à la poursuite du projet jusqu’à la fin avril 2018, elle appelle aussi à la création d’une charte pour présider à l’évaluation de projets proposés à l’avenir afin d’éviter de telles situations.
C’est la dernière réussite de la campagne internationale contre LAW-TRAIN. Le projet cherche à développer un logiciel pour stimuler des interrogatoire, à partir d’un cas hypothétique de trafic de drogue international. L’implication de la police israélienne – cette police dont le siège est situé dans Jérusalem occupée et intègre la police des frontières qui met constamment en œuvre l’occupation contre les Palestiniens, se livre à des arrestations de masse et des assassinats de Palestiniens et fait partie intégrante des forces de sécurité de l’occupation – a suscité une résistance au programme dans plusieurs pays, parmi les militants, les universitaires et les juristes qui notent que le programme fournit une licence européenne à la torture et aux abus israéliens.
La police israélienne est également connue pour son usage de la torture au cours des interrogatoires comme des arrestations, et de la pratique des interrogatoires et violations des droits humains des enfants palestiniens. La police israélienne et l’Université de Tel Aviv sont partenaires du projet avec la police fédérale belge et le bureau du procureur ainsi que KULeuven et la Garde Civile espagnole.
Auparavant, le Portugal était aussi partenaire du projet, mais il s’en est retiré en invoquant des problèmes financiers, à la suite d’une vaste campagne victorieuse de la part d’organisations portugaises et palestiniennes, qui a mis la lumière sur les liens évidents du projet avec les violations des droits humains, la torture et l’emprisonnement de Palestiniens. Plus de 40 organisations belges – dont Samidoun – ont rejoint la campagne pour l’arrêt de LAW-TRAIN (Stop LAW-TRAIN), en agissant main dans la main avec une campagne sur le campus de l’université visant à mettre fin au projet et à de telles collaborations à l’avenir.
Des milliers de Belges ont signé une pétition pour l’arrêt de LAW-TRAIN, tandis que sur le campus universitaire, des dizaines d’enseignants ont participé à des rassemblements de protestation et à des appels, avec notamment une intervention à la procession inaugurale de l’année universitaire où des professeurs en toge ont présenté au recteur un gâteau et la pétition signée. Le groupe de travail sur la Palestine des enseignants de Leuven a mené des campagnes au sein de l’université sur les thèmes universitaires et des droits humains et le problème de LAW-TRAIN est apparu comme significatif sur le campus, car il a conduit à l’élection de Sels come nouveau recteur de l’université plus tôt en 2017.
Des étudiants se sont joints aux enseignants dans des manifestations sur le campus, qui ont inclus une action de théâtre de rue mettant en lumière les réalités des interrogatoires et des violations des droits humains de la part de la police israélienne. LAW TRAIN a été un point central de la semaine Israël Apartheid 2017 sur les campus belges où l’accent a été mis sur la situation des prisonniers palestiniens et où ont été organisés un certain nombre de conférences et d’exposés donnant la parole à l’avocat franco-palestinien et ancien prisonnier Salah Hamouri, actuellement emprisonné de nouveau sans accusation ni procès, par l’occupation israélienne.
Les manifestations à Leuven et ailleurs ont mis la lumière sur LAW TRAIN, des experts en droits humains exhortant non seulement l’université mais aussi le Ministère belge de la justice à se retirer immédiatement du programme. Une délégation de juristes et de spécialistes des droits humains belges->http://samidoun.net/2017/02/law-train-belgium-and-ku-leuven-legitimize-israeli-torture-by-wided-bouchrika/] s’est rendue en Palestine pour enquêter sur la torture exercée par la police israélienne et une lettre ouverte a été publiée à son retour ; cette lettre presse la Belgique de se retirer du projet. De plus, des [centaines d’universitaires et de travailleurs culturels belges se sont ralliés à une lettre ouverte conçue par BACBI, la Campagne Belge pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël, qui appelle le gouvernement à retirer le ministère belge de la justice de ce projet hautement suspect. Ce retrait serait un signal aux acteurs politiques israéliens leur signifiant que l’Europe, et en particulier la Belgique, ne tolèreront plus les écarts de conduite de leurs forces de l’ordre et de sécurité contre la population palestinienne ».
Samidoun, le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens, félicite les enseignants et les étudiants de Leuven ainsi que toutes les organisations qui ont travaillé à cette campagne et ont obtenu cette avancée importante de KULeuven. Nous relançons notre appel au ministère belge de la justice, au bureau du procureur fédéral et à la police, ainsi qu’à la Garde Civile espagnole, pour qu’ils se retirent immédiatement de ce projet et à l’Union Européenne pour qu’elle mette fin au financement de tels programmes de collaboration avec l’occupation israélienne et ses forces de sécurité. Ces programmes sont une tentative de légitimer ces mêmes forces qui au quotidien exercent la répression, la torture et la colonisation et maintiennent l’apartheid et l’occupation contre le peuple palestinien. Participer à ou financer LAW-TRAIN et des programmes similaires c’est être directement complice de la torture et de l’emprisonnement de Palestiniens. Il est plus que temps de tenir l’État d’Israël pour responsable et de le soumettre au boycott, au désinvestissement et aux sanctions pour ses violations flagrantes des droits fondamentaux des Palestiniens qui durent depuis des décennies, plutôt que de lui fournir du financement et du soutien qui lui permettent de continuer impunément ses attaques mortelles et dévastatrices contre le peuple palestinien et contre ses droits.