Le fonctionnaire de police a tué Iyad al-Hallaq dans la Vieille Ville de Jérusalem alors que celui-ci se rendait dans une école pour handicapés.
Un tribunal israélien a acquitté l’agent de la police des frontières accusé d’homicide qui avait abattu l’autiste palestinien Iyad al-Hallaq en mai 2020.
Le tribunal du district de Jérusalem a jugé jeudi que l’agent avait agi en état d’autodéfense quand il avait tiré sur Hallaq âgé de 31 ans.
Hallaq était dans la Vieille Ville de Jérusalem en chemin vers une école pour handicapés quand l’agent de police l’a abattu.
D’après le tribunal, l’agent a été obligé de prendre une décision en une fraction de seconde dans une situation dangereuse, et prendre des risques « fait partie intégrante de l’activité militaire ».
Les juges ont accepté la déclaration d’auto-défense de l’agent, disant que l’agent avait fait une « erreur de bonne foi » et « qu’il ne savait pas qu’Iyad était un homme innocent avec des besoins spécifiques »
L’agent a dit au tribunal que l’incident avait duré quelques secondes et qu’il avait eu l’impression qu’une femme allait être assassinée.
« Ce n’est qu’au cours de l’enquête interne que j’ai appris que [la victime] était un homme qui nécessitait des soins spéciaux et pas un terroriste », a-t-il dit à la cour.
Les parents de Hallaq ont exprimé leur stupeur face à la sentence. Son père a qualifié la décision de « honteuse », tandis que sa mère a hurlé : « Vous êtes tous des terroristes, mon fils est sous terre ».
Le dirigeant israélien d’extrême droite Ben Gvir a applaudi la décision du tribunal, faisant l’éloge des « soldats héros qui protègent l’État d’Israël ».
Autisme sévère
Hallaq souffrait d’un autisme sévère, ses parents disant qu’il avait l’âge mental d’un enfant de huit ans.
L’un des professeurs de Hallaq, Wadeh Abu Hadid, a été témoin de l’incident qui a eu lieu près de l’école Alwein où il se rendait depuis cinq ans pour apprendre à faire la cuisine.
Dans une déclaration officielle après l’assassinat, l’agent de police israélien a dit qu’il avait reçu une alarme de son commandement disant qu’un « terroriste armé » était entré dans la Vieille Ville et, quand Hallaq est passé, il est devenu suspect.
Les images de vidéosurveillance de l’incident ont montré Hallaq près de l’école, alors qu’il tournait la tête à droite et à gauche et regardait derrière lui.
Quelques instants plus tard, quatre policiers l’ont pris en chasse, le faisant paniquer et courir.
Hallaq a appelé à l’aide ses professeurs, qui ont crié, en arabe et en hébreu, qu’il était handicapé. Hallaq et son professeur, Abu Hadid, se sont mis à l’abri dans une remise, mais l’agent les a suivis et a tiré trois fois sur Hallaq.
La famille de Hallaq l’a décrit comme quelqu’un de calme et timide, qui était aimé de tous ceux qui l’entouraient.
L’assassinat de Hallaq a provoqué un tollé international, déclenchant une vaste campagne pour que l’agent soit tenu pour responsable. Beaucoup ont comparé son assassinat à l’assassinat de George Floyd par la police aux États-Unis.
La famille de Hallaq a réclamé auparavant des enquêtes complémentaires ainsi que des accusations sévères contre l’agent, disant que les forces israéliennes avaient une longue histoire d’assassinats en toute impunité.