Israël empêche la visite du ministre des Affaires Étrangères de l’UE à cause de ses commentaires sur les colonies

Ce geste intervient après les commentaires acérés de Josep Borrell, ministre des Affaires étrangères de l’UE, à l’endroit d’Israël lors d’une session du Parlement Européen, mardi, où il a lancé un avertissement contre l’expansion des colonies israéliennes, contre les attaques fréquentes en Cisjordanie et contre les évictions forcées à Jérusalem.

Le ministre des Affaires étrangères d’Israël essaie d’empêcher Josep Borrell, le Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires Étrangères et la politique de sécurité de se rendre en Israël, après les critiques qu’il a portées contre Israël, mardi, à propos de la réforme judiciaire prévue.

Borrell a exprimé récemment son intérêt pour se rendre en Israël et auprès de l’Autorité Palestinienne, mais Israël a signalé qu’il ne coopèrerait pas à ce projet. « Il n’y a pas de raison de le récompenser (Borrell) pour sa conduite », a dit un représentant officiel du ministère des Affaires étrangères. Dans un article publié la semaine dernière, Borrell n’a pas retiré sa critique d’Israël, écrivant que « être honnête c’est faire savoir que l’extrémisme s’accroît des deux côtés. Des attaques indiscriminées et de la violence emportent la vie de nombreux Israéliens. La violence de la part des colons israéliens en Cisjordanie menace de façon croissante la vie des Palestiniens et leurs moyens de subsistance – pratiquement en toute impunité ».

« De plus, les opérations de l’armée israélienne causent fréquemment la mort de civils palestiniens, souvent sans reddition de compte : les colonies illégales s’étendent sur la terre occupée ; et le statu quo fragile sur les Lieux Saints s’étiole » a-t-il dit. « Tandis que les Israéliens peuvent compter sur un État et une armée forts, les Palestiniens n’ont pas l’équivalent. Cette grande inégalité et la capacité à contrôler le sort de tout un chacun sont visibles à chaque checkpoint routier. Tous ces faits sont des obstacles à la paix.

Mardi, Borrell s’est adressé au Parlement Européen, qui avait convoqué une session spéciale sur « la détérioration de la démocratie en Israël et sur les conséquences pour les territoires occupés « au vu de la réforme judiciaire prévue par le gouvernement d’extrême droite.

Le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, a critiqué tôt ce mardi le projet du Parlement Européen d’avoir cette discussion. « Il n’y a aucune comparaison possible entre les victimes israéliennes du terrorisme et les terroristes palestiniens soutenus par l’Autorité Palestinienne » a dit Cohen., ajoutant que « l’UE doit cesser d’intervenir dans la politique intérieure d’Israël ».

Dans son discours, Borrell a dit que l’UE n’interfèrerait pas dans la politique intérieure d’Israël, mais il a insisté « qu’avec tout le respect dû à la dynamique politique interne d’Israël, cette chambre a tout à fait le pouvoir de discuter de cette dynamique pour comprendre ce qu’il se passe là-bas, eu égard à notre perception des valeurs et intérêts dans la région -il n’y a là rien d’étrange ».

« J’ai parlé ce matin au téléphone avec Éli Cohen, le ministre israélien des Affaires étrangères, qui n’était pas très content de ce débat. Il était préoccupé et a demandé pourquoi le Parlement Européen interférait dans les affaires intérieures d’Israël – en me critiquant une fois de plus » a-t-il dit. « Je suis désolé, je viens au Parlement (Européen), si le Parlement (Européen) m’appelle pour discuter de quelque chose, je dois y aller ».