Le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) condamne dans les termes les plus fermes le crime odieux commis par les Forces d’occupation israéliennes (FOI) aujourd’hui, 13 avril 2025, à l’aube, quand elles ont directement bombardé l’hôpital al-Ahli Arabi (« hôpital baptiste ») dans la ville de Gaza. Cet établissement de santé est le dernier debout fournissant des services de santé à plus d’un million de Palestiniens de la ville de Gaza et du nord de la Bande de Gaza, à une capacité très limitée, au milieu de l’effondrement total du système de santé dû au génocide en cours contre la population de la Bande de Gaza.

Selon la documentation de terrain du PCHR, à environ 2h08 dimanche 13 avril 2025, les avions de guerre israéliens ont ciblé le bâtiment du service ambulancier de l’hôpital al-Ahli Arabi « baptiste », une demi-heure seulement après l’ordre d’évacuation de l’hôpital lancé par les FOI, forçant des centaines de personnes blessées et malades à partir. Dans une scène éprouvante, les patients ont été laissés dans la rue sans soin médical, ce qui a provoqué la mort d’une enfant de 13 ans, Hatem Taha Ghazi al-Nabih, à cause de l’interruption des soins médicaux pendant l’évacuation forcée. Les avions israéliens ont lancé deux missiles sur le bâtiment, le détruisant et infligeant de graves dommages à la réception et au service des urgences, à la pharmacie et au laboratoire, en plus d’autres bâtiments à proximité, dont l’église à l’intérieur de l’hôpital. Cette attaque est une violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre, qui interdit en toute circonstance de cibler des hôpitaux. Elle constitue aussi un crime de guerre selon l’Article 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale et dans un contexte plus large elle contribue au crime de génocide commis contre la population de la Bande de Gaza.
Le PCHR réitère que l’hôpital al-Ahli Arabi, malgré ses ressources limitées et sa petite taille en comparaison avec les hôpitaux plus grands détruits par les FOI, avait été jusqu’au moment où il a été visé le dernier établissement médical principal encore debout dans la ville de Gaza et au nord de la Bande de Gaza, dans l’effondrement presque complet du système de soins. Donc, le cibler est un crime et reflète la politique systématique adoptée par Israël depuis le début de son agression contre la Bande de Gaza, où ses forces ont jusqu’à présent détruit et mis hors service 36 hôpitaux. L’hôpital baptiste a déjà été témoin de cette politique, étant donné qu’il avait été bombardé et ciblé plusieurs fois pendant le génocide en cours contre des civils de la Bande de Gaza.
Le PCHR souligne qu’un avertissement préalable par les FOI avant de bombarder un des bâtiments du principal hôpital ne justifie pas ce crime, mais renforce au contraire la preuve que l’objectif était de détruire. Cela reflète aussi la persistance d’Israël à éteindre délibérément toute lueur d’espoir de survie qui resteraient aux patients et aux blessés dans la ville de Gaza et dans le nord de la Bande de Gaza, étant donné que cet hôpital est considéré comme le dernier hôpital central après la destruction du complexe médical al-Shifa. Par là-même, Israël met délibérément fin au droit des civils à la vie et à un traitement médical, manifestant brutalement sa stratégie génocidaire globale qui vise à détruire les moyens essentiels de survie de la population palestinienne dans la Bande de Gaza.
Le PCHR pense que ce crime atroce prouve encore davantage que le silence et la complicité de la communauté internationale ont alimenté l’impunité d’Israël, en faisant obstacle aux mécanismes internationaux de reddition de comptes et de dissuasion. Ce faisant, la communauté internationale a encouragé Israël à continuer ses attaques systématiques et répétées contre les civils et les établissements médicaux, en violation flagrante de toutes les lois et normes internationales.
À la lumière de ce qui précède, le PCHR réitère son appel à la communauté internationale, particulièrement aux Hautes parties contractantes des Conventions de Genève et aux Nations Unies, pour qu’elle prenne des mesures immédiates et sérieuses afin de stopper le génocide en cours contre la population de la Bande de Gaza, qu’elle active les mécanismes internationaux destinés à faire rendre des comptes aux coupables et qu’elle assure une protection effective aux civils et aux établissements médicaux, conformément au droit humanitaire international et aux principes de justice, pour mettre fin à l’impunité actuelle.