La ministre de la Culture assigne 17 millions de dollars à l’expansion des fouilles archéologiques à Jérusalem-Est.
Ce mois-ci, la ministre israélienne de la culture Miri Regev (membre de la Knesset) a annoncé le projet de verser 17 millions de dollars à des fouilles archéologiques dans Jérusalem Est.
Regev a annoncé le projet de commémorer l’occupation israélienne de la ville sainte en 1967. L’occupation d’Israël en 1967 et l’annexion ultérieure de Jérusalemn constitue une violation de la Quatrième Convention de Genève et des résolutions 194, 181, 252, 476 and 478 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
L’objectif des fouilles, selon une déclaration du ministère de la culture citée dans les médias israéliens, est « d’exposer les antiquités de Jérusalem et d’exprimer l’histoire du peuple juif d’il y a 3000 ans. » La subvention vise aussi à « habiliter » Jérusalem comme « centre international de religion, d’héritage, de culture et de tourisme ».
La majeure partie des fonds alimentera des fouilles au site archéologique et colonial connu sous le nom de « Cité de David », situé dans le quartier palestinien de Silwan, au sud de la mosquée d’Al-Aqsa. Le centre se trouve sur une maison et un verger palestiniens confisqués. Les fouilles d’Elad sur le site et alentour ont sévèrement endommagé les maisons palestiniennes voisines. La police israélienne et des agents de sécurité privés surveillent en permanence le site, ce qui conduit à un harcèlement accru et des arrestations de Palestiniens. S’adressant au Times of Israel, le vice-président de la Fondation de la Cité de David a déclaré : « La décision de [Regev] permettra au parc national de la Cité de David de doubler, jusqu’à plus d’un million annuellement, le nombre de ceux qui cherchent à se connecter à l’histoire de Jérusalem de leurs propres yeux. »
Bien que la Cité de David relève de l’Autorité de la nature et des parcs d’Israël, elle est administrée par l’organisation coloniale Elad, qui saisit des propriétés palestiniennes à Silwan pour établir de nouvelles colonies. Le groupe fonctionne effectivement comme un bras du gouvernement israélien, et le gouvernement autorise Elad à cacher les noms de ses principaux donateurs. Le groupe de veille sur les colonies israéliennes « Peace Now » [La Paix maintenant] rapporte que, dans les deux dernières années, Elad a volé dix propriétés palestiniennes à Silwan, y compris trois appartements en avril 2018.
La promesse de Regev d’étendre les activités de la Cité de David soutient les plans du gouvernement pour détruire les témoignages de l’histoire palestinienne dans la vieille ville, à Silwan, à Sheikh Jarrah, au Mont des Oliviers, à Ras al-Amud, Musrara et Mamilla et pour construire des sites touristiques qui propagent des justifications messianiques de la colonisation israélienne. Cette année, le gouvernement a intensifié la confiscation du cimetière Bab al-Rahmah, un cimetière vieux de plusieurs siècles à l’extérieur de la vieille ville, sous prétexte de l’incorporer au Parc national des Murs de Jérusalem. En 2017, la municipalité de Jérusalem a publié un plan pour confisquer 1 300 m2 de terre près d’une mosquée à Ras al-Amud pour construire un centre d’accueil des visiteurs du cimetière juif du Mont des Oliviers. L’exemple peut-être le plus connu de la destruction israélienne à des fins touristiques est la construction du Parc de l’indépendance et du Musée de la tolérance à Mamilla. Les deux sont situés sur ce qui était autrefois le cimetière Mamilla, qui, comme l’a écrit l’historien Rashid Khalidi « est fameux pour être devenu le lieu de sépulture des compagnons du prophète Muhammad morts pendant ou après les campagnes militaires de l’état musulman naissant dans la région ».
Les efforts israéliens pour effacer la propriété et l’histoire palestiniennes ne sont pas limités aux quartiers de Jérusalem déjà mentionnés. Pendant des années, le gouvernement israélien a confisqué des terres dans la vallée de Crémisan pour créer le Parc Emek Refaim, un parc national israélien aux environs de Jérusalem qui célèbre « les paysages agraires historiques » et la « culture traditionnelle » . Walaja, un village adjacent à la vallée de Crémisan, a été particulièrement touché par ces confiscations et les restrictions aux déplacements des Palestiniens qui les accompagnent. Plus récemment, les autorités israéliennes ont construit un nouveau checkpoint pour empêcher les résidents d’accéder à la source historique de Wallaja pour que les Israéliens puissent en jouir comme partie du parc Emek Refaim.