Israël arrête des dizaines de Palestiniens lors de raids nocturnes en Cisjordanie

Des arrestations massives ont lieu tandis que l’armée émet des ordres d’évacuation aux familles du camp de Nur Shams, leur donnant trois heures pour partir.

Les résidents du camp de Nur Shams en Cisjordanie occupée ont reçu l’ordre d’évacuer leurs maisons le 26 février 2025 tandis que l’armée israélienne poursuivait son agression. [Maldi Mohammed/AP Photo]

L’armée israélienne a arrêté des dizaines de Palestiniens dans le cadre d’une expansion de ses opérations militaires à travers la Cisjordanie occupée.

Au moins 50 personnes ont été arrêtées lors de raids nocturnes, d’après la Société des Prisonniers Palestiniens (SPP) et la Commission des Affaires des Détenus et Ex-Détenus, toutes deux citées mercredi dans un rapport de l’agence de presse palestinienne Wafa.

D’après le rapport de Wafa, l’armée a rassemblé les gens pour interrogatoire dans les gouvernorats d’Hébron, Tulkarem, Qalqilya, Naplouse, Ramallah, Bethléem, Jéricho et Tubas.

Dans le cadre de cette campagne, les troupes israéliennes ont fait irruption dans l’école Majed Abu Sharar dans la ville de Dura près d’Hébron et ont arrêté deux élèves, a dit mercredi le Bureau de Presse des Prisonniers Palestiniens.

Ces nouvelles arrestations ont porté le nombre de Palestiniens détenus depuis octobre 2023 en Cisjordanie par l’armée israélienne à plus de 14.500, y compris ceux qui ont été libérés plus tard, d’après les associations palestiniennes.

Ce chiffre ne comprend pas ceux qui ont été arrêtés dans la Bande de Gaza, dont le nombre est estimé à plusieurs milliers.

Les arrestations massives sont intervenues dans le cadre de l’intensification de l’offensive militaire israélienne en Cisjordanie qui a commencé après l’accord de cessez-le-feu à Gaza il y a un mois.

L’offensive a vu au moins 62 Palestiniens tués et environ 40.000 personnes évacuées en un mois des camps de Jénine, Tulkarem et Nur Shams en Cisjordanie.

Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, a dit mercredi que la Cisjordanie occupée était maintenant un « champ de bataille » confronté à un « débordement alarmant » de la guerre à Gaza.

Entre-temps, l’armée israélienne a émis de nouveaux ordres d’évacuation pour les résidents du camp de Nur Shams, qui se trouve à l‘est de la ville de Tulkarem, avant la démolition prévue de 11 immeubles résidentiels.

D’après Wafa, les forces israéliennes n’ont donné aux résidents que trois heures pour évacuer leurs logements. On a vu les familles quitter leurs maisons en emportant les quelques affaires qu’elles avaient pu prendre.

Dimanche, l’armée israélienne a envoyé des tanks dans le camp de réfugiés de Jénine, premier déploiement de ce genre depuis la répression de la deuxième Intifada en 2002, annonçant un « séjour prolongé » pour combattre les groupes armés palestiniens pendant l’année à venir.

Le Ministère palestinien des Affaires Étrangères et des Expatriés a dit que cette démarche était la poursuite par Israël de ses « génocide, déplacement et annexion ».

Cependant, l’Autorité Palestinienne a condamné l’obstruction répétée des ambulances en Cisjordanie par les forces israéliennes, les accusant de violer le droit humanitaire international.

L’instance dirigeante de l’AP a annoncé d’autres problèmes à venir à l’approche du saint mois du Ramadan pour les Musulmans, qui doit commencer samedi, signalant que les autorités israéliennes s’apprêtaient à « imposer une politique répressive sans précédent » pour isoler encore plus Jérusalem Est occupée et ses environs palestiniens.

Elle a dit qu’Israël mettrait des limites au nombre de fidèles musulmans ayant accès à l’enceinte de la Mosquée al-Aqsa. L’armée a déjà déployé 3.000 personnes armées aux checkpoints qui entourent Jérusalem Est et a resserré son étreinte sur 82 checkpoints militaires.

Au moins 924 Palestiniens ont été tués et plus de 7.000 blessés par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée d’après le ministère palestinien de la Santé.

En juillet 2024, la Cour Pénale Internationale a déclaré que les décennies d’occupation par Israël de la terre palestinienne était illégale et qu’elle exigeait l’évacuation de toutes les colonies existant en Cisjordanie, y compris Jérusalem Est.