Dans une série de témoignages, des Palestiniens de Jaffa et Lydd racontent les jours terrifiants pendant lesquels la violence des colons et de la police a submergé leurs villes.
Les forces israéliennes tirant dans la jambe d’un garçon palestinien de 14 ans, et, alors qu’il était évacué à l’hôpital, le voir traîné à nouveau par la police, qui commence à le frapper. La police des frontières et les colons organisant une attaque coordonnée sur une mosquée. Une mère palestinienne regardant deux Israéliens frapper son fils, qui continue depuis à avoir des cauchemars et des difficultés à dormir.
Ce ne sont que quelques-uns des incidents racontés dans des récits déchirants de témoins, montrés ici pour la première fois, des Palestiniens des villes dites mixtes de Jaffa et de Lydd, qui ont vécu des violences sévères tant de la part des forces de sécurité israéliennes que des civils en mai dernier, quand des tensions à propos des expulsions forcées à Sheikh Jarrah ont débordé en une guerre de 11 jours sur Gaza et une agitation généralisée dans toute la région Israël-Palestine.
[« Témoignages de Jaffa/Lydda – Mai 2021 » de 972 Magazine https://vimeo.com/711621614]
Les témoignages ont été rassemblés dans les mois qui ont suivi mai 2021 par un groupe ad hoc de militants, de journalistes et de réalisateurs palestiniens et israéliens. Pendant ce film de 40 mn, nous entendons des mères, des fils, des pères et des époux raconter les confrontations terrifiantes avec les colons qui avaient été amenés en bus depuis la Cisjordanie occupée, avec la police israélienne et — dans un thème commun — avec des groupes faits de civils armés et de la police agissant apparemment de concert.
Plusieurs interviewés s’effondrent en larmes en revivant les moments pendant lesquels ils ont vu un être cher frappé, ou pendant lesquels ils ont craint pour la sécurité d’un enfant. L’assassinat de Musa Hassuna de Lydd dans les mains d’un Israélien juif début mai 2021 reste à vif ; et également le sentiment omniprésent que la police israélienne ne représente pas un moyen de protection, mais une menace active à la sécurité des citoyens palestiniens d’ Israël.
Alors qu’une interviewée, Suheir Hamdouni, approche de la fin de son témoignage, elle décrit comment elle a dû passer Ramadan loin de ses enfants, qui ne pouvaient pas retourner à la maison par crainte pour leur sécurité. Même maintenant, elle semble incrédule devant ce qu’elle et sa famille ont subi. « Seul Dieu sait », dit-elle, en larmes, « comment nous avons survécu à cette semaine ».