Des manifestants étudiants interrompent la remise des diplômes de l’université de Michigan

Certains manifestant leur solidarité avec Gaza, d’autres avec Israël, les étudiants ont agité des drapeaux et scandé des slogans

Des étudiants manifestant leur solidarité avec Gaza ont agité des drapeaux palestiniens et des keffiyehs et scandé des slogans contre la guerre lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’université de Michigan samedi dernier.

Des vidéos sur les réseaux sociaux ont montré des étudiants revêtus de leur robe de fin d’études et apparaissant en scandant : « Bombes israéliennes, c’est UMich [Université du Michigan] qui paie ! » et « Combien d’enfants avez-vous tué aujourd’hui ? ». Une photo a montré un avion déployant une bannière au-dessus de l’université avec le message « Désinvestissez d’Israël maintenant ! Libérez la Palestine ! ».

Selon The Associated Press, une autre bannière disait : « Il ne reste plus d’universités à Gaza ».

À un moment, plusieurs diplômés sont venus organiser un débrayage de la cérémonie, agitant des drapeaux palestiniens et portant des keffiyehs, pendant que les étudiants spectateurs applaudissaient.

La manifestation, comme de nombreuses autres manifestations étudiantes dans les universités américaines, prend place au milieu de la guerre mortelle d’Israël contre Gaza depuis que les attaques du Hamas le 7 octobre ont tué plus de 1100 Israéliens. En réponse, les forces israéliennes ont tué plus de 34 000 Palestiniens dans tout Gaza, tout en déplaçant les 2 millions de survivants dans l’étroite Bande, avec une famine causée par les restrictions israéliennes sur l’aide.

Israël a aussi détruit toutes les universités de Gaza, et a tué au moins 5479 étudiants, 261 enseignants et 95 professeurs d’université, selon les Nations Unies qui ont condamné les actions d’Israël en les qualifiant de « scholasticide ».

Aucune arrestation n’aurait eu lieu à l’université du Michigan pendant la cérémonie, qui comprenait des dizaines de milliers de participants, dit The Associated Press, ajoutant que le Secrétaire de la marine américaine, Carlos Del Toro, s’est adressé à la foule, disant à un moment : « Mesdames et messieurs, si vous pouvez, merci de tourner votre attention vers le podium ».

Lors de la prestation de serment des diplômés des forces armées, Del Toro a dit qu’ils « protégeraient les libertés que nous chérissons tant », y compris « le droit de manifester pacifiquement », selon The Associated Press.

Lundi, les étudiants de l’université du Michigan ont établi un campement de solidarité palestinienne sur le campus et ont appelé l’université à désinvestir des compagnies investissant en Israël. Le campement a été organisé par Tahrir, une coalition de plus de 80 organisations y compris la section de l’université de Jewish Voice for Peace [Voix juive pour la Paix] et de Students Allied for Freedom and Equality [Étudiants alliés pour la liberté et l’égalité], rapporte le quotidien Michigan Daily.

Des photos en ligne montraient divers panneaux peints à la main sur le campement dont certains disant : «  Enseignants et personnel de l’université pour la libération » et « L’apartheid n’est pas kasher! Les juifs réclament le désinvestissement ! »

Vendredi, la police a arrêté un manifestant pro-palestinien à l’extérieur du Musée des Beaux-Arts de l’université du Michigan, rapporte le quotidien Detroit News, ajoutant que la police a utilisé un spray chimique pour disperser les étudiants. Selon un porte-parole de l’université qui a parlé au journal, un dîner avait lieu au musée le vendredi pour célébrer les personnes recevant des diplômes honorifiques de l’université.

Une vidéo a été mise en ligne, qui montrait Sarah Hubbard, présidente du bureau des régents de l’université, saluant et semblant filmer les étudiants de l’intérieur du musée tandis qu’ils scandaient : » Régente Hubbard, vous ne pouvez pas vous cacher, vous subventionnez un génocide !».

Au cours des dernières semaines, plus de 2000 personnes ont été arrêtées pendant des manifestations de solidarité palestinienne et anti-guerre sur les campus des universités américaines. Les dirigeants des universités ont été sévèrement critiqués dans tout le pays pour avoir autorisé les forces de police à faire des arrestations sur le campus, dont beaucoup ont été exécutées avec violence.

À l’université de Virginie, 25 personnes ont été arrêtées samedi pour intrusion après un affrontement de la police avec des manifestants pro-palestiniens qui ont refusé d’enlever des tentes du campus.

À l’université Columbia de New York, le Columbia Spectator a rapporté que la police avait utilisé des grenades paralysantes contre les manifestants anti-guerre lorsqu’elle a procédé à des arrestations. Le bureau du procureur de district de Manhattan a confirmé qu’un officier de police avait tiré un coup de feu pendant les arrestations.

À l’université de Californie à Los Angeles, des vidéos en ligne montraient la police en équipement anti-émeute tirant des balles en caoutchouc sur le campus, et des manifestants étudiants anti-guerre ont dit que de multiples personnes avaient été atteintes à la tête.

D’autres vidéos apparaissant en ligne au cours de la semaine ont montré de nombreux enseignants de diverses universités violemment arrêtés par la police. Dans un post sur X, Steve Tamari, un historien du Moyen-Orient de 65 ans à l’université du Sud de l’Illinois à à Edwardsville, a dit qu’il avait été «  écrasé et broyé par le poids de plusieurs officiers de police du compté de St Louis, puis trainé à travers le campus par la police ». En plus de côtes cassées, Tamari a dit avoir eu la main brisée.