Les pertes comprennent des femmes, des enfants et des journalistes, près d’une semaine après la rupture du cessez-le feu par Israël
Des frappes aériennes israéliennes ont tué au moins 65 personnes à Gaza au cours des dernières 24 heures, dont des femmes, des enfants et deux journalistes, a dit lundi, l’autorité palestinienne de la santé, près d’une semaine après la rupture du cessez-le feu avec le Hamas par Israël .
Les Palestiniens de Gaza ont de nouveau fui pour sauver leur vie après le lancement par Israël de sa nouvelle offensive sur le territoire , qui a démarré mardi la semaine dernière avec une vague de frappes aériennes qui a tué environ 700 personnes , des civils pour la plupart, mettant fin à deux mois de calme relatif, selon le ministère palestinien de la santé du territoire dirigé par le Hamas.
Hossam Shabat, un journaliste de la chaîne Al Jazeera Mubasher, a été tué lundi dans le nord de Gaza. Des témoins ont dit au réseau que sa voiture avait été ciblée dans l’est de Beit Lahiya.
Plus tôt dans la journée, Mohammad Mansour, un reporter qui travaillait pour Palestine Today, a été tué par une frappe aérienne israélienne à Khan Younis, au sud de Gaza.
Selon des témoins, Mansour a été visé « dans sa maison avec sa femme et son fils » sans avertissement préalable.
Les forces de défense d’Israël n’ont pas fait de commentaire.
Au moins 208 journalistes et travailleurs des médias ont été tués dans des attaques israéliennes depuis octobre 2003, selon le Syndicat palestinien des journalistes.
Des infirmiers palestiniens disent qu’une frappe israélienne a touché lundi une école de la bande de Gaza où des personnes déplacées s’abritaient, tuant au moins quatre personnes dont un enfant.
18 autres personnes ont été blessées par la frappe de lundi dans le camp de réfugiés aménagé à Nusseirat, d’après l’hôpital al-Awda, qui a reçu les blessés. Trois autres hôpitaux avaient précédemment rapporté la mort de 25 personnes tuées par des frappes israéliennes dans la nuit et lundi.
Il n’y a pas eu de commentaire immédiat de l’armée israélienne, qui dit qu’elle ne cible que des combattants et tente d’éviter de blesser des civils.
Par une frappe aérienne israélienne distincte, dimanche soir, l’hôpital Nasser, le plus grand établissement médical du sud de Gaza, a été touché, cinq personnes ont été tuées dont un dirigeant politique du Hamas.
L’armée israélienne a dit que son attaque résultait d’un système de renseignement très développé et utilisait des munitions précises pour minimiser les nuisances sur le site.
Le Hamas a confirmé qu’un membre de son bureau politique, Ismaïl Barhoum, avait été tué. Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a confirmé que Barhoum était la cible.
La chaine de TV al-Aqsa du Hamas a dit que Barhoum était en traitement à l’hôpital pour des blessures reçues lors d’une précédente attaque. Un autre dirigeant du Hamas, Salah al-Bardawil, a été tué par une frappe aérienne israélienne dimanche à Khan Younis. Bardawil et Barhoum étaient tous deux membres du bureau politique de 19 personnes, l’entité décisionnelle du groupe, dont 11 ont été tués depuis le début de la guerre fin 2023, selon les sources du Hamas.
La frappe de dimanche sur l’hôpital Nasser a été la seconde sur un équipement de santé de Gaza. Vendredi, Israël a bombardé l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne , dans le centre de Gaza, qui est le seul hôpital de Gaza traitant le cancer et qui avait déjà été gravement endommagé par des frappes aériennes israéliennes depuis octobre 2023.
Le docteur Tanya Haj-Hassan, bénévole d’une équipe d’aide médicale aux Palestiniens (MAP) qui intervient à l’hôpital Nasser, a dit que les soignants du service des urgences s’attendaient à recevoir des blessés lorsqu’une explosion massive a secoué le bâtiment.
« Tout le monde est sorti en courant pour voir ce qui était arrivé jusqu’à ce qu’un de mes collègues crie : « Ils ont touché le bloc opératoire », a dit Haj-Hassan dans un message vocal. « Il y avait tellement de fumée et de de feu. J’ai couru jusqu’au bâtiment voisin, où se trouve le service de pédiatrie ICU, juste pour attraper mon appareil portable à ultrasons et quelques affaires, sachant que nous allions recevoir des blessés.
« Tandis que je sortais, j’ai pu voir le feu sur le deuxième niveau du bâtiment »
Steve Cutts, le directeur général de MAP, a dit que l’attaque « démontrait une fois de plus qu’aucun lieu de Gaza n’est en sécurité ».
Cutts a dit qu’un garçon de 16 ans en convalescence après une opération a aussi été tué et qu’au moins huit personnes, dont du personnel médical, ont été blessées.
Le Comité International de la Croix Rouge a dit que son bureau dans le sud de la bande de Gaza avait été endommagé lundi par un projectile explosif, ajoutant qu’aucun membre du personnel n’avait été blessé.
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a dit que le but de la guerre était de détruire le Hamas en tant qu’entité militaire et de gouvernement. L’ambition de la nouvelle campagne était de forcer le groupe à rendre les derniers otages, a-t-il dit la semaine dernière.
Lundi, la branche armée du Hamas a publié une vidéo montrant deux otages israéliens détenus à Gaza depuis l’attaque des combattants palestiniens contre Israël, le 7 octobre 2023.
L’enregistrement, qui dure un peu plus de trois minutes et dont la date exacte d’enregistrement n’a pas pu être vérifiée, montre deux hommes assis par terre parlant hébreu à un otage qui a depuis été libéré, lui demandant de relater ce qu’il a vécu en captivité de manière à accélérer leur libération.
Parallèlement, des représentants officiels disent que l’Égypte a introduit une nouvelle proposition pour essayer de remettre en place le cessez-le feu.
Selon ce plan, le Hamas libèrerait cinq otages vivants, dont un Américain-israélien, en échange de la permission par Israël de laisser entrer dans la bande de Gaza l’aide humanitaire et une pause d’une semaine dans les combats, a dit lundi un représentant égyptien officiel. Israël libèrerait aussi des centaines de prisonniers palestiniens.
Un représentant du Hamas a dit que le groupe avait « répondu positivement » à cette proposition, sans donner de détails.
Le ministère de la santé de Gaza a dit qu’au moins 50 082 Palestiniens avaient été tués à Gaza et que 113 408 avaient été blessés, depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque de combattants du Hamas en Israël en octobre 2023 dans laquelle ils ont tué 1 200 personnes, civiles pour la plupart, et pris 251 otages.