Communiqué du Collectif pour la Palestine de SciencePo Strasbourg suite à la répression policière

« Nous appelons les membres de l’administration, les enseignant-es et toutes autres personnes et personnalités à dénoncer cette honteuse répression et à rejoindre la mobilisation pour : la fin immédiate de la répression, l’arrêt du partenariat avec l’« université » Reichman, situation largement documentée et sourcée, et la création d’un comité éthique pour permettre d’étudier l’ensemble des partenariats. »

Communiqué du Collectif pour la Palestine de SciencePo Strasbourg :

« Ce vendredi 31 janvier, après une AG dans un amphithéâtre rempli la veille, le blocage de Sciences Po Strasbourg a été reconduit. Une centaine d’étudiant-es ont été de nouveau réprimés, cette fois-ci dans une violence complète sous les yeux d’un responsable de l’Unistra.

Des étudiant-es ont été bousculés, frappés, humiliés, insultés et intimidés, plusieurs ont été blessés jusqu’au sang, comme l’attestent les photos ci-dessous, par les CRS, qui refusent de transmettre et de montrer leur RIO pourtant obligatoire. Une professeure, venue pour être témoin, a été attrapée, bousculée et trainée pour qu’elle ne puisse pas voir leurs exactions.

L’Université est le lieu de la libre expression, organisation et mobilisation étudiante. Elle doit aussi protéger ses étudiant-es des agressions. Aujourd’hui, Michel Deneken, président de l’Unistra, a autorisé l’usage d’une force disproportionnée sur ses étudiant-es et professeurs, pour les aggresser. Soutien à la première heure d’Emmanuel Macron, il participe à la répression organisée de toutes les voix dénonçant le génocide commis en Palestine. Hier c’était la première fois qu’une répression policière a eu lieu à Sciences Po Strasbourg, aujourd’hui c’est la première fois qu’il y a des violences policières, et demain ?

Nous nous sommes ensuite retrouvé-es dans la matinée dans l’amphi A pour des débats, des formations et des échanges, dans un climat calme et cordial, avec de nombreux-es professeurs. Ces échanges ont été perturbés et stoppés par l’intrusion de CRS dans l’amphithéâtre, utilisant l’alarme d’évacuation. Ils ont ainsi évacué les 150 étudiant-es et professeur-es venus dans l’amphithéâtre en soutien face aux violences de ce matin. Nous dénonçons cette intrusion sur nos lieux d’études de la police, et la répression de l’organisation de la mobilisation.

Nous rappelons que notre large mobilisation fait suite au passage en force d’une direction qui n’écoute plus les membres de sa communauté, dénoncée par la démission de près de la moitié des enseignant-es élu-es au Conseil d’Administration.

Nous appelons les membres de l’administration, les enseignant-es et toutes autres personnes et personnalités à dénoncer cette honteuse répression et à rejoindre la mobilisation pour : la fin immédiate de la répression, l’arrêt du partenariat avec l’« université » Reichman, situation largement documentée et sourcée, et la création d’un comité éthique pour permettre d’étudier l’ensemble des partenariats.

Nous sommes force de propositions, c’est à la direction de les entendre et d’accepter un vrai dialogue et un débat avec des arguments fondés, comme le veut la pratique universitaire.

Notre détermination est infaillible, totale et inconditionnelle ! Nous ne céderons sous aucune menace ni répression, car nous sommes majoritaires et organisés. »

Collectif pour la Palestine de SciencePo Strasbourg

Communiqué de l’intersyndicale :

« Nos organisations syndicales ont appris ce matin qu’une nouvelle intervention policière a eu lieu ce vendredi 31 janvier au matin à Sciences Po Strasbourg, après celle de la veille. Cette intervention a été particulièrement violente : plusieurs étudiant•es ont été blessé es et au moins une enseignante a été brutalisée.

Nous adressons notre soutien aux personnes qui ont été violentées et blessées ainsi qu’à toutes celles qui ont été choquées par cette intervention. Nous insistons sur l’extrême gravité des faits qui ne consistent plus cette fois au déblocage par la police d’un bâtiment mais à l’intervention de forces de l’ordre au sein d’un bâtiment, dans un amphithéâtre, lieu de transmission du savoir, d’échange et de débat. Une ligne rouge a été franchie.

Nous dénonçons le choix du président M. Deneken de faire une fois de plus appel aux forces de police, en contradiction totale avec l’esprit des franchises universitaires et avec la lettre de la loi qui donne aux étudiantes et étudiants « la liberté d’information et d’expression à l’égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels » qu’ils et elles « exercent à titre individuel et collectif ».

Ces dernières années, l’usage de la force pour réprimer tout mouvement légitime de contestation a été la réponse permanente de la Présidence. Notre université se doit d’être un lieu de débat et de respect de la liberté académique et, plus généralement, de la liberté d’expression. Elle doit être aussi un espace de défense et d’illustration de la démocratie. Celle-ci a été mise en cause par des décisions ayant conduit à la démission d’un nombre important d’élu es au Conseil d’Administration de Sciences Po Strasbourg.

Notre université ne peut être en aucun cas un lieu où un président cherche à étouffer un débat légitime par la force de la matraque.

Nous tenons à porter à la connaissance de l’ensemble des collègues le communiqué du collectif Sciences Po Palestine Strasbourg par lequel nous avons appris cette intervention policière et ses conséquences. »

Sud éducation Alsace, Fédération Syndicale Étudiante Strasbourg,

SNESUP-FSU Strasbourg, SNCS-FSU Strasbourg,

SNASUB-FSU,

AES Strasbourg, Solidaires étudiant-e-s Strasbourg,

SNPTES-UNSA, UNSA-ITRF-BIO