Les historiens devraient-ils prendre position sur des questions sujettes à controverse dans les actualités ? Telle était la question soulevée samedi après-midi dans une salle où se pressaient plus de….
Les historiens devraient-ils prendre position sur des questions sujettes à controverse dans les actualités ? Telle était la question soulevée samedi après-midi dans une salle où se pressaient plus de cent historiens lors de l’assemblée annuelle de l’Association Historique Américaine qui se transforma en table ronde pour débattre sur cette question : « Quelle est la Responsabilité des Historiens face au Conflit Israélo-Palestinien ? ». Cette table ronde fut précipitament réunie ces derniers mois après que des militants eurent demandé à l’AHA d’approuver deux résolutions anti-israéliennes.
Le jury, parrainé par l’Organisation des Historiens Radicaux du Centre Atlantique (MARHO), filiale de l’AHA, était composé d’universitaires favorables aux résolutions. Mais, alors que le jury était unanime, l’assistance ne l’était pas. Au cours de l’après-midi, plusieurs historiens, dont David Greenberg de Rutger, se levèrent pour faire objection. Leur argumentation soutenait qu’il serait imprudent et provocateur pour l’AHA d’approuver des résolutions critiquant Israël. Un tract sorti par un groupe se dénommant « Historiens Contre les boycotts Académiques » déclara que « des boycotts académiques qui visent des groupes particuliers d’universitaires au motif qu’ils peuvent être impliqués dans des actions de leurs gouvernements ne manquent pas de tous nous contraindre ». Un autre groupe s’opposant aux résolutions, l’Alliance pour la Liberté Académique, émit une déclaration publiée sur HNN.
Les défenseurs des résolutions, parrainés par les Historiens Contre la Guerre (HAW), admirent que beaucoup de leurs membres voulaient soutenir un boycott mais que le groupe en tant que tel s’était déclaré contre pour des raisons tactiques, selon Van Gosse de HAW. Les deux résolutions que HAW veut faire approuver par l’AHA ne mentionnent pas spécifiquement de boycotts. (Une pétition soutenant expressément un boycott avait été proposée en automne par Elizabeth Bishop ; elle fut rejetée en novembre pour examen par l’AHA après que des responsables eurent découvert que le soutien requis d’au moins quinze membres n’était pas atteint.)
Deux anciennes présidentes de l’AHA – Barbara Weinstein, membre du jury, et Nathalie Davis, qui était dans l’assistance – dirent qu’elle soutenaient les résolutions. Les autres membres du jury comprenaient Carolyn Eisenberg « la Rousse » de Hofstra, Linda Gordon de NYU, Joel Beinin de Stanford, et Lena Dallasheh, collègue post-doctorat de l’Université de Rice. Beinin et Dallasheh dirent toutes deux que cette question les touchait personnellement. (Vous vous rappelez la réclamation féministe disant le personnel est politique?) Beinin révéla que des membres proches de sa famille avaient vécu quarante ans en Israël. Dallasheh est palestinienne.
Comme vous pouvez en juger par vous mêmes, le sujet devint brûlant au fur et à mesure que la réunion avançait, elle dura plus de deux heures.
– Une Vive Discussion Eclate à la Table Ronde sur les Résolutions Anti-israéliennes
– Joel Beinin : Un Boycott d’Israël N’a Rien à Voir avec l’Anti-Sémitisme