L’association d’architecture Architectes pour Gaza a lancé l’Université Mondiale de Gaza pour offrir un enseignement gratuit aux étudiants en architecture frappés par le conflit entre Israël et le Hamas.
Architectes pour Gaza (APG), association conduite par des architectes et les enseignants de l’université de Westminster, Nasser Golzari et Yara Sharif, a révélé au début du mois qu’elle mettait en place une Université Mondiale de Gaza.
APG projette d’utiliser l’Université Mondiale de Gaza comme un tremplin pour prodiguer un enseignement gratuit aux étudiants en architecture à Gaza qui ne peuvent poursuivre leurs études à cause du conflit en cours.
Cela fait suite aux nombreuses universités détruites ou endommagées dans la Bande de Gaza, dont l’Université Israa qui a été soufflée dans une explosion en janvier.
« L’Université Mondiale de Gaza est un appel au soutien académique »
Dans son annonce de la création de l’Université Mondiale de Gaza, APG a demandé aux professionnels et enseignants d’architecture d’offrir leur aide au financement et à l’organisation d’un tutorat.
« L’Université Mondiale de Gaza est un appel au soutien académique aux étudiants et au personnel universitaire à Gaza », a dit Sharif à Dezeen.
« Elle invite universitaires, professionnels et étudiants à témoigner de leur intérêt pour ce principe et espère offrir une certaine aide aux étudiants en différentes spécialités et faciliter la conclusion de leurs études. »
Sharif et Golzari ont créé APG en novembre de l’année dernière au milieu des attaques incessantes d’Israël sur Gaza, menées à la suite d’un assaut de grande ampleur des militants du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
L’association a publié une déclaration en ligne, appelant à une action immédiate pour reconstruire Gaza, qui a été signée par plus de 1.200 personnes.
Parmi les signataires, on trouve Lesley Lokko et Angela Brady.
Dans cette déclaration, APG a condamné la « violence spacio-cidaire » et exigé un cessez-le-feu permanent à Gaza.
Dans la liste des signataires, on trouve l’ancienne présidente de RIBA, Angela Brady, l’architecte écossaise Kate Macintosh, l’architecte Sean Griffiths, l’enseignant Lesley Lokko, l’historienne d’architecture Jane Rendell et l’enseignant Shumi Bose.
Depuis son lancement, APG s’est agrandie jusqu’à environ trois cents architectes, planificateurs et environnementalistes, principalement basés au Royaume Uni, qui veulent offrir aide et soutien aux Palestiniens de Gaza au milieu du conflit Israël-Hamas.
L’Université Mondiale de Gaza n’est pas actuellement accréditée, mais elle cherche des moyens d’offrir des cours validés par le ministère palestinien de l’Éducation. La plateforme est dirigée par les architectes Nishat Awan, Shumi Bose et Samir Pandya.
Elle prévoit de fournir un enseignement en ligne et avec des « regroupements physiques » à ceux qui, à Gaza, étudient l’architecture et suivent des cours en lien avec l’architecture. A l’avenir, elle a l’intention d’étendre son offre à toute la Palestine.
« Considérant l’ampleur des destructions de tant de bâtiments et d’institutions éducatives gazaouies, nous mettons en place des regroupements interdisciplinaires pour permettre aux étudiants locaux de poursuivre leur éducation sous quelque forme possible que ce soit », a dit APG.
« Peut-être ne serons nous pas capables de fournir des réponses immédiates à tous les besoins, mais nous sommes engagés à (re)construire pour l’avenir. »
La moitié des bâtiments de Gaza sont détruits ou endommagés
Le 30 janvier, on a rapporté qu’au moins la moitié des bâtiments de Gaza avaient été détruits ou endommagés dans le conflit.
La plus grande partie de la population de la Bande de Gaza a été obligée de s’enfuir de chez elle. Environ 1.7 millions de Palestiniens ont trouvé refuge dans des abris de fortune ou des sites informels.
Tout en installant l’Université Mondiale de Gaza, APG développe d’autres stratégies pour aider à reconstruire Gaza, dont un dispensaire mobile et un prototype d’auto-construction qui utilise des barres d’armature, de l’argile et des gravats.
« Actuellement, le projet de reconstruction consiste à observer les principes de reconstruction à l’échelle d’un quartier urbain, à aborder des questions essentielles en lien avec le droit à la ville, le droit aux ressources, le droit à un logement et aussi le droit à un paysage qui implique les souvenirs, la culture et les rituels des gens », a dit Sharif.
« Notre approche va au-delà d’un ‘abri’ ou d’un logement temporaire, il fait appel au droit de Gaza à être reconstruite et défie l’urbicide en cours. »
La photographie est d’Emad El Byed sur Unsplash.