L’Université de Birzeit rejette la très récente tentative israélienne de restriction du droit fondamental des Palestiniens à l’éducation et son travail de sape contre la liberté académique et l’autonomie des….
L’Université de Birzeit rejette la très récente tentative israélienne de restriction du droit fondamental des Palestiniens à l’éducation et son travail de sape contre la liberté académique et l’autonomie des universités palestiniennes. Prévue pour prendre effet en mai 2022, la « Procédure pour l’Entrée et la Résidence des Étrangers dans la région de Judée Samarie » procure à l’armée israélienne d’immenses pouvoirs pour isoler les universités palestiniennes du monde extérieur et pour déterminer l’évolution future de l’enseignement supérieur palestinien.
La nouvelle directive procure à l’armée israélienne le droit absolu de choisir quels professeurs, chercheurs universitaires et étudiants peuvent être présents dans les universités palestiniennes, ainsi que d’imposer ses propres critères arbitraires sur l’autorisation des champs d’études et l’acceptabilité des qualifications. Elle requiert de chaque candidat qu’il-elle se soumette à un interrogatoire dans une mission diplomatique israélienne de son pays d’origine, tout en imposant de sévères obligations financières à celles-ceux sélectionnés pour entrer. Par ailleurs, la directive définit un plafond bas sur le nombre d’enseignants et étudiants étrangers (respectivement 100 et 150 par an) et limite la durée du poste à cinq années non-consécutives, déniant ainsi aux professeurs une embauche durable et une promotion. Par conséquent, certains professeurs et étudiants actuels, qui ne possèdent pas de permis de résident, peuvent être obligés de partir et les programmes universitaires devoir envisager leur incapacité à faire de nouvelles embauches et à entreprendre des recherches et des échanges universitaires collaboratifs. En clair, la directive met les universités palestiniennes en état de siège et les prive d’un contrôle élémentaire sur leurs décisions académiques.
L’attaque sur le droit à l’éducation et la liberté académique qu’incarnent ces procédures proposées font partie de l’agression continue sur les institutions palestiniennes d’enseignement supérieur depuis leur installation. Les étudiants, les professeurs et les employés de l’Université de Birzeit souffrent depuis des décennies d’une incessante campagne de l’armée israélienne qui comporte des fermetures imposées (dont l’une a fermé l’université pendant plus de quatre ans), des incursions sur le campus, des intimidations et des emprisonnements. Les actions de ce genre sont inséparables du régime, raciste et à plusieurs niveaux, d’apartheid et de la persécution qui dénie au peuple palestinien ses droits les plus fondamentaux, dont la liberté d’expression et la recherche d’un progrès et d’un développement scientifiques.
Nous appelons toutes les organisations académiques et de défense des droits de l’homme à se joindre à nous pour refuser ces procédures et exiger que les gouvernements du monde entier tiennent Israël, la puissance occupante, pour responsable de cette évidente violation du droit international, dont la Quatrième Convention de Genève (1949), le droit à l’éducation enchâssé dans l’Article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948) et l’Article 13 de la Convention Internationale des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (1966).
Ce moment est dangereux pour l’avenir de l’enseignement supérieur palestinien, mais c’est aussi un moment pour s’unir pour la justice, la liberté et l’égalité. Les universités palestiniennes, comme toutes les universités, sont des lieux de production de connaissance qui mettent en connexion les universitaires et les étudiants à travers le monde et les incitent à imaginer et à construire un avenir meilleur pour tou-te-s.
Soutenez nos efforts pour défendre le droit du peuple palestinien à l’éducation, sans contrainte ni intervention et persécution politiques. Travaillez avec nous à briser le siège que ces règles imposent à Birzeit et aux autres universités palestiniennes. Acceptez notre invitation à venir enseigner et étudier en Palestine. Aidez nous à exercer notre droit fondamental à l’éducation et à préserver l’autonomie institutionnelle que nous avons construite au cours de décennies en dépit de tous les obstacles.