Les forces israéliennes tuent un jeune Palestinien de 17 ans et confisquent son corps

Les forces israéliennes ont tué par balles Nasrallah Abdulafu Abdulfatah Qawasmeh, 17 ans, le 16 novembre au checkpoint militaire israélien entre Bethléem et Jérusalem, d’après les renseignements récoltés par Défense des Enfants International – Palestine. (Photo : avec l’aimable autorisation de la famille Qawasmeh)

Ramallah, le 17 novembre 2023 – Les forces israéliennes ont tué hier par balles un jeune Palestinien et on confisqué son corps.

Nasrallah Abdulafu Abdulfatah Qawasmeh, 17 ans, participait à un échange de tirs entre plusieurs Palestiniens armés et des soldats israéliens quand les forces israéliennes l’ont tué par balles vers 22 H. le 16 novembre au checkpoint militaire israélien entre Bethléem et Jérusalem au sud de la Cisjordanie occupée, d’après les renseignements récoltés par Défense des Enfants International – Palestine. Les autorités israéliennes ont confisqué le corps de Nasrallah.

« Les forces israéliennes ont intensifié la punition collective à l’encontre des familles des Palestiniens présumés avoir attaqué les forces israéliennes et des communautés tout entières en Cisjordanie occupée », a dit Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation à DCIP. « Détenir et interroger des membres de la famille et détruire les routes et les lignes d’électricité et canalisations d’eau dans les camps de réfugiés pour répondre à des attaques contre les forces israéliennes en territoire occupé constitue une violation du droit international. »

Deux autres Palestiniens armés ont été tués par balles par les forces israéliennes près de Nasrallah. Un soldat israélien a été tué et sept autres ont subi des blessures.

Après avoir tué Nasrallah et deux adultes palestiniens armés, les forces israéliennes ont mené un raid dans les maisons de ces trois familles et ont arrêté un certain nombre des membres de leur famille. Les forces israéliennes ont par ailleurs fermé un certain nombre de routes en Cisjordanie occupée, dont des routes conduisant à Hébron, et le trafic sur la Route 60, qui rejoint Bethléem, Jérusalem et Hébron.

53 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, d’après les renseignements récoltés par DCIP, quand l’armée israélienne a commencé à bombarder à grande échelle la Bande de Gaza sous le nom d’Opération Glaives de Fer.

Jusqu’ici cette année, les forces israéliennes et les colons ont tué au moins 93 enfants palestiniens en Cisjordanie occupée, d’après les renseignements réunis par DCIP. Les forces israéliennes et les colons ont tué à balles réelles 80 enfants palestiniens, neuf enfants palestiniens ont été tués dans des attaques par drone, et quatre enfants palestiniens ont été tués par des missiles depuis un hélicoptère d’attaque Apache fourni par les États-Unis.

Au moins 186 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et les colons depuis le 7 octobre en Cisjordanie occupée, d’après l’Office de l’ONU pour la Coordination des Affaires Humanitaires.

Selon le droit international, une force létale intentionnelle ne se justifie qu’en présence d’une menace directe sur la vie ou par crainte de graves blessures. Pourtant les enquêtes et les preuves réunies par DCIP suggèrent régulièrement que les forces israéliennes font usage d’une force létale contre les enfants palestiniens dans des circonstances qui peuvent s’apparenter à des assassinats extrajudiciaires ou volontaires.

Les forces israéliennes ont retenu les corps d’au moins 22 enfants palestiniens depuis juin 2016, d’après les renseignements collectés par DCIP. Trois corps de ces enfants ont depuis été rendus à leur famille, tandis que 19 corps d’enfants palestiniens sont toujours retenus par les autorités israéliennes.

La pratique des autorités israéliennes qui consiste à confisquer et à retenir les corps des Palestiniens est une violation du droit humanitaire international et du droit international des droits de l’homme, qui comporte l’interdiction absolue de traitements cruels, inhumains et dégradants, de même qu’il stipule que les parties dans un conflit armé se doivent d’enterrer les morts de façon honorable. Pour les familles, cette pratique s’apparente à une punition collective en violation du droit humanitaire international.

En septembre 2019, la Cour Suprême d’Israël a approuvé la pratique de confiscation des restes humains après plusieurs contestations juridiques de cette pratique. Le 27 novembre 2019, le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a ordonné que les corps de tous les Palestiniens présumés avoir attaqué des citoyens ou des soldats israéliens soient retenus et pas rendus à leur famille. D’après Adalah, Israël est le seul pays au monde à pratiquer cette politique de confiscation des restes humains.