2913 enfants palestiniens tués à Gaza avec l’approbation des Etats-Unis

Des gens recherchent des survivants et les corps des victimes parmi les décombres des bâtiments détruits lors des bombardements israéliens, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 octobre 2023. (Photo : Mahmud Hams / AFP)

Ramallah, 26 octobre 2023Près de3000 enfants palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé.

Les forces israéliennes ont tué 2913 enfants palestiniens à Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé de Gaza, en moins de trois semaines, depuis que l’armée israélienne a déclenché une offensive militaire massive sur la Bande de Gaza le 7 octobre, après que des groupes armés palestiniens ont tiré des roquettes vers Israël et franchi la clôture israélienne entourant Gaza, lançant des attaques à l’intérieur d’Israël.

« Les forces israéliennes commettent activement un crime de génocide contre le peuple palestinien dans la Bande de Gaza », a déclaré Brad Parker, avocat et conseiller politique principal à DCIP (Defense for Children International Palestine). « Les Etats-Unis ne se contentent pas de rester en attente, ils favorisent activement et soutiennent le plus grave des crimes selon le droit international, ce qui en rend complices les Etats-Unis. Les avions de guerre israéliens sont entièrement d’origine américaine et les munitions tuant des Palestiniens dans la Bande de Gaza sont, à une écrasante majorité, des armes fabriquées aux Etats-Unis. »

 Le nombre de morts et de blessés donnés par le ministère de la Santé à Gaza ne tient compte que des personnes admises dans les hôpitaux et on estime que 830 enfants palestiniens sont portés disparus sous les décombres des bâtiments détruits, indiquant que le nombre réel de morts est bien plus élevé. Aux Etats-Unis, le gouvernement Biden et le Congrès soutiennent à une écrasante majorité et inconditionnellement les attaques militaires israéliennes en cours à grande échelle, qui sont pour une large part exécutées avec des armes d’origine américaine et soutenues par les subventions militaires des contribuables américains.

Le 16 octobre, les députés Ayanna Pressley (MA-07), Cori Bush (MO-01), Rashida Tlaib (MI-12), André Carson (IN-07), Summer Lee (PA-12) et Delia C. Ramirez (IL-03) ont présenté la résolution Ceasefire Now [Cessez-le-feu maintenant !] (H.Res. 786) à la Chambre des députés, exhortant le gouvernement Biden à appeler à la désescalade et à un cessez-le-feu immédiats en Israël et Palestine, à envoyer de l’aide humanitaire et des secours à Gaza et à sauver autant de vies que possible. La résolution a actuellement le soutien de 18 membres du Congrès.

Hier, la Chambre des députés a voté massivement en faveur de H.Res. 771, une résolution exprimant la solidarité avec Israël et condamnant les attaques du Hamas et d’autres groupes armés ce mois-ci. Lors d’un vote par appel nominal hier au sein de la Chambre, 412 membres du Congrès ont approuvé la résolution, 10 ont voté « non », 6 ont voté « présent » et 5 n’ont pas voté.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies n’a toujours pas réussi hier à se mettre d’accord sur une résolution qui aiderait à mettre fin aux hostilités actives, ou à les suspendre, rejetant des résolutions opposées des Etats-Unis et de la Russie, deux membres permanents avec droit de veto.

Près de deux-tiers des établissements médicaux de la Bande de Gaza ont été complètement fermés, selon l’Organisation mondiale de la Santé, y compris 12 des 35 hôpitaux de Gaza.

Les médecins de Gaza rapportent de nombreux cas de varicelle, de gale et de diarrhée, particulièrement chez les enfants, car les Palestiniens n’ont pas accès à de l’eau propre, à l’hygiène de base ou à un système sanitaire, à cause de la fermeture complète de la Bande de Gaza par les autorités israéliennes, selon Al Jazeera.

Beaucoup de personnes sont réduites à boire de l’eau salée des puits agricoles, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Boire de l’eau salée soulève de graves inquiétudes sanitaires pour les bébés, les femmes enceintes, et les personnes souffrant de maladies rénales.

Le ministère de la Santé a aussi rapporté au moins 8000 nouveaux cas de coronavirus parmi les Palestiniens déplacés, dont beaucoup vivent dans des conditions d’extrême surpeuplement.

Les médecins palestiniens alertent aussi sur le fait que les réserves de combustible des hôpitaux étant très faibles, au moins 130 bébés prématurés sont en danger si leurs incubateurs s’arrêtent. De plus, environ 1100 personnes souffrant de déficience rénale, dont 38 enfants, dépendent de machines à dialyse pour rester en vie.

On estime qu’environ 1,4 million de Palestiniens de Gaza sont déplacés, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies

Depuis le 11 octobre à 14h, Gaza a vécu un blackout total d’électricité après que les autorités israéliennes ont coupé l’approvisionnement en électricité et combustible le 7 octobre et que la centrale électrique de Gaza a épuisé ses réserves, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies

Huit camions apportant de l’aide humanitaire, sur les 20 camions annoncés, sont entrés par le passage de Rafah avec de la nourriture, de l’eau, des fournitures médicales, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. 62 camions apportant de l’aide humanitaire ont été autorisés à entrer dans Gaza depuis le 21 octobre. Le combustible n’est pas inclus dans les livraisons d’aide.

Au moins 45% de toutes les unités d’habitation de la Bande de Gaza ont été endommagées ou complètement détruites depuis le 7 octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

34 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, selon la documentation collectée par DCIP (Defense for Children International Palestine), quand l’armée israélienne a commencé le bombardement à pleine échelle sur la Bande de Gaza, baptisé « Opération Epée de fer ».

Au moins 102 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et les colons en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

L’Etat d’Israël n’a d’autre choix que de faire de Gaza un endroit où, de manière temporaire ou permanente il sera impossible de vivre », a dit à un media israélien le Major General de réserve Giora Eiland. « Créer une sévère crise humanitaire à Gaza est un moyen nécessaire pour réaliser notre objectif. Gaza deviendra un lieu où aucun être humain ne peut exister. »

« Les animaux humains doivent être traités comme tels. Il n’y aura ni électricité, ni eau [à Gaza], il n’y aura que destruction. Vous avez voulu l’enfer, vous aurez l’enfer », a dit le Major Général Ghassan Alian, chef de la Coordination des activités du gouvernement dans les Territoires (COGAT).

Selon le droit international, le génocide est interdit : il consiste à assassiner délibérément un grand nombre de personnes d’une nation particulière ou d’un groupe ethnique particulier dans le but de détruire cette nation ou ce groupe, en totalité ou en partie. Le génocide peut être la conséquence d’assassinats ou de la création de conditions de vie qui sont si intolérables qu’elles amènent à la destruction du groupe.

Le droit humanitaire international interdit les attaques sans distinction et sans proportion et exige de toutes les parties d’un conflit armé de distinguer entre cibles militaires, civils et objets civils. Déployer des armes explosives dans des zones civiles densément peuplées constituent des attaques sans distinction et exécuter des attaques directes contre des civils ou des objets civils équivaut à un crime de guerre.

Les autorités israéliennes ont imposé une politique d’encerclement de la Bande de Gaza depuis 2007 en contrôlant strictement et en limitant l’entrée et la sortie des individus ; en maintenant des restrictions sévères sur les importations, y compris de nourriture, de matériaux de construction, de combustibles et d’autres items essentiels ; ainsi qu’en interdisant l’exportation. Israël continue à maintenir un contrôle complet sur les frontières, l’espace aérien et les eaux territoriales de la Bande de Gaza.