Ce qui s’est passé cette semaine à Amsterdam est maintenant assez clair. Mais d’abord un peu de contexte. Par Mouin Rabbani
Depuis plus de dix ans, les organismes de direction du football, la FIFA, Fédération Internationale des Associations de Football, et l’UEFA, l’Union des Associations Européennes de Football, ont constamment rejeté les demandes de suspension ou d’expulsion de leurs rangs de l’Association Israélienne de Football (IFA) et des clubs israéliens individuels de football.
Cette demande a été faite officiellement à de multiples occasions par l’Association Palestinienne de Football (PFA) à la FIFA et à l’UEFA, a qui divers militants et supporters, qui ont lancé la campagne Carton Rouge contre le Racisme Israélien, ont en plus demandé d’adopter des mesures contre l’IFA.
Les demandes de sanction du football israélien étaient fondées sur toutes sortes de motifs : qu’Israël est un État institutionnellement raciste et ne devrait pas être traité autrement que l’Afrique du Sud de l’apartheid (suspendue par la FIFA en 1961) et la Rhodésie (suspendue en 1970) ; que l’IFA comporte des clubs installés dans des colonies illégales dans les territoires palestiniens illégalement occupés ; que l’IFA discrimine les clubs palestiniens ; que les équipes de l’IFA discriminent les joueurs palestiniens ; qu’en 2019, Israël a empêché la coupe finale de la PFA d’avoir lieu en interdisant à l’équipe Khadamat de Rafah d’aller de la Bande de Gaza en Cisjordanie pour jouer contre le Balata FC ; qu’Israël a tué et mutilé des joueurs palestiniens ; que les clubs israéliens tolèrent systématiquement la conduite raciste et génocidaire de leurs supporters ; et quantité d’autres raisons, plus récemment qu’Israël commet un génocide contre les Palestiniens dans la Bande de Gaza, qui a provoqué la mort de nombreux joueurs, responsables et membres du personnel palestiniens.
Les pétitions de la PFA étaient fondées non seulement sur des principes généraux ou les traités internationaux sur les droits de l’homme, mais encore plus et avant tout, sur les propres règles de la FIFA et de l’UEFA, qui interdisent explicitement la conduite dans laquelle sont engagés Israël, l’IFA et diverses équipes de l’IFA.
A chaque occasion, la FIFA et l’UEFA ont rejeté les demandes de la Campagne Carton Rouge contre le Racisme israélien sous prétexte qu’on ne devrait pas mélanger sport et politique. Selon le même principe, à savoir que sport et politique doivent être strictement séparés, des équipes et des joueurs qui s’engagent dans des gestes de solidarité avec les Palestiniens, ou déploient des symboles tels que le drapeau palestinien, ont fait l’objet d’amendes et de sanctions.
Le Celtic de Glasgow, qui s’identifie fortement à la cause palestinienne, en est l’exemple le plus notoire. En 2014, il a été condamné à une amende de 16.000 livres sterling après que des supporters aient dressé le drapeau palestinien pendant un match de qualification pour la Ligue des Champions contre le KR Reykjavik d’Islande. En 2022, il a été condamné à une amende de 8.619 livres sterling après que des supporters aient déployé des centaines de drapeaux palestiniens pendant un match contre l’Hapoel Be’ersheva d’Israël. A cette occasion, les supporters du Celtic ont répondu en levant non seulement le montant total de l’amende, mais également une somme à six chiffres qui a été immédiatement versée à diverses associations caritatives palestiniennes.
Ailleurs, divers joueurs ont également été sanctionnés. Dans l’un de ces nombreux exemples, en janvier 2024, la Confédération Asiatique de Football a condamné Mahmoud Al-Mardi de Jordanie à une amende pour avoir affiché sur son maillot de corps le slogan « la Palestine est la Cause de l’Honorable » après avoir marqué un but contre la Malaisie pendant la Coupe d’Asie.
La position de la FIFA sur la stricte séparation entre sport et politique est, au moins en théorie, une proposition discutable, mais elle n’a jamais été appliquée de manière cohérente. Les Fans de l’Ajax par exemple, le club néerlandais qui a accueilli le Maccabi de Tel Aviv pour le match de l’Europa League du 7 novembre, a régulièrement agité d’immenses drapeaux israéliens pour soutenir leur équipe et ont pu constamment le faire librement. Ce n’est que lorsque les supporters des clubs opposés ont répondu en commençant à agiter des drapeaux palestiniens que les autorités du football ont pris la décision d’interdire les deux symboles.
Mais surtout, le raisonnement adopté par la FIFA et l’UEFA s’est finalement avéré être une totale imposture drapée dans une hypocrisie éhontée. En particulier : à quelques jours de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, et la FIFA et l’UEFA ont suspendu l’Union Russe de Football et tous les clubs de football russes sans exception. L’ensemble du processus a littéralement pris moins d’une semaine. Et, contrairement à l’interdiction des gestes de soutien aux Palestiniens, une solidarité explicite avec l’Ukraine et le déploiement très visible du drapeau ukrainien ont été pour le moins encouragés.
Quant à la dernière requête de la PFA, soumise en mai dernier et soutenue entre autres par la Confédération Asiatique du Football, pour que la FIFA sanctionne Israël sur toutes sortes de sujets, le président de la FIFA, Gianni Infantino, s’est assuré que son organisation bouge encore plus lentement que la Cour Pénale Internationale (CPI). Plus récemment, et après des mois à traîner des pieds et à refuser ne serait-ce que de mettre la pétition de la PFA sur l’agenda de la FIFA, Infantino a annoncé en octobre qu’une enquête serait menée pour étudier l’affaire de la PFA, mais a refusé de donner une date à laquelle celle-ci aurait lieu ni quand les résultats seraient annoncés. S’il s’était comporté de la même façon pour répondre à l’invasion russe de l’Ukraine, il aurait été démis plus vite que de dire « Infantino est instrumentalisé ».
C’est dans ce contexte, mais aussi celui de la très vieille et très étayée réputation de racisme génocidaire désinhibé des supporters du Maccabi de Tel Aviv, que les militants pro-palestiniens ont essayé de faire annuler la rencontre du 7 novembre avec l’Ajax-Maccabi de Tel Aviv. Ayant échoué comme c’était prévisible, les militants ont annoncé qu’ils organiseraient le jour de la rencontre une manifestation au stade de l’Ajax, l’ArenA Johan Cruijff. Tout aussi prévisible, ceci aussi a été rejeté par la municipalité et la police d’Amsterdam, qui ont ordonné aux militants de tenir leur manifestation dans un lieu à quelque distance du stade. Les militants ont accepté et leur manifestation a eu lieu sans incident.
La violence qui est parue dans les nouvelles ces derniers jours n’a pas débuté pendant ou après le jeu, mais plutôt la veille et même plus tôt. Plusieurs milliers de fans du Maccabi de Tel Aviv, comme c’est l’habitude pour des événements de ce genre, s’étaient envolés pour Amsterdam pour assister au jeu de leur équipe à l’étranger. Mais plutôt que de se conduire de façon responsable, ou de se comporter en hooligans contre les supporters de l’équipe opposée ou des gens qui passaient par là – phénomènes qui ne sont pas rares dans le monde du football – les supporters du Maccabi de Tel Aviv ont visé une toute autre cible : les arabes.
Non seulement les supporters du club israélien ont la réputation d’être d’un racisme génocidaire (leur devise est « Mort aux Arabes », assortie de l’incantation, « Que Ton Village Brûle »), mais nombre de ceux qui sont venus à Amsterdam ont servi l’année dernière dans la campagne génocidaire de l’armée israélienne contre les Palestiniens de la Bande de Gaza.
Persuadés qu’ils avaient les mêmes libertés que celles auxquelles ils étaient habitués en Israël, ils se sont mis à attaquer des maisons privées d’Amsterdam qui déployaient un drapeau palestinien en solidarité avec Gaza ; à agresser des individus d’apparence arabe, dont nombre de chauffeurs de taxi néerlando-marocains ; ils ont vandalisé un certain nombre de taxis, en détruisant un complètement; et plus généralement, raillant ceux qui étaient à portée de voix avec des slogans tels que « Nous Baiserons les Arabes », « Vas te faire foutre Palestine », « Que les FDI Gagnent pour Baiser les Arabes », et « Il n’y a Plus d’École à Gaza Parce qu’il n’y Reste Plus d’Enfants ».
Bref, ces terroristes étrangers – qui s’étaient armés de bâtons, de chaînes de vélo, et de divers autres outils – se sont déchaînés dans la capitale des Pays Bas, soumettant la ville et ses habitants à un règne de terreur raciste. A cet égard, @ashatenbroeke rapporte que, plusieurs jours avant le match, les groupes de discussion des militants pro-palestiniens avaient averti leurs membres de ne pas porter en public de keffiehs, de badges palestiniens, ou autres objets visiblement palestiniens parce que ce genre de personnes étaient physiquement agressées et se faisaient cracher dessus par les supporters du Maccabi de Tel Aviv.
En très grande partie, la police d’Amsterdam a laissé ses distingués invités israéliens poursuivre leur joyeuse randonnée et s’est empêchée d’intervenir. En réalité, il y a de nombreuses vidéos de voitures de police roulant simplement le long d’agressions physiques et d’incidents similaires, comme si les attaques sur des habitants par des voyous israéliens en visite étaient une conduite absolument normale. Dans un incident raconté par @ashatenbroeke qui a été filmé, des hooligans israéliens ont jeté une portion de frites mayo sur un individu, puis l’ont battu. A cette occasion, la police a pratiqué une arrestation – de l’individu agressé.
Comme l’heure du jeu approchait, les supporters israéliens ont été escortés jusqu’au stade par les forces de police d’Amsterdam, pratique apparemment habituelle dans ces circonstances, mais dans ce cas, vraisemblablement intensifiée étant donnée la très large condamnation du génocide d’Israël et les risques sécuritaires attenants. En chemin vers le stade, des gangs de supporters israéliens ont poursuivi leur comportement violent, tout en psalmodiant leur slogans génocidaires. Les forces de police d’Amsterdam ne sont pas moins racistes que leurs homologues ailleurs en Europe ou en l’occurrence en Occident, et n’ont pas arrêté un seul des hooligans israéliens. Pas besoin de beaucoup d’imagination pour comprendre comment l’escorte de la police se serait comportée face à un club arabe défilant à travers le centre d’Amsterdam en chantant « Mort aux Juifs » et agressant quiconque portant une kippa.
Une fois dans le stade et avant le début du jeu, les supporters israéliens ont observé la minute de silence commémorant les centaines de morts récentes dans les inondations de Valence en Espagne en sifflant bruyamment, en lançant des slogans racistes et en allumant des fusées éclairantes.
Quand les supporters ont quitté le stade, leur racisme génocidaire alors intensifié par la raclée de 5 à 0 administrée à leur club par l’Ajax, ils ont pratiquement repris là où ils étaient restés avant d’entrer dans le stade plus tôt dans la soirée. Cette fois, leurs victimes visées ont riposté.
Selon quelques récits, la réponse était préparée et organisée, selon d’autres, elle a été spontanée. Très vraisemblablement, il y a eu des éléments des deux. Ceux qui ont affronté les hooligans israéliens ont été caractéristiquement décrits comme principalement néerlando-marocains, avec parmi eux un groupe important des chauffeurs de taxi agressés. Plus précisément, c’était avant tout des jeunes, avec beaucoup d’habitants d’Amsterdam d’origine arabe, mais aussi d’autres.
Contrairement à son inertie antérieure, la police d’Amsterdam est alors entrée en action, arrêtant approximativement une soixantaine de défenseurs hollandais, mais à nouveau pas un seul Israélien. Tous sauf 4 ont été relâchés plus tard. On s’attend à beaucoup plus d’arrestations dans les jours et les semaines qui viennent sur la base d’images de vidéosurveillance et autres données similaires. Mais celles-ci à nouveau ne comporteront aucun Israélien parce qu’ils ont quitté les Pays Bas et jouissent d’une totale impunité en Israël. Ils sont au contraire en train de jouer les victimes héroïques acclamées par le public et les autorités en Israël, et en fait par celles des élites et des médias occidentaux.
Malgré le soutien énergique de la police d’Amsterdam, les hooligans israéliens ont découvert que se battre à mains nues dans les rues d’Amsterdam était d’une certaine façon plus difficile que tuer des bébés à Gaza. Certains d’entre eux ont été tabassés et cinq ont dû être hospitalisés. (Tous étaient sortis le lendemain.)
A ce stade, Kafka et Alice au Pays des Merveilles ont conjointement pris le contrôle. Dans les mots de @elydia35, ce fut « Probablement la première fois dans l’histoire que nous avons vu des dirigeants mondiaux offrir leurs pensées et leurs prières à des hooligans du football ». Il s’agit plutôt d’un énorme euphémisme.
Presque immédiatement, les dirigeants occidentaux et les commentateurs des médias se sont mis à décrire les événements comme un « pogrom ». Non par les voyous israéliens génocidaires, mais plutôt contre eux. Comme si la police avait encouragé les attaques contre les Israéliens plutôt que de permettre aux gangs israéliens de se déchaîner à travers la ville qu’ils sont payés pour sécuriser.
Au lieu d’être correctement présenté comme une confrontation entre des hooligans israéliens et ceux qu’ils recherchaient, ça a été transformé en énorme chasse aux « Juifs ». Génocide Joe, qui continue de soutenir qu’il a vu des images qui n’existent pas de bébés israéliens décapités, a comparé les perturbations d’Amsterdam initiées par les hooligans israéliens à la montée du Nazisme et aux phases préliminaires de l’Holocauste. Il a été loin d’être le seul à ce sujet. Qu’il s’agissait d’un carnage antisémite et rien d’autre et rien de moins devint immédiatement un article de foi.
Avec la commémoration de la Nuit de Cristal des 9 et 10 novembre 1938, étape importante sur le chemin de l’Holocauste, à quelques jours près, les comparaisons se sont furieusement enchaînées. Comme si c’était des biens juifs et non ceux qui présentaient des symboles palestiniens ou des gens d’apparence arabe qui étaient vandalisés et fracassés. L’indignation sélective et la condamnation sélective ont connu un nouvel instant de triomphe.
Juste comme l’histoire n’a commencé que le 7 octobre 2023, @ashatenbroeke fait remarquer que la réponse aux perturbations d’Amsterdam a tout simplement éludé tout ce qui s’est passé avant la fin du match Ajax – Maccabi de Tel Aviv. Même selon les normes abyssales établies par les médias au cours de l’année dernière au sujet de la Palestine, la couverture d’Amsterdam a atteint de nouveaux sommets avec un grand succès.
Parmi les réactions les plus hystériques, il y a eu celle de l’homme fort néerlandais Geert Wilders qui, bien qu’il ne soit pas au gouvernement, dirige en fait les Pays Bas. Wilders est en partie d’origine indonésienne et, à cause de son physique, il a souvent été moqué dans sa jeunesse par des camarades de classe racistes. Plutôt que de se résoudre à lutter pour une société exempte de racisme, il est devenu blond peroxidé et a décidé qu’il vaincrait ses tourmenteurs en devenant le raciste le plus accompli d’entre eux tous. Un séjour de travail dans un kibboutz israélien, où il n’a pas été traité différemment des autres travailleurs bénévoles, l’a par ailleurs transformé en sioniste fanatique et larbin d’Israël. Par exemple, il continue de dire avec insistance que la Jordanie c’est la Palestine, et il a été un fervent supporter du génocide depuis le moment où il a commencé.
Après le 11 septembre, Wilders a trouvé sa vocation, et c’était l’islamophobie. Étant donné la démographie des Pays Bas, sa bile empoisonnée s’est spécifiquement déversée sur les Maroco Néerlandais qu’il voudrait voir privés de leur citoyenneté et déportés. En fait, il a été condamné en 2016 par un tribunal néerlandais pour une apparition en 2014 au cours de laquelle il a promis à son public qu’il « s’arrangerait » pour qu’il y ait « moins de Marocains » aux Pays Bas.
Wilders est tout à fait l’héritier idéologique du Mouvement National Socialiste (NSB) de l’époque de la guerre, le parti fasciste néerlandais du sang et du sol qui décrétait qu’on ne pouvait être à la fois juif et hollandais. Le NSB a collaboré dans l’enthousiasme avec les Nazis pendant l’occupation de 1940-1945, a été décrété hors-la-loi après la libération, et ses dirigeants (par ex. Anton Mussert ou Rost von Tonningen) ont été exécutés ou se sont suicidé.
Les prises de position enragées de Wilders se sont révélées excessives, même pour l’aile droite libérale (c’est à dire les conservateurs) VVD, qui l’a expulsé de ses rangs en 2004. Il a alors fondé le Parti de la Liberté (PVV), qui n’est pas un parti politique au sens habituel, mais plutôt un fief personnel avec un financement opaque sous le contrôle unique et total de Wilders.
Wilders a gagné en 2023 les élections législatives néerlandaises sur la force de ses positions. Mais, comme aucun parti ne remporte la majorité aux élections aux Pays Bas, il a dû former une coalition avec plusieurs autres partis. Leur condition pour rejoindre son gouvernement était que Wilders renonce à la première place (à laquelle il aurait normalement droit) parce que cela provoquerait un trop grand embarras sur la scène européenne et internationale. Wilders a accepté et a nommé Dick Schoof, ancien chef de l’espionnage surtout connu pour avoir autorisé la surveillance illégale des citoyens néerlandais, particulièrement les musulmans.
Wilders a même atteint selon ses propres critères de nouveaux sommets de discours hystérique en réponse aux événements d’Amsterdam. Une partie de son projet consiste à présenter l’antisémitisme, non comme un phénomène européen qui a été exporté au Moyen Orient, mais plutôt comme une valeur fondamentale de l’Islam qui a été importée en Europe par les immigrés.
Refusant de prononcer un mot pour défendre les citoyens hollandais violemment agressés par les voyous israéliens, Wilders a au contraire parlé d’ « Un pogrom dans les rues d’Amsterdam », de « Musulmans portant des drapeaux palestiniens pourchassant les Juifs » de « Chasse aux Juifs à Amsterdam » et pour couronner le tout, « Nous sommes devenus le Gaza de l’Europe ». Sa solution, c’est de « dénaturaliser » (c’est-à-dire révoquer leur citoyenneté) les « Musulmans radicaux » et de les expulser du pays. Sa rhétorique sur la reconquête des Pays Bas sur « l’Islam » laisserait penser qu’il va reconquérir l’Andalousie et imposer des mesures similaires.
L’islamophobie de Wilders n’est qu’une partie de l’histoire. Une politique intérieure considérable est également en jeu. Il a réclamé la démission immédiate de la maire d’Amsterdam, Femke Halsema, qui dirigeait auparavant le Parti Vert de Gauche qui représente tout ce que Wilders déteste. Bien qu’elle ait été un soldat loyal en réprimant et diabolisant les militants pro-palestiniens pendant l’année dernière, Wilders sent clairement l’odeur sang et est déterminé à prélever sa livre de chair. Il a également attaqué la police sur un mode absolument hystérique et a condamné le gouvernement pour ce qu’il appelle sa réponse molle.
Le mieux est de comprendre que Wilders cherche à assurer que c’est lui et non Schof qui gouverne, et à prendre le pouvoir et l’influence sur les institutions indépendamment de l’autorité gouvernementale officielle. C’est le manuel de l’autoritarisme dont Wilders espère qu’il va finalement le catapulter officiellement à la tête du pays.
Cherchant à conserver leurs propres fiefs, Halsema, Schoof, partenaires de la coalition, et d’autres qui sont l’objet de l’ire de Wilders ont, à toutes fins utiles, adopté le narratif pogrom/Nuit de Cristal de 2024 et suivi le programme. Quelle que soit l’issue de la lutte interne pour le pouvoir, une répression massive aux Pays Bas de l’opposition au génocide par Israël semble désormais presque certaine.