Cette vidéo montre le raid des forces israéliennes d’occupation chez Karam Maswadeh dans la ville d’Hébron en Cisjordanie. Elle a été filmée le 10 août par un volontaire international et….
Cette vidéo montre le raid des forces israéliennes d’occupation chez Karam Maswadeh dans la ville d’Hébron en Cisjordanie.
Elle a été filmée le 10 août par un volontaire international et publiée lundi par l’association des droits de l’Homme B’Tselem.
Des combattants de la Police israélienne des Frontières pénètrent dans la maison et demandent où se trouve le fils de Maswadeh. Ne pouvant trouver l’enfant, les soldats se saisissent de deux autres garçons, âgés de 11 et 12 ans.
Les garçons sont alors conduits jusqu’à un checkpoint où un colon israélien armé d’un fusil attend avec son fils.
Le commandant de la Police des Frontières demande au colon et à son fils s’ils reconnaissent les jeunes Palestiniens. Lorsqu’ils répondent que non, les garçons sont relâchés.
Selon B’Tselem, les forces d’occupation ont ensuite ramassé trois autres enfants palestiniens, âgés de 8, 11 et 13 ans, et ont répété la même procédure.
C’était en lien avec une bagarre dont on disait qu’elle avait eu lieu ce jour là entre des enfants palestiniens et des colons israéliens.
« Des bagarres entre enfants palestiniens et de colons sont monnaie courante dans le centre ville d’Hébron, où Israël impose un régime de ségrégation, causant des torts nombreux et systématiques à la population palestinienne », déclare B’Tselem.
Les colons d’Hébron harcèlent et agressent systématiquement les Palestiniens en tout impunité, souvent sous la protection de l’armée.
En juillet, un soldat israélien a été filmé en train d’agresser une petite palestinienne et de lui confisquer son vélo, apparemment parce qu’elle jouait dans une rue qu’Israël a destinée à usage exclusif des Juifs.
D’après le témoignage de Maswadeh à B’Tselem, les soldats israéliens sont revenus plus tard chez lui à 2 heures du matin pour arrêter son fils de 8 ans. Le père et le fils ont alors été conduits jusqu’à la colonie voisine de Kiryat Arba où les forces d’occupation voulaient interroger le garçon sans la présence de son père. Maswadeh a dit qu’il refusait. Les enfants en-dessous de l’âge de responsabilité pénale ne doivent pas être détenus pour interrogatoire, et certainement pas au milieu de la nuit. »
L’association a également condamné la tentative d’Israël d’interroger le fils de Maswadeh hors de la présence de ses parents.
Contraste saisissant
B’Tselem ajoute : « Les immenses efforts déployés pour localiser des Palestiniens suspectés d’avoir fait du tort aux colons contraste vivement avec l’absence presque complète d’action pour protéger les Palestiniens de la violence des colons, qu’ils soient mineurs ou adultes, ou pour faire observer les droits des enfants palestiniens en-dessous de l’âge de responsabilité pénale. »
Récemment, B’Tselem a annoncé qu’ils ne coopéreraient plus avec Israël dans ses enquêtes sur les agressions de ses soldats et de ses colons contre des Palestiniens, disant de l’application de la législation militaire que c’était une tromperie.
« A partir d’aujourd’hui », a écrit le 25 mai le directeur général de B’Tselem Hagai El-Ad, « nous ne porterons plus plainte devant cet organisme et nous appellerons le public palestinien à ne pas le faire non plus. »
« Nous n’aiderons plus un organisme qui blanchit les enquêtes et sert de feuille de vigne à l’occupation. »
Maltraitance des enfants
Le raid dans cette famille vu sur la vidéo ci-dessus est chose routinière à Hébron, comme le sont les raids de nuit.
Une vidéo poignante filmée l’année dernière montre des soldats israéliens faisant irruption dans les chambres à coucher d’enfants palestiniens en plein milieu de la nuit.
Après avoir forcé les enfants – dont un au moins n’avait pas plus de quatre ans – à sortir de leur lit, la vidéo montre les soldats en tenue complète de combat, armés de fusils et de grenades à a main, les photographiant et les interrogeant.
D’anciens soldats israéliens ont révélé que ce genre de raids dans les villages de Cisjordanie font souvent partie de « missions de recensement ».
Des soldats en armes encerclent la maison de la famille palestinienne en plein milieu de la nuit. Une escouade cogne à la porte d’entrée, réveillant tout le monde. Une fois à l’intérieur, les soldats rassemblent les résidents dans une seule pièce.
Les cartes d’identité de la famille sont inspectées et relevées, ainsi que les relations entre chacun, et les numéros des téléphones portables.
Ces façons de faire font rarement la une des médias, mais elles font partie de l’édification d’un régime apparemment permanent d’autorité militaire sur des millions de Palestiniens.
Ce genre de maltraitances contre des enfants ont incité 20 membres du Congrès à écrire plut tôt cette année au président Barack Obama l’exhortant à faire rendre compte à Israël.
Les législateurs ont décrit leur « profonde inquiétude » au regard des abus constants d’Israël contre les enfants palestiniens, en particulier au cours de leur arrestation, des interrogatoires et de leur emprisonnement, ajoutant que « ignorer les traumatismes infligés à des millions d’enfants palestiniens sape nos valeurs américaines ».