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19 septembre 2016
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Dylan Fahoome, Palestine Legal
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L’université de Californie à Berkeley (Cal) a rétabli ce matin un cours mené par un étudiant sur la Palestine après des réclamations indignées suite à sa suspension arbitraire la semaine dernière. La suspension, décidée apparemment pour répondre à la pression exercée par les associations de défense d’Israël, a été largement condamnée – par les étudiants, les professeurs et les observateurs – en tant que violation de la liberté académique, comme choquante et injustifiable.
Palestine Legal a envoyé vendredi une lettre au recteur de Cal, Dirks, au nom de Paul Hadweh, l’étudiant animateur, mettant en garde sur le fait que la suspension transgressait les droits du Premier Amendement et les principes de la liberté académique. La lettre exigeait le rétablissement immédiat et des excuses envers les étudiants.
La doyenne de la faculté des Lettres et des Sciences, Carla Hesse, a annoncé dans un communiqué que le cours était rétabli.
« J’espère que nous pourrons maintenant nous concentrer sur les questions intellectuelles et politiques en débat auxquelles ce cours cherche à répondre », a dit Paul Hadweh, animateur du cours et étudiant à Cal, dont la famille est originaire de Bethléem.
« J’attends des excuses du recteur Dirks et du doyen Hesse », a expliqué Hadweh. « L’université m’a livré en pâture et m’a blâmé publiquement sans m’avoir seulement jamais contacté. Il semble que, parce que je suis un Palestinien qui étudie la Palestine, je sois coupable jusqu’à ce qu’on prouve mon innocence. Pour défendre ce cours, nous avons dû mobiliser les protestations internationales de professeurs et d’étudiants pour défendre la liberté académique. Ceci n’aurait jamais dû arriver. »
Liz Jackson, avocate membre de Palestine Legal qui représente Paul Hadweh, a ajouté : « C’est une victoire pour Paul qui a passé 8 mois en procédures recommandées et exigées pour rendre un cours possible. C’est aussi une victoire pour les 26 étudiants qui s’étaient inscrits et ont vu leurs études universitaires gravement interrompues, et pour les étudiants et professeurs qui, aux Etats Unis, sont confrontés à une attaque coordonnée sur le droit de s’exprimer et d’étudier librement à propos de Palestine-Israël. »
En écho aux inquiétudes des associations de défense d’Israël, le recteur de Cal Nicholas Dirks avait justifié la suspension par la crainte que le cours d’Hadweh « épouse un seul point de vue politique et ait semblé offrir un espace à une organisation politique ».
Jackson a expliqué que « la réponse de l’université aurait dû être que la liberté académique protège le droit des professeurs et des étudiants de se saisir de questions difficiles et même polémiques. L’extrême surveillance sur les programmes traitant de la Palestine est ici évidente. L’université ne censure pas les cours d’études israéliennes parce qu’ils ont un ‘agenda politique’ ou ‘ignorent le passé’, bien que cela puisse aussi arriver ».